Et si on revenait sur le match Juve-Barça de cette semaine ? Depuis le tirage au sort de la Ligue des champions qui a programmé cette rencontre, tous les mordus du football avaient sauté de joie, car, au delà de cette confrontation classique,

Et si on revenait sur le match Juve-Barça de cette semaine ? Depuis le tirage au sort de la Ligue des champions qui a programmé cette rencontre, tous les mordus du football avaient sauté de joie, car, au delà de cette confrontation classique, ils voyaient surtout une prolongation sympathique d'un duel entre Leo Messi et Cristiano Ronaldo, le génie et la machine à buts du football mondial de ces 15 dernières années. Et, comme il s'agissait d'une double confrontation, ça aurait l'air d'un bonus pour nous tous, car, après tout, peut-être que ce serait la dernière, vu l'âge de ces deux monstres. Bref, sait-on jamais !

Alors, cette semaine de Champions league était donc très attendue. Malheureusement, le destin dû aux conditions sanitaires actuelles a décidé que la première manche de cette double confrontation se joue sans l'une des deux stars: Cristiano Ronaldo. Pourtant, malgré un dernier test positif à 24 heures du coup d'envoi, le Portugais se sentait bien physiquement et souhaitait vivement un allègement des procédures de l'UEFA pour pouvoir participer à cette rencontre. L'instance du football européen étant mordicus sur les règles établies, Cristiano Ronaldo a dû s'y incliner. Mais, ce n'est que partie remise, car au match retour, le souvenir de cette épisode sera derrière lui. Le duel Leo-CR7 aura bien lieu en décembre prochain. À moins que le rusé virus nous jour encore un autre vilain tour. Je ne dis rien de plus !

Une fois cette mise en contexte terminée, faisons place maintenant à l'hostilité. La Juventus de Turin, ça je ne l'apprends à personne, a toujours eu la réputation d'un mur. Évidemment, à l'époque de la BBC (Barzagli-Bonucci-Chellini) version Juve,  l'équipe chère à la famille Agneli représentait ce qui se faisait de mieux au monde dans la défense à trois arrières centraux. Aujourd'hui, cette période étant révolue, même s'il reste encore deux membres de ce fameux trio en activité, la Juve doit composer désormais avec d'autres visages et un autre système version Pirlo.

Quoi qu'il en soit, c'est surtout le comportement du Barça qui était attendu pour cette première manche. D'abord parce que ce match était programmé à Turin, terrain généralement hostile aux Catalans, ensuite, parce qu'on était curieux de voir le vrai gros test de Ronnie Koeman avec le Barça. Je vois déjà quelques-uns de mes lecteurs foncer leurs sourcils, sous prétexte que le Clasico disputé 72 heures plus tôt était un test sérieux. Effectivement, ils pouvaient avoir raison si et seulement si le résultat n'avait pas été faussé par des décisions arbitrales suspectes. Tout le monde est, en effet, d'avis qu'avec une autre équipe d'arbitrage (VAR et arbitres), les débats d'après-match aurait été différents. Fermons la parenthèse !

En tout cas, avec la Juve comme adversaire, et en Ligue des champions en plus, Ronnie Koeman avait une autre possibilité de montrer jusqu'où il peut aller avec cette équipe. Évidemment, le technicien néerlandais sait aussi que sa réussite contre la Juve passe aussi par un Leo en pleine capacité physique, plus impliqué et surtout joyeux. Et, pour ce dernier point, Ronnie bénéficiera d'un coup de destin: la démission de Bartomeu, président jusqu'à mardi dernier du FC Barcelone, avec qui Leo ne s'entendait pas du tout. On ne va pas refaire l'histoire. Restons sur le terrain !

Positionné dans un rôle hybride de faux numéro 9 et de numéro 10, Leo devait beaucoup permuter avec Griezmann dans le schéma de jeu mis en place par Ronnie Koeman, car le technicien néerlandais ne veut pas abandonner le Français, malgré ses piètres performances. L'ancien sélectionneur des Pays-Bas a donc profité de l'absence de Philippe Coutinho pour concocter un système qui permettait à l'ex-joueur de l'Atletico de Madrid de se retrouver dans une position qu'il affectionne. Et, curieusement, ça a marché. Le Français a été bon dans ce schéma, loin de ses prestations précédentes avec le Barça. Évidemment, avec un Leo de gala, il ne pouvait en être autrement.

Puisqu'on parle de Leo, restons-y ! Depuis le faux départ de l'été dernier, on se demandait si on avait encore la chance de retrouver le génie argentin à son meilleur niveau et dans un état d'esprit acceptable pour rester au plus haut niveau. Si, jusqu'à mercredi dernier, Leo faisait globalement ses matchs, il est clair aussi que son manque d'implication laissait à désirer. Cependant, contre la Juventus de Turin, le génie argentin s'était complètement métamorphosé. Dès les premières minutes de la rencontre, Leo donnait le ton par son pressing, sa détermination, et surtout son non verbal. Leo paraissait joyeux ! Rien de moins. Et, quand Leo est joyeux sur un terrain, c'est le football qui sourit !

Lors de cette rencontre, tous les joueurs choisis par Andrea Pirlo pour le surveiller ont souffert littéralement. Rabiot, Demiral, Betancur et même l'expérimenté Bonucci ont eu une mauvaise soirée. Pour ceux qui ont encore des doutes sur la performance XXL de Leo, le résumé du match de l'Argentin est le suivant :
▪︎il est dans tous les bons coups du Barça
▪︎il est l'auteur de la passe décisive qui amène le but de Dembélé
▪︎il est celui qui touche le plus de ballons
▪︎il est celui qui réussit le plus de dribbles
▪︎il participe dans le pressing comme jamais depuis un certain temps
▪︎il provoque des fautes et des cartons chez l'équipe adverse
▪︎il provoque le carton rouge de Demiral
▪︎il est l'auteur de la passe chirurgicale amenant le penalty sur Ansu Fati
▪︎finalement, il est l'exécuteur du penalty qui crucifie la Juve.
J'aurais pu ajouter des transversales avec une telle maestria et des passes quasiment décisives mais non transformées.

Après un tel show de Leo, on peut comprendre les déclarations de l'ancien international italien, Christian Vieri, dithyrambique quand il évoque le match du génie argentin : "C'est un sorcier, c'est le Harry Potter du football et quand il arrête de jouer, je jette mes télévisions. Je ne travaillerai plus à la télé, je regarderai Netflix, ça suffit, car quand il prendra sa retraite, il n'y aura plus rien à regarder. Quand tu as un numéro 10 comme ça, c'est fou. C'est dommage qu'il n'y ait pas de supporters dans le stade, ils devraient voir une équipe comme ça".

Le mérite de Ronnie Koeman, c'est aussi d'avoir  fait confiance à Ousmane Dembélé, souvent critiqué pour son hygiène de vie, mais qui a un talent fou. Et, quand il est en forme physiquement, il est capable d'être un poison pour la défense adverse. C'était le cas, justement contre la Juve. Pour ce qui est Pjanic, Il a montré de belles choses qui laissent penser que son association avec De Jong dans le double pivot peut être un atout majeur pendant la saison. Quitte à réduire le temps de jeu de Sergio Busquets, un peu essoufflé ces derniers temps.

Ceci étant dit, Ronnie Koeman a maintenant sur quoi s'appuyer pour relancer sa saison. Gagner contre la Juve à l'Allianz Aréna n'est jamais une chose facile. Le Barça de Ronnie Koeman l'a fait. Mais, le plus important sera de confirmer. Comme le premier tour de cette Champions League est un véritable marathon cette saison, le prochain grand match arrive très vite. Pour le bonheur de Ronnie et de sa troupe.