La jeunesse sudiste a besoin d'espoir autant que de guidance. Par conséquent, les adultes, parents ou éducateurs, ont un rôle à jouer dans le développement et la culture du respect de soi chez les jeunes.
La jeunesse sudiste a besoin d'espoir autant que de guidance. Par conséquent, les adultes, parents ou éducateurs, ont un rôle à jouer dans le développement et la culture du respect de soi chez les jeunes.
Les constatations faites à la suite de nos enquêtes nous ont poussés à nous servir de la science pour définir un outil pédagogique pouvant aider à restaurer l’estime et le respect de soi chez les jeunes. Cela dans le but, entre autres, de contrecarrer les affreuses images véhiculées sur les réseaux sociaux et d’atténuer du même coup l’impact des facteurs, tels la misère et l'absence de parents avisés. Facteurs qui engendrent la violence et contribuent à détériorer le corps social haïtien. Il est impératif de comprendre que la prévention de la violence doit passer, en particulier, par l’instauration d’une bonne image de soi, de l’autre et de la communauté. Le respect de soi et d’autrui n’est pas inné, il se crée et se parfait. Cette valeur doit se transmettre dès le plus jeune âge. Il convient de constamment la parfaire au cours des années de l'adolescence, pour garantir une plus grande chance d’imprégnation durable en instituant une nouvelle manière de penser et d’agir au quotidien.
C’est par le bon exemple, par la qualité du regard que les adultes portent sur les jeunes que cette éducation se fera le plus efficacement. L’éducation doit dépasser largement les interventions en milieu scolaire jugées insuffisantes. Elle doit se faire au quotidien et en tous lieux. Il peut s’avérer nécessaire d'imposer à nos jeunes haïtiens l’expérience de conséquences positives ou non face à leurs attitudes et débâcles dans le cadre d’exercices pratiques et de jeux de rôles servant à amorcer leurs réflexions. On peut tout aussi bien les faire travailler sur l’expression de leurs sentiments à travers des dialogues avec les éducateurs.
Au-delà des outils spécifiquement centrés sur l’estime de soi et l’estime des autres, le travail pédagogique vise plus généralement à aider les adolescents à mieux connaître et à accepter leur monde intérieur avec ses ressources et ses limites, ainsi que la réalité qui les entoure, avec ses possibilités et ses contraintes, pour qu’ils puissent devenir des adultes responsables de leur vie. Sur le chemin vers l’autonomie, les jeunes ont besoin d’être accompagnés par des adultes. Soulignons que la science de la vie est faite de connaissances du monde intérieur. Elle n’est pas innée, elle s'apprend au même titre que celle du monde extérieur. Nous avons tous l'obligation de répondre à ce besoin, sous peine que les jeunes tombent sous l’influence de valeurs non réfléchies, immorales et non repensées. Celles d’ailleurs qui s’avèrent déstabilisantes et même destructrices dans notre société d’aujourd’hui.
Notre objectif est d'aider les jeunes à mieux se connaître. Pour ce faire, nous devons leur apprendre à s’intérioriser, à"regarder" en soi, à s’écouter, à prendre conscience de leurs mouvements intérieurs, de leurs sentiments, de leurs émotions, de leur origine, de leur personne, de leurs croyances et de leurs désirs. Se connaître, c'est, en effet, pouvoir agir sur ces facteurs au lieu de les subir. Apprendre à la jeunesse à se contrôler, c’est-à-dire à rester maître de ses émotions et à éviter de les extérioriser brutalement . Ainsi, les jeunes découvriront qu'il y a d’autres manières de s’exprimer que de passer à l’acte agressif et obscène. Une connaissance plus nuancée de soi-même permet une expression elle aussi plus nuancée, verbalisée, susceptible d’être mieux reçue par l’interlocuteur en particulier et par la société en général. Nous devons apprendre aux jeunes à s’accepter en ce qui a trait à leur physique, leur sexe, leur âge, leur couleur, leur race, leur corps qui se transforme et à leurs besoins parfois contradictoires. Nous pouvons donc apprendre aux jeunes à protéger et à respecter leur environnement, les règles et les lois de la vie sociale, ainsi qu’à faire face aux nécessités et contraintes de la vie quotidienne.
Notre jeunesse doit s'ouvrir à une réalité plus large et savoir que le monde ne s’arrête pas à son village, à son quartier et à sa maison. Chaque jeune doit savoir qu’il (elle) fait partie de l’humanité; qu’il (elle) a une place à conquérir par ses engagements. Nos jeunes doivent prendre plaisir à s’investir dans leur travail et dans leurs efforts qui tendent vers des buts personnels. Les jeunes doivent apprendre que rien ne s’obtient sans persévérance, qu'un travail bien fait est source de contentement et d’une bonne estime de soi. Bref, les jeunes Haïtiens doivent changer de modèle. Ils ont un devoir envers ce département, envers le pays, devoir qui les appelle à se respecter et à se faire estimer et respecter.
À suivre…
Lisez le numéro suivant pour la méthode pédagogique.