Plus du tiers du panier alimentaire haïtien est composé de riz et moins de 20% de ce riz est produit localement. Ce qui signifie que près de 80% du riz que nous consommons en Haïti est importé. Cette hypothèse est valable dans bien d'autres domaines comme certains médicaments et matériels médicaux ainsi que d'autres produits de nécessité. Les scandales liés à la qualité des produits que nous consommons et utilisons ne datent pas d'hier, même s'ils ne font généralement pas long feu. Ils font actualité, animent la toile et les médias, juste le temps qu'une feuille de papier brûle. Pourtant, les conséquences continuent de peser lourdement sur la santé de la population. Qu'en est-il des solutions liées à la déficience du contrôle de qualité en matière d'importation en Haïti?
Plus du tiers du panier alimentaire haïtien est composé de riz et moins de 20% de ce riz est produit localement. Ce qui signifie que près de 80% du riz que nous consommons en Haïti est importé. Cette hypothèse est valable dans bien d'autres domaines comme certains médicaments et matériels médicaux ainsi que d'autres produits de nécessité. Les scandales liés à la qualité des produits que nous consommons et utilisons ne datent pas d'hier, même s'ils ne font généralement pas long feu. Ils font actualité, animent la toile et les médias, juste le temps qu'une feuille de papier brûle. Pourtant, les conséquences continuent de peser lourdement sur la santé de la population. Qu'en est-il des solutions liées à la déficience du contrôle de qualité en matière d'importation en Haïti?
Pas plus tard que ce 23 février 2024, le Ministère de la Santé Publique et de la Population a fait savoir dans une alerte sanitaire qu'un médicament contrefait sous le nom de citrate de caféine, circule sur le territoire haïtien. Ces cas, assez courants, occasionnent la survenue de maladies et de complications, et même la mort chez des patients qui ne demandent qu'à être soignés dans un système de santé défaillant dont ces bavures n'en sont qu'une preuve flagrante.
La même semaine, un autre article était devenu viral. L'université de Michigan dans un article publié le 02 février 2024, a conclu que le riz américain, que nous consommons journalièrement en Haïti, contenait une quantité d'arsenic et de cadmium trop élevée pour notre santé. Même si quelques jours après, la compagnie USA Rice a réaffirmé son engagement envers les normes de qualité et de santé dans l'exportation de leur produit, cela ne prouve en rien la fallace de l'article scientifique, et, le silence des autorités haïtiennes sur le sujet ne fait que témoigner, une fois de plus, leur insouciance envers notre santé et notre bien-être.
Près de 30 ans après l'affaire Pharval – un drame médical qui aurait causé la mort de plus de 200 enfants par insuffisance rénale aigüe à cause de médicaments introduits sur le marché haïtien sans contrôle de l'Etat – nous nageons dans le silence de la loi sur la protection du consommateur. Alerte sur alerte, drame sur drame, décès sur décès, l'Etat Haïtien ne s'engage ni à produire un cadre légal régissant le droit du consommateur et qui de fait visera à le protéger de ces dérives, ni à prendre des dispositions pour organiser un contrôle de qualité efficace afin d'éviter que des produits hors normes et dangereux ne pénètrent le marché haïtien.
Force est de constater que le Ministère du Commerce et de l'Industrie dispose d'une direction de contrôle de qualité et de la protection du consommateur. Cependant, les multiples bavures que nous essuyons en termes d'importation et le silence de cette unité face à ces bévues nous amènent à questionner l'efficacité de leur travail. Ces situations réitèrent aussi la nécessité de continuer à plaidoyer pour l'existence d'un cadre légal sur le droit du consommateur en Haïti car sans cet instrument, toute démarche de régulation sera paralysée.
Même si nous l'avons toujours su, il est aujourd'hui impératif d'encourager notre production locale pour profiter de nos bras et de nos terres car nous y avons tout à gagner. Cependant, nous devons admettre que l'importation comme activité commerciale existera toujours et qu'il nous faudra tôt ou tard aborder la problématique de l'inexistence du droit de la consommation en Haïti en tenant compte des enjeux économiques et sociaux – notamment la question des dons – et en priorisant la santé de ce peuple. Le plus tôt sera le mieux.