Notre rencontre d’aujourd’hui n’a aucune prétention de vouloir faire un inventaire exhaustif de la musique haïtienne dans ses tendances riches et diversifiées, c’est plutôt une invitation à réfléchir sur certaines compositions d’artistes et de musiciens auxquels nous n’accordons pas toute l’attention primordiale.

La Musique Haïtienne comme expression de notre identité culturelle et de notre profond désir d’être des Citoyens du Monde avec Jacmel comme un exemple de pratique de la grande musique mondiale.

Notre rencontre d’aujourd’hui n’a aucune prétention de vouloir faire un inventaire exhaustif de la musique haïtienne dans ses tendances riches et diversifiées, c’est plutôt une invitation à réfléchir sur certaines compositions d’artistes et de musiciens auxquels nous n’accordons pas toute l’attention primordiale. Et, en prenant le cas de Jacmel avec ses musiciens célèbres, nous n’avons aucunement l’intention d’éclipser les autres provinces et villes du pays mais plutôt lancer une invitation aux mélomanes et chercheurs à nous informer des différentes tendances musicales qui se sont pratiquées dans leurs communautés. 

En effet, la consommation de masse de la musique haïtienne est telle aujourd’hui, tant en diaspora qu’ici en Haïti, que lorsqu’on parle de notre pays quelque part, la trinité : Vodou, Kompa et Mauvaise gestion politique sont les références immédiates.   Puisque le Kompa, la musique de rara, la musique vaudouesque et la musique folklorique  sont des commodités du plaisir quotidien de l’haïtien qui tendent à éclipser cette musique dont nous allons parler  et que d’aucuns considèrent comme l’apanage d’une certaine classe, nous ne leur donnerons donc pas priorité ici mais, prendrons deux ou trois exemples pour démontrer comment la musique savante haïtienne a su utiliser ces genres musicaux pour créer une musique bien du terroir et reflétant  profondément une identité assumée, épanouie…. Même au cœur des moments d’aliénation culturelle et de paranoïa avec le reste du monde qui est quelquefois assez sévère pour notre république et qui n’y voit que « francophilie » dans notre littérature ou « trop de rythmes » dans notre musique.  Nous ne payerons donc pas attention à ces commentaires mais dirons que la musique haïtienne est si vivante parce qu’elle repose sur deux éléments qui se complètent et se jugent. Ces deux éléments sont : la Tradition et l’Invention. 

Commençons donc à explorer les Traditions, les Inventions de traditions et les Inventions de notre musique, qu’elle soit populaire ou classique. 
Les musiciens et compositeurs haïtiens ont commencé par composer des hymnes pour l’église catholique, étant donné que beaucoup de ces musiciens, au XIXe et commencement du XXe Siècle furent formés soit dans les écoles des Sœurs, Frères de l’Instruction Chrétienne et des Pères Spiritains du Collège St. Martial soit par des précepteurs français.  Ces musiciens donc écrivirent des motets et des hymnes catholiques pour l’harmonium. Il y avait une phalange de compositeurs ayant pour noms : Toureau Lechaud, Albert Ambroise, et d’autres qui étaient des organistes professionnels. Avec le travail de musiciens tels : Eluspha Laporte, H. Vilain Fils, J.B. Voliumar, la musique classique et mondaine d’Haïti prenait, timidement, sa naissance. Avec les œuvres des musiciens compositeurs tels Oswald Durand, Hector Ambroise, Ludovic Lamothe, Justin Elie, Valerio Canez, Werner Jaegerhüber, Carmen Brouard, Lina Mathon-Blanchet, Christian Werleigh, Desaix Baptiste, Occide Jeanty, Eugène de Lespinasse, Charles Jeanty, et de bien d’autres… la musique classique haïtienne et les traditions de mettre en valeur les rythmes vaudouesques sur des partitions pour piano et même la création d’opéras vaudouesques prirent leur envol.  En contrepartie de cette musique classique, la musique populaire haïtienne ne prit son envol vraiment qu’après les festivités du Bicentenaire de la Fondation de Port-au-Prince en 1949 quand des artistes comme Martha Jean-Claude, Lumane Casimir, le groupe Les Jeunes, Pepe Bayard, Webert Sicot et Nemours Jean-Baptiste, Issa El-Saïeh et d’autres musiciens et groupes musicaux importants de la période étaient devenus les attractions des night-clubs qui remplacèrent les bals de salon.  Avec le départ de Jean-Claude Duvalier du pouvoir haïtien en 1986, il y aura encore une autre révolution dans la musique populaire haïtienne assurée par les groupes tels Boukan Ginen, RAM, Boukman Expérience, des artistes comme Master Dji, Emmeline Michel, Sidon joseph, Beethova Obas,


Jacmel : un exemple de pratique de la grande musique mondiale


A Jacmel, la musique a toujours été un ciment social que ce soit dans les évènements populaires comme le carnaval et les cérémonies vaudouesques mais surtout dans les clubs socioculturels tels que le Club Union et le Club Excelsior où la musique régissait tout. Musique de piano, opéra, jazz, … tout y passait et, c’est dans les clubs que pratiquement le genre troubadour prit naissance avec des artistes tels que Ti Paris, Vulcain et ses acolytes, Ti l’Homme, etc. Ces troubadours étaient payés par la haute société jacmelienne pour produire une musique dansante quand les tourne-disques n’étaient pas de mise pour les fêtes familiales sous les tonnelles des jardins du Bel-Air. Le banjo, l’orgue manibula, le tchatcha, le graj et surtout…. La voix des chanteurs retenait l’attention de plus d’un et c’est ainsi que, petit à petit, on laissait les après-midis dansantes des tourne-disques pour les enfants qui fréquentaient les night clubs de Madame Mathador appelé « Djoumba », sur la grand ’rue en face de la Pompe SHELL et celui de Madame Antoine Momplaisir appelé « Oasis », a la rue Normande. 

Au temps des Mini-Jazz, le Révérend Père Guire Poulard, aujourd’hui Archevêque de Port-au-Prince, fonda le groupe ‘La Cordée de Jacmel » et, le rendez-vous dansant des jeunes de Jacmel se donnait à la salle d’œuvre de l’église paroissiale des SS Philippe et Jacques de Jacmel. C’était le beau temps des Harry Georges, de Jacques Laguerre, de Lionel St Germain. Ces jeunes introduisirent la guitare, le bass, le tambour, le grelot et la cymbale dans des compositions savamment orchestrées qui faisaient danser les jeunes sous le regard moral des bons prêtres de la paroisse : Peres Jean Fagot, curé de la Paroisse, Père Guire Poulard, Père Vital Médée, etc…. 

Il y avait, bien avant la fondation de l’Ecole de musique Desaix Baptiste, des cours de musique à la salle d’œuvre. Les hommes d’âge mur pratiquaient la guitare sur les galeries de leurs maisons en compagnie de leurs amis et la dive bouteille de clairin trempé était toujours au rendez-vous. Je me souviens avec bonheur de Philippe Cadet, de Philippe Jean, professeur de guitare, de Roland Zenny qui pratiquait le violon, de Roger Zenny qui chantait les ranchera mexicaines et touchait avec passion la guitare. Les cours de piano à l’école des Sœurs de Saint Joseph de Cluny sur la Place d’Armes de Jacmel, les leçons de piano chez les demoiselles Lapierre : Lala, Ninette et Eda. Chez Mademoiselle Léonie dite « Ninie » Lapierre, le piano du célèbre créoliste, Christian Beaulieu, trônait majestueusement dans le salon familial.  C’était un plaisir de se promener à Jacmel le soir, quand la brise de terre s’associait aux parfums des jasmins, des ilang-ilang et des lauriers en fleurs de la Place d’Armes, sous les grands sabliers centenaires et écouter avec plaisir le son furtif d’un piano qui s’échappait des persiennes du Manoir Alexandra, de la maison de Madame Jules Volel, la mère de Yves Volel dont le père était l’organiste de l’église paroissiale.

 Se retrouver dans les rues était un bonheur à la tombée du jour car les femmes faisaient montre de leur dextérité et virtuosité au piano en ces heures faciles où le farniente des compagnies agréables qui causaient sur les galeries des maisons familiales jacmeliennes invitait à communier avec la musique jouée par quatre mains ou en récital solo. Ici c’est du Chopin, ailleurs c’est du Kabalevski, mais il y avait d’autres maisons où ces virtuoses composaient nuit après nuit, très tard dans la nuit profonde des compositions d’importance pour le patrimoine musical de notre pays. A la rue Seymour Pradel, les pianos des familles Lherisson et Bastien résonnaient avec brio ; un peu plus bas dans les rues du Commerce, de la Grand ’rue et de la rue Ste Anne : chez les Boucard, les Dougé, les Volel, les Cadet…. C’est Mozart ressuscité du bout des doigts de ces demoiselles et dames patronnesses. Remonter doucement la pente du Bel-Air et arriver au sommet pour traverser lentement les rues où toutes les familles avaient un piano droit. L’ânonnement des enfants de six à dix ans sur des menuets simples , Amine Brun exécutant au piano un quatre main avec Madame Gaston Nicolas, dans le voisinage de la Place du Marche ;  les performances musicales au balcon de la rue Vaivres, chez le compositeur Hector Ambroise, à l’occasion de la fête de Sainte Cécile, patronne des musiciens, avec un quartet composé de purs virtuoses tels que : Éric Maximilien (violon) ; Roland Zenny (Violon) ; Hector Ambroise (violon) et Madame Victor Cadet (piano) sont des moments inoubliables dans les annales de la vie musicale jacmelienne. Pur plaisir !

Pour bien comprendre pourquoi les Jacméliens sont de tels amants, il faut se ressourcer dans notre histoire même de la ville où la musique fut la seule échappatoire des femmes pendant la période coloniale, quand leurs maris étaient aux champs et que les yeux espiègles empêchaient de prendre amants par pudeur ou peur d’être répudiée. Avant et Apres l’indépendance, la musique resta un point fort dans l’histoire de Jacmel. Selon Louis P. Baptiste, au départ du General Beauvais, commandant de la Place de Jacmel, « …. Au plus chaud de la Guerre du Sud en 1800, sur le bateau qui l’emmenait en exil, il écrivit une dernière lettre aux siens pour leur demander de ne pas oublier de payer la mensualité du professeur de musique de sa fille qui étudiait la harpe ». 
Ce fait montre à quel point une certaine société coloniale chérissait la musique. Il y eut à Jacmel des orphéons et, au marché de l’Acrobate, lieu de prédilection des troupes foraines qui venaient directement de France, les jacméliens d’antan ont pu entendre certainement des morceaux de ces chanteurs d’autrefois. Il est raconté que le 7 mars 1876, lors de la prise d’armes du général Louis Tanis à Jacmel contre le gouvernement de Domingue, François Massillon Lauture dirigeait un orchestre dans l’exécution d’un hymne guerrier. Et, dans son livre De l’Egalite des Races Humaines, paru en 1888, Antênor Firmin vante le génie musical du compositeur jacmélien, Eluspha Laporte en ces mots chaleureux : « Musicien consommé, habile instrumentiste, enlevé trop tôt à l’art où il était déjà une virtuose de premier ordre, il a laissé des compositions superbes ! » 
Jacmel, ville de guerriers, de poètes, de loge maçonnique puissante, d’avocats, de spéculateurs en denrées telles que le café, le cacao, le bois de Brésillet, l’indigo, la figue-banane, le maroderme, etc… gens pratiques qui, entre le temps de diriger leurs négoces prenaient aussi le temps de pratiquer les 4 arts : musique, littérature, poésie et peinture, nous surprend toujours. L’histoire locale signale l’existence de 4 orchestres philarmoniques existant dans la ville, à la fin du 19eme siècle : 
la musique militaire de la demi-brigade formée par les 22eme et 23eme régiments de lignes  où les exécutants s’habillaient en pantalon rouge et redingote bleue, sous la baguette du commandant Joseph Pierre-Louis. 
L’orchestre municipal fondé en 1895 par Aristide Mathieu, maire de la ville. Il est rapporté que la Maison Besson &Cie de Paris, lui vendit tous les instruments à crédit, vu la côte commerciale de Jacmel sur les marchés étrangers, surtout en Europe. Le maestro était Ernest Bellande. Les musiciens portaient un bel uniforme : pantalon de drap blanc, redingote bleu ciel, aiguillette d’or et shako
Vers 1905, l’Orchestre de l’Orphéon de Jacmel sous la direction de Georges Lherisson donnait des concerts inoubliables sur la Place Louverture. 
L’Union Musicale, fondée au début du 20eme siècle avait 45 exécutants. Albert Ambroise le chef-d ‘orchestre était un homme tellement passionné de musique que, le jour de la mort de sa femme, il est resté enfermé dans la chambre mortuaire pour composer l’un des plus beaux Mater Dolorosa de l’Eglise catholique de Jacmel de l’époque. Ce morceau fut joué devant un auditoire éberlué par les contrepoints et l’intensité de l’harmonie des notes, le jour des funérailles, en guise d’eulogie pour témoigner son amour à sa femme.  Après le désintéressement de la vie publique d’Albert Ambroise, le groupe disparut. Il fut reconstitué par Vilmain Depas (dit Coq Depas) et ensuite par Thrasybule Désir. Le grand chef d’orchestre de l’église paroissiale des Saints Philippe et Jacques, - Patrons de la ville de Jacmel-, Mr. Obed Lominy, tenta de reconstituer cet orchestre en 1952 mais certains problèmes politiques de l’époque ont empêché une nouvelle percée. 
Et ainsi, il y eut une kyrielle de musiciens fabuleux, compétents, tous instrumentistes et compositeurs, qui ont embelli le répertoire de la musique savante de Jacmel. Ces noms auréolés de gloire dans les orchestres les plus prestigieux du pays et en Europe. Quelques noms retiennent encore l’attention : Edvard Volel, organiste talentueux de l’église catholique ; Desaix Baptiste qui composa Fière Haïti, sur les paroles d’Edouard Tardieu, en 1938, lorsqu’un décret gouvernemental de l’époque rendit l’éducation physique obligatoire dans les écoles ; Hector Ambroise dont le répertoire extraordinaire n’a rien à envier aux plus grands musiciens de son époque. Musique des Vagues et Ondes Bleues à elles seules suffiraient à asseoir sa renommée.   Il y eut tant de musiciens classiques a Jacmel, que lorsque le Palais National devait renouveler ses musiciens sous l’occupation américaine de 1915-1934, c’est à Jacmel que le General Beliotte vint pour embaucher de nouvelles têtes telles que : Offirmin Savaille qui devint chef de la musique militaire du Cap Haïtien et Max Denis (qui devint lieutenant d’infanterie plus tard). 

Piano, harpe, leçons de piano pour les femmes ; piano, violon, violoncelle et guitare pour les hommes. Les cours sont nombreux à Jacmel. Il y a d’abord les cours des Sœurs de St. Joseph de Cluny, les classes de Melle Clémence Leblanc, les classes de Mademoiselle Célie Lamour, des demoiselles Lapierre etc…. 

Pendant les années folles, les musiciens qui apprenaient par routine étaient très prisés parce qu’ils étaient les donneurs de sérénades qui jouaient « Je cherche après Titine », « les jolis soirs dans les jardins de l’Alhambra », « Plaisir d’Amour » et tant d’autres chansonnettes célèbres de l’époque. Bientôt, la musique populaire s’est mise de la partie avec tambours et grelots dans les bastringues et des randonnées en dehors de la ville sous les tonnelles des houmforts. On alliait la musique de salon avec des mots déformés, en « français marron », en créole. Et, lorsque vint le carnaval, la musique populaire qui s’inventait à travers des rythmes endiablés et salaces, mit tout le monde d’accord que le piano pouvait bien être remplacé par d’autres instruments. Il y a même une blague racontant que certaines femmes « zuzu » de la ville voyaient avec regret leur monde s’écrouler et,- comme le temps du carnaval  était un temps fort où toutes classes confondues on s’adonnait aux plaisirs interdits de répéter des gros mots masqués-,  se mettaient dans la partie avec pudeur. Ainsi donc, alors que tous se déhanchent sur une meringue carnavalesque dont le refrain chutait ainsi « Irène oooo , mademwazel Irène OOO pi piti pi red ! » on surprend une dame de la haute bourgeoisie jacmelienne sur un char carnavalesque disant « Irène, Mademoiselle Irène , plus petit plus raide ! » Et, après le carnaval, pendant la saison pascale, elle devint la risée des sambas des raras qui s’amusaient à faire le zuzu en créole sur les mots de Madame. 

Et lorsque vinrent les années 1970-1990, les keyboardistes talentueux des groupes SUPER CONGO, INVINCIBLES, JOUVENCEAUX, remplacèrent avec maestria les groupes locaux, EN PIMPANT et LA GAIETE, qui faisaient des leurs dans les années 1950-1970 dans des styles « laisser-frapper » à la Nemours Jean-Baptiste et Sicot. 

Dans les années 1970-2000 ce fut une explosion de toutes sortes de groupes artistiques, d’interprètes talentueux et de musiciens modernes tels que : Guerda Hector, d’Ansy Derose, Claude Pierre, Tony Lherisson, Daphnée Belace, Julio Mentor, Franck Ladouceur, Jean-Elie Gilles, Ona Michel, Linia Jean, .... Pour ne citer que ceux-là. 

Aujourd’hui, Jacmel, comme toute ville moderne a épousé son temps et le RAP est devenu très populaire avec des groupes tels que 45 FIVE SOLDIERS, HOT MEN RAP, comme partout ailleurs. Les Rabôday, les troubadours, les raras qui sont devenus différents des raras d’autrefois avec des trompettes, des apparats tellement somptueux que depuis les années 1990, il y a a Jacmel, un concours de raras pendant la saison pascale organisé par le journaliste Jean-Charles Lamousnery. Il y a aussi des bandes à pied formidables tels que : FEELING BAND, AFRICA, BEL MOUN BAND, MAKAYA, FRESH UP, DOLPHINS BAND, FRESH STYLE BAND, SOFAR BAND, RELAX BAND, SUPERSTAR NAVAL, BEL PLEZI BAND, LES MAESTRO, LES PROFESSIONNELS, BAGUETTE MAJIK, GHETTO BAND, DESIGN POSSE, FAMILY BAND, LUMIERE RARA, TETE DE MORT BAND, Etc…. Sans oublier le fameux MACHE KARE, bande qui rappelle le fameux groupe carnavalesque d’autrefois du même nom qui sortait chaque samedi soir pour permettre aux maris trop coinces du cul d’aller semer leurs gourmes ailleurs. Heureusement, que malgré toute cette pléthore de groupes musicaux, la musique classique n’est pas morte grâce à la présence de l’école de musique DESAIX BAPTISTE qui a des groupes indépendants tels que : Jazzy Blue qui nous a gratifié d’un disque formidable il y a deux ans et Jacmelian Brass qui représente prestigieusement les cuivres de ladite école. 

Jacmel, ville-carrefour-culturel, jusqu’ici ne s’est pas démentie dans ses tendances multiformes et multi complexes quand il s’agit de faire de la musique et rendre un culte digne à la muse Euterpe. Le célèbre philosophe français, Hippolyte Adolphe Taine, disait que « l’on est toujours ce que l’on a d’abord été ! », Jacmel, ville de gens aux mœurs pratiques depuis sa fondation en juillet 1698 par le Gouverneur Colonial de la Compagnie des Indes Occidentales, Jean- Baptiste Ducasse,  continue à s’inventer comme « ville-lumière » en cherchant sa voie dans les difficultés des jours crasses et politisés d’une république en quête de paix intérieure et de joie intense de la citoyenneté accomplie, véritablement engagée dans ses activités quotidiennes pour mieux jouir de ses talents naturels, de ses facultés intellectuelles et humaines. Et, la musique est justement l’échappatoire qui a toujours permis de combler les manquements humains et socioculturels.  Et, comme toujours, le poète avait raison quand il réclamait : « … De la musique avant toute chose ! »
 

Bibliographie

Alexis, Stephen, Modern Haitian Thought, Books Abroad, 30 Septembre 1956
Charmant, Alcius, La Mort de Chicoye, Imp. Duval & Davoult, Havre, 1907
Charmant, Alcius, Le Spectre de Chicoye, Imp. Duval & Davoult, Havre, 1907
Dumerve, Constantin, Chants Patriotiques, Compagnie lithographique d’Haïti, PauP, 1952
Gilles, Jean-Elie Jacmel, sa contribution à l’Histoire d’Haiti, Tome I,II, III, Éditions des    Antilles, Haïti 1995, Educa Vision Inc, Florida, USA, 1999, 2000, 2002
Nelson , Nancy, Chansons de l’Encrier et du Piano, Presses de l’Irnaje, WA, USA, 1998
--------------------- en compagnie de Jean-Elie Gilles
Revues consultées :

SUD’OUEST, collection années 1935 au vendredi 4 mars 1966
LE TEMPS, collection années 1932-1937
L’ECRAN DE JACMEL, collection 1972-1987
ECHO PAROISSIAL DE JACMEL, collection 1954-1956
AYA BOMBE, 1947-1949
CAHIERS D’HAITI, Aout 1934-Dec. 1951, Kraus Reprint
Weinstein, Brian et Segal, Aaron Haïti Political failures, cultural success, Hoover Inst. 1984

A propos de

Jean-Elie Gilles

Né à Jacmel, dans le  Sud-est d’Haïti, Jean-Elie Gilles vit aux Etats-Unis depuis une dizaine d’années. Il détient un doctorat en littérature francophone de l’Université de Washington en 2002.  Sa thèse de Dissertation était Patriotisme, Humanisme, Modernité: Trois …

Biographie