Les scientifiques ont prédit que le 21e siècle sera le siècle durant lequel les guerres seront déclarées pour le contrôle de l’eau. Cette ressource naturelle essentielle à la vie commence à se raréfier. Selon la National Geographic, la planète est composée de 70% d’eau dont seulement 2.5% d’eau douce et consommable et 0.7% accessible en surface. L’eau, aussi désignée sous le vocable « l’or bleu » par les scientifiques, est vitale pour la survie des peuples.
Source de litiges récurrents entre nations, des accords et traités ont été signés pour éviter que les cours d’eau que partagent deux ou plusieurs pays ne soient pas source de conflits meurtriers. En ce sens, le 20 février 1929 la République Dominicaine et la République d’Haïti ont signé un Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage dans le lequel les deux États ont exprimé leur droit d’user de manière juste et équitable des ressources hydriques en commun, dans les limites de leurs territoires respectifs (art. 10 du Traité). Ils s’engagent à soumettre à l’arbitrage tous les différends qui pourraient surgir en raison de la réclamation d’un droit formulée par l’un contre l’autre en vertu d’un traité ou autrement, réclamation qu’il n’a pas été possible de régler par la voie diplomatique et qui est de nature juridique parce que susceptible de décision par l’application des principes du droit (article 3).
Les scientifiques ont prédit que le 21e siècle sera le siècle durant lequel les guerres seront déclarées pour le contrôle de l’eau. Cette ressource naturelle essentielle à la vie commence à se raréfier. Selon la National Geographic, la planète est composée de 70% d’eau dont seulement 2.5% d’eau douce et consommable et 0.7% accessible en surface. L’eau, aussi désignée sous le vocable « l’or bleu » par les scientifiques, est vitale pour la survie des peuples.
Source de litiges récurrents entre nations, des accords et traités ont été signés pour éviter que les cours d’eau que partagent deux ou plusieurs pays ne soient pas source de conflits meurtriers. En ce sens, le 20 février 1929 la République Dominicaine et la République d’Haïti ont signé un Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage dans le lequel les deux États ont exprimé leur droit d’user de manière juste et équitable des ressources hydriques en commun, dans les limites de leurs territoires respectifs (art. 10 du Traité). Ils s’engagent à soumettre à l’arbitrage tous les différends qui pourraient surgir en raison de la réclamation d’un droit formulée par l’un contre l’autre en vertu d’un traité ou autrement, réclamation qu’il n’a pas été possible de régler par la voie diplomatique et qui est de nature juridique parce que susceptible de décision par l’application des principes du droit (article 3).
Cependant, dans le cas du différend né de la décision d’Haïti de construire un canal sur la Rivière Massacre pour irriguer les terres de la Plaine de Maribaroux à des fins agricoles, la République Dominicaine mécontente, crie à la violation du Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage de 1929. Qu’en est-il exactement.
I.- La position de la République Dominicaine
1) La République Dominicaine s’oppose à la construction de ce canal sous prétexte que les Haïtiens entendent dévier les eaux de la rivière, ce qui est contraire au Traité de 1929.
2) Les Dominicains soutiennent que la construction du canal pose un risque majeur d’inondation du parc industriel CODEVI et des plantations dominicaines se trouvant en aval de la rivière.
3) La construction du canal est l’œuvre d’individus et non de l’État haïtien. Qui plus est, l’œuvre en cours ne respecte pas les normes internationalement admises en matière d’ingénierie.
II.- Les actions posées par les Dominicains
Pour exprimer son désaccord par rapport à la construction du canal, le président dominicain, Luis Abinader a pris instantanément une série de mesures :
- Déploiement de l’armée le long de la frontière.
- Fermeture des frontières terrestres, aériennes et maritimes avec Haïti.
- Suspension de la délivrance des visas de visiteur pour les ressortissants haïtiens.
- Suspension du dialogue avec les autorités haïtiennes dont la reprise est conditionnée par la cessation de la construction du canal.
- Cessation des activités commerciales avec Haïti.
- Rapatriement de ressortissants haïtiens.
- Reprise de la construction du canal de la Vigía pour dévier l’eau de la rivière, l’assécher, afin que l’eau n’arrive pas dans le canal construit par les Haïtiens.
III.- La position de la République d’Haïti
- La République d’Haïti revendique son droit d’user des eaux binationales comme le fait la République Dominicaine qui a effectué 11 prises de manière unilatérale. Il s’agit de la première prise d’Haïti.
- La République d’Haïti rappelle les discussions antérieures avec la République voisine concernant la construction du canal sur la Rivière Massacre. Elle fait référence au Protocole signé entre les chanceliers des deux pays en mai 2021 autour de la Rivière Massacre.
IV.- Les actions posées par les Haïtiens
- Les Haïtiens entreprennent souverainement la construction du canal. Faisant ainsi valoir leur droit légitime de prendre une prise d’eau pour irriguer leurs terres agricoles comme le stipule le Traité de paix, d’amitié et d’arbitrage de 1929.
- Chaîne de solidarité pour se doter des moyens économiques nécessaires pour poursuivre et achever la construction du canal.
- Note officielle de la chancellerie haïtienne aux missions diplomatiques, les invitant à informer les pays accréditaires du litige opposant les deux pays. Les missions doivent défendre les arguments de la République d’Haïti qui démontrent son respect du Traité bilatéral de 1929 et des accords internationaux relatifs à l’exploitation des ressources hydriques frontalières.
V.- Ce que doit faire Haïti
Faut-il noter qu’avec ses 11 prises sur la Rivière Massacre, les plaines dominicaines sont bien irriguées et produisent en abondance permettant aux Dominicains d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en plus d’être en mesure d’alimenter le marché haïtien. Aujourd’hui, Haïti décide d’en faire autant et de réduire sa dépendance vis-à-vis des Dominicains.
Pour y parvenir et sans nuire aux intérêts de la République voisine, l’État haïtien doit :
- Assumer souverainement la construction de l’œuvre. Le peuple s’étant déjà approprié du projet, il revient à l’État d’intervenir avec les matériels et l’expertise nécessaires pour rassurer tout le monde sur le bon déroulement des travaux.
- Présenter un plan détaillé des travaux montrant sans équivoque les tenants et aboutissants de l’ouvrage.
- Réaliser une étude d’impacts prouvant que la construction du canal sur la Rivière Massacre ne présente aucun risque pour l’écosystème frontalier ni pour les projets futurs de la République Dominicaine et ce sera le cas, si le canal est bien construit.
- Porter la question par devant les instances multilatérales.
- Documenter les atteintes aux droits de l’homme et au droit international perpétrées par les Dominicains conséquemment à la décision légitime d’Haïti d’user les eaux binationales.
Parallèlement, dans l’attente de la reprise du dialogue et que l’affaire soit soumise à l’arbitrage si les Parties ne parviennent pas à s’entendre, l’État haïtien doit :
- Exprimer avec véhémence son opposition aux mesures inappropriées et disproportionnées prises par le président dominicain.
- Exiger le retrait de l’armée dominicaine à la frontière dont le déploiement constitue un acte d’agression envers un État voisin en violation de l’article 2 paragraphe 4 de la Charte des Nations Unies, interdisant l’utilisation et la menace du recours à la force armée.
Perspectives
Ce conflit entre Haïti et la République Dominicaine a poussé la République voisine à commettre une faute stupide dans le carré de réparation entraînant un pénalty en faveur d’Haïti. Si Haïti parvient à inscrire ce pénalty, la partie sera relancée. D’autres canaux d’irrigation seront construits. Plus de terres seront irriguées. L’agriculture haïtienne sera revitalisée. Le pays pourra réduire sa dépendance alimentaire. Ce sera un coup dur pour l’économie dominicaine qui a jusque-là tiré profit de la faiblesse d’Haïti.
Cette bataille de l’eau, Haïti ne peut et ne doit pas la perdre. Sa survie en dépend.
En outre, ce conflit a pu ouvrir les yeux des Haïtiens sur la mauvaise qualité des produits que les Dominicains déversent sur le marché national. Les Dominicains détruisent les produits agricoles et d’autres articles destinés aux Haïtiens en raison de la piètre qualité de ces produits dont la vente est prohibée sur leur territoire, c’est ahurissant. L’industrie pharmaceutique dominicaine voit sa croissance stimulée par les maladies provoquées par la consommation de ces produits. Les réseaux sociaux ont le mérite de révéler au monde entier cette supercherie orchestrée par les Dominicains.
À partir de maintenant, Haïti n’a d’autre alternative que de prendre en main son destin. Pour construire durablement l’avenir, il est essentiel que les dirigeants mettent fin aux divisions internes. Tous unis pour une autre Haïti. Ce canal doit être le début d’une série d’œuvres publiques visant le redressement de la nation. C’est une noble lutte pour la dignité et l’honneur de tout un peuple.