Le système éducatif haïtien sombre. Il suffit d’un simple diagnostic pour en venir à cette conclusion. Les écoles publiques sont presqu’inexistantes (15%), les enseignants sont, pour la grande majorité, sous-qualifiés voire pas qualifiés du tout. Et ces derniers exercent dans des conditions le plus souvent déplorables et ne perçoivent (quand c’est le cas) qu’une pitance en guise de rémunération.
Le système éducatif haïtien sombre. Il suffit d’un simple diagnostic pour en venir à cette conclusion. Les écoles publiques sont presqu’inexistantes (15%), les enseignants sont, pour la grande majorité, sous-qualifiés voire pas qualifiés du tout. Et ces derniers exercent dans des conditions le plus souvent déplorables et ne perçoivent (quand c’est le cas) qu’une pitance en guise de rémunération. Nous pourrions aussi parler du contrôle inexistant de l’Etat sur les écoles non –publiques qui ne cessent de pulluler dans tous les recoins du pays. Mais il suffit que de ces quelques éléments pour comprendre que le secteur de l’éducation en Haïti est en apnée forcée. Depuis des lustres, ce secteur coule sous les vagues incessantes des diverses crises dans lesquelles le pays prend une vilaine habitude à plonger sans gilet.
Cependant, comme pour toutes crises, de quelque nature que ce soit, il y’a toujours une opportunité d’apprendre, de grandir et de faire mieux. Et c’est ce que nous apprend l’une des dernières crises en date : la pandémie du coronavirus. En effet, la fermeture des classes forcées à cause du coronavirus nous a montré qu’il était urgent de repenser l’organisation du processus enseignement-apprentissage dans les établissements d’enseignement. D’où l’idée d’intégrer les Technologies de l’information et de la communication (TIC) dans le domaine éducatif.
Le TIC désigne tous les artefacts et outils d’ordre télématique, et leur utilisation n’est pas nouvelle dans l’éducation. Quels sont ces différents outils et artefacts ? Lesquels intégrer dans le processus d’éducation dans les établissements scolaires en Haïti ?
Il existe, d’une part, les outils numériques à utiliser comme support lors d’un cours, ils sont surtout utilisés en présentiel mais peuvent être aussi utilisés en tant que ressources dans le cadre de cours à distance ou de blended Learning. Nous citons, entre autres, les animations, les simulations, les vidéos, les diapositives et autres. D’autre part, il existe des outils de communication et de collaboration à distance comme les Wikis, les blogs, les chats, les forums, les réseaux sociaux. Ces outils peuvent aider à installer un cadre où l’enseignant et les élèves puissent discuter, échanger, collaborer en dehors de l’école. Par ailleurs, il existe une autre catégorie de TIC, les plateformes d’apprentissage ou environnement virtuel d’apprentissage conçus essentiellement pour l’apprentissage avec tous les outils nécessaires pour assurer les différentes étapes d’un cours.
Quelle qu’en soit la catégorie, l’intégration des TIC dans l’enseignement en Haïti ne peut qu’être bénéfique moyennant un dispositif de qualité, une bonne préparation et une bonne planification. En revanche, dans le contexte de crise perpétuelle dans lequel nous vivons, les outils de communication et de collaboration et les plateformes d’apprentissage sont les plus aptes à garantir l’enseignement des élèves en omettant les contraintes spatio-temporelles. Cependant, il existe de nombreux facteurs matériels qui peuvent freiner un tel projet, nous pensons à l’accès très pauvre de la population à une connexion internet de qualité, le faible accès à l’électricité et le faible taux de ménages possédant des matériels informatiques tels que Smartphone, ordinateurs et/ou tablettes.
Malgré toutes ces contraintes, il faut que ce pays s’efforce d’intégrer les technologies dans tous les secteurs, dans l’éducation en particulier, il en va de son développement.