J’aimerais survoler l’âge d’or des ancêtres,

Au jour béni où Dieu seul dirigeait ses êtres.

Voyager sur la nue onirique du vent,

Remonter à l’époque étendue au Levant…

 

ÈRE DE SABLE - FABLE DE VERRE

 

J’aimerais survoler l’âge d’or des ancêtres,

Au jour béni où Dieu seul dirigeait ses êtres.

Voyager sur la nue onirique du vent,

Remonter à l’époque étendue au Levant…

 

Au pervenche portail de belles Bérénice,

Dans la jarre tirant le lait de la génisse;

Capturer à l’aurore au son du chalumeau,

L’ectoplasme frugal des lagons d’indigo.

 

Emporté, tel un ange aux ailes en prière,

Dans le clos sidéral de célestes lumières…    

Éloignant, conjurant au malheur de mille ans

À l’astre présidant au ressac d’océans.

 

Nulle rivalité dans l’esprit quartenaire,

N’existait en ces jours écoulés aux repaires.

Les premiers besoins, assouvis sans effort…

La chasse, la cueillette et le feu de bois mort.

 

Enchâssée en amont du Sumer… une lune 

Illumina d’argent des siècles de leurs dunes.

Au plaisir indolent, succéda le travail

Vigoureux dans le champ où paissait le bétail. 

 

La propriété crût de même que les castes,

L’Egypte, l’Assyrie en patriarches fastes.

Le pain, le sel et l’huile honoraient le prêteur, 

La concorde régnait encore dans les cœurs.

 

Le respect du prochain sur le sol du partage, 

Régissait les rapports entre maîtres et pages.

La justice des lois au peuple convenait,

L’équité  sur le vice en ces temps prévalait.

 

Un labeur adapté aux besoins de sa table,

Des visées modérées par un gain raisonnable.

Des heures réparties dans la mère-Cité,

Au service des gens pour leur commodité.

 

La gourmandise de l’avarice complice  

Fit basculer le poids des pierres de silice,

Au baptême du Nil à l’instinct dominant   

Dans le bronze tréteau d’hellènes conquérants

 

La tribu des Césars tonna sa différence,

En imposant son droit au serment d’allégeance.

La hargne s’aiguisa en ces serres d’Aiglons,

La sciure de l’envie aveugla l’Aquilon

 

La méfiance s’accrût ainsi que les querelles,

Des buttes charriées émergeaient les tourelles.

Désormais, il fallût enseigner l’art martial,

À l’impubère enfant, le devoir médiéval…

 

En armure rupestre à l’épreuve des flèches,

L’invasion équestre aux cuirasses revêches.

L’innocence fragile aux rideaux lézardés,

S’épuisait lentement dans des yeux débridés.

 

L’éboulis de silène au socle d’airain leste

S’écroula sur les toits à la verdure agreste.

De la hache de guerre au calumet de paix,

Le sabre fit rougir le dédain circonspect.

 

Accablé d’infortunes, victime d’infamies,

Perclus d’intempéries, frappé d’épidémies, 

En mode de survie, attaqué, détraqué, 

L’homme mit de l’avant son animalité.

 

Le pouvoir de la force habilla de noblesse,

Des pillards impériaux assoiffés de richesse.

La science se lia aux malins prédateurs,

Dans les gorges de fer aux cyclopes tueurs.

 

De meurtres au carnage en lâches hécatombes,

Génocide cyclique et supplices d’horreur…

Des guerres de cent ans enfouies aux catacombes,

Holocauste tragique en traites de couleur…

 

Se devant d’égorger les cousins adultères

De race inférieure… ennemis délétères.

Héritiers du soleil… soi-disant descendants;

Eux, régnaient en tyrans… en clones de Titans.

 

Férus de cruauté, l’on dépassa la bête               

Dans ces atrocités et ces purges d’esthète.

L’extermination de groupes d’hébétés,   

Purification  des peuples arriérés.

 

Civilisation entière d’indigènes…

Nations exploitées en raison de leurs gènes.

Des royaumes réduits en fantômes de bois,

Par l’oiseau de bauxite et brûlés dans la poix.

 

L’esclavage paya au progrès son silence…

Vainement implora sous les cieux sa clémence;

Étouffant rébellions au sarin neuronal,   

Laminant guérillas au phosphore ogival.        

 

En dépit de ces luttes aux ires fratricides,

La lumière d’en haut maintient son flux placide.

Sous l’étoile d’anis croissait au firmament,

La lignée adamique à travers le chiendent.

 

La nature des cœurs au long cours millénaire,

Demeura inchangée au spectre nucléaire.

Le grand pas du savoir dans les mœurs importées,

Accoucha de confort et de civilité.  

 

Jeunes et vieux saluent de nouvelles déesses

Sous des ondes de liesse en quête chasseresse;

Attèlent leurs chevaux d’alliage informel :  

Plastique virtuel et cristaux de pixels.

 

Farci d’implants, dardé de gouache de Troie,

Régressant ou forçant son évolution…

L’humain branché, cogite en numérique voie

Sur des plages de verre, et, choie l’illusion.

 

Jean Stanley Augustave, Haïtien, est de la Plaine du Fond des Cayes, du Sud
d’Haiti.

Études :
Jardin d’enfants chez les Soeurs de Sainte Marguerite d’Youville aux Gabions.
Écoles Primaire et Secondaire des F.I.C. : -Collège Frère Odile …

Biographie