Depuis 2018, l'instabilité socio-politique qui sévit en Haïti paralyse le fonctionnement des institutions. Grèves, manifestations, "locks", révolutions... nos jours sont aussi incertains que le retour du Christ. Tout peut disparaître en un bref instant : notre vie, notre maison, nos enfants, notre entreprise... Ces crises intermittentes, infinies, affectent le pays dans son ensemble, mais le système éducatif haïtien en souffre de plus en plus. Quel avenir pour ce pays quand ses enfants reçoivent une éducation au rabais ?
Depuis 2018, l'instabilité socio-politique qui sévit en Haïti paralyse le fonctionnement des institutions. Grèves, manifestations, "locks", révolutions... nos jours sont aussi incertains que le retour du Christ. Tout peut disparaître en un bref instant : notre vie, notre maison, nos enfants, notre entreprise... Ces crises intermittentes, infinies, affectent le pays dans son ensemble, mais le système éducatif haïtien en souffre de plus en plus. Quel avenir pour ce pays quand ses enfants reçoivent une éducation au rabais ?
Des écoles brûlées à vif sinon fermées à cause de la montée de la violence, ou pire qui servent d'abri provisoire pour des riverains forcés de quitter chez eux parce que l’insécurité, dans sa course galopante les a atteint dans toute la terreur que sa violence suscite. En février 2023, l'Unicef a publié un article faisant savoir qu'en janvier, les enfants perdaient en moyenne un jour et demi de classe par semaine. De plus, des pillages sont perpétrés dans des établissements scolaires emportant des matériels et vandalisant les espaces. Aujourd'hui encore la situation s'empire. A contre coeur, impuissants, élèves et professeurs comptent leurs jours de classe sur le bout des doigts. Les trimestres s'écourtent, au détriment de la formation des élèves. C'est le bilan d'un système éducatif qui boîte et chancelle, sous une nation en braisier.
A côté des jours de classe réduits, ces crises incessantes et la violence des gangs armés contre le peuple et les écoles rendent l'apprentissage beaucoup plus difficile pour les élèves. Stress, anxiété, incertitude, frayeur, la santé mentale des élèves est non seulement altérée mais ces derniers sont d'autant plus sceptiques et découragés à propos de leur avenir. Depuis quand un enfant de 8 ans devrait s'inquiéter pour savoir s'il pourra aller à l'école ou encore s'il pourra rentrer chez lui en toute sécurité? Depuis quand un élève devrait se demander s'il va terminer l'année scolaire ou si l'on va aussi brûler son école?
L'université, pour sa part n'est pas exempt de ces turbulences. Des sessions de cours qui ne peuvent se terminer, des études de licence qui durent le temps d'un doctorat. Professeurs et étudiants fuient l'insécurité et la violence, mais surtout l'incertitude du lendemain. C'est à se demander qui va construire ce pays au final.
L'éducation n'est ni un privilège, ni une faveur, c'est un droit fondamental garanti par la déclaration universelle des droits de l'homme. Cette disposition sous-entend que cette éducation doit être gratuite et permettre à l'individu de s'épanouir, et doit donc se réaliser dans des conditions optimales. Aujourd'hui le problème de l'éducation est crucial et urgent. Il nous faut l'aborder dans son intégralité si l'on veut sauver le peu qui soit de cette nation. Nos enfants doivent pouvoir se rendre à l'école et recevoir le pain de l'instruction dans un climat serein et propice. Les écoles ne peuvent pas se fermer à tout bout de champ ou pire être accaparés par des bandits qui en font leur habitat. C'est une catastrophe et cette fois elle n'est pas naturelle mais humaine. Assumons notre responsabilité.