Gérard CHALVIRE, une pièce rare à trouver

Il y a de ces hommes auxquels dame nature, dès leur naissance, a donné un je ne sais quoi de charmant et d'attrayant et qui les a fait devenir un pic de la Mirandole dans la société qui les a vu naître et/ou dans laquelle ils évoluent. Ils sont très rares, ces hommes. Ils n'appartiennent pas au commun des mortels.

Gérard Chalviré, avec toute l'humilité qu'on l'a connu et dont il a toujours fait preuve, est l'un de ces hommes nés exceptionnels. La ville des Cayes doit se sentir fière et honorée d'avoir donné naissance à un tel échantillon, de l'avoir nourri et grandi.

Aujourd'hui, la grande faucheuse, avec ses rigueurs à nulle autre pareille, a jugé bon de frapper, sans pitié, à sa porte pour l'inviter à aller rendre compte au Maître de la vigne des talents qu'il avait reçus à faire fructifier. Il s'en est allé, le front haut, la tête altière et la conscience tranquille; car il peut dire avec toute la force de ses poumons :" NON PERDIDI DIEM". Je n'ai pas perdu mon temps.

Il a appartenu à cette lignée de GRANDS CAYENS qui, avant lui et même après lui, ont géré les intérêts de la Commune dont Clausel CICARD, Legagneur JACQUES, Adolphe PIERRE LOUIS, Albert ALEXIS, Mme Edouard HALL, Anthonio PORCENAT, et j'en passe. Ils l'attendent tous aux portes du ciel pour le conduire d'un pas martial à la grande salle où, joyeux de se retrouver, ils vont tenir une grande réunion municipale pour discuter des affaires de la ville. Cette ville qu'ils ont tant aimée. Cette ville qu'ils ont gardée tous dans un petit coin bien chaud de leur cœur. Cette ville qui, pourtant aujourd'hui et depuis quelques temps s'est retrouvée en de mauvaises mains.

Je revois Gérard CHALVIRÉ le soir, en tenue légère, se mêlant aux équipes de travailleurs qui nettoient les marchés, supervisant leur travail, les encourageant avec un petit « gròg » ou une blague ou un plat de "fritày". D'autres fois, après une grande pluie avec deux travailleurs dont chacun équipé d’un long bambou avec lequel ils nettoient les dessous des ponceaux sur les égouts.

Je le revois encore, sous le chaud soleil de midi, se promenant à travers le marché public, un grand chapeau de paille sur la tête, causant avec les marchandes, s'informant de leurs problèmes. Faisant des suggestions ou même des recommandations à ses employés sur l'état insalubre de tel coin, ou du canal qui traverse le marché. On n'a plus de ces belles et grandes images de nos Maires. Malheureusement !
 

Le départ de Gérard CHALVIRÉ, tout en laissant un vide difficile à combler, vu que ce dernier est une pièce rare à trouver, a attiré l'attention à cause de son aspect pittoresque qu'il a puisé dans la façon dont il s'est effectué. Partir avec celle qu'il a toujours aimée toute sa vie, sa chère Marthe Marie Taverne, après soixante quatre ans de vie conjugale non stop ! C'est romantiquement inouï, un exploit même. Ils ont toujours vécu ensemble, offrant à la jeune génération ce bel et grand exemple d'amour. D'autres cas similaires les ont précédés. Plus près de nous les propriétaires de Marabout Night Club, Me Anthony Blaise et Madame, née Daguilard, et un peu plus loin, avant ces derniers, les époux Oscar Labossière se sont arrangés pour partir de façon identique. Oh !!! Les grands amours...

Les Cayens ont toujours manifesté leur confiance en Chalviré qui, bien que terrassé depuis quelque temps par la maladie, a conservé la largeur de ses épaules et n'est donc pas trop faible pour transmettre des messages de la ville à ses anciens collègues Maires de la ville.

Aussi, au nom de tous les administrés des Cayes, je lui demande d'attirer leur attention sur l'état d'insalubrité de la Place d'Armes des Cayes ki tounen depotwa fatra. Anpil moun nan katye a, se la yo vi'n jete tout fatra lakay yo. Plas dam lan, tounen yon mache piblik anfas CALVAIRE CHRIST RÉDEMPTEUR LA ak machann fritay, machann tout lòt vye bagay. Yo pa respekte menm le dimanch ak jou fèt.

Waa di yo pou nou anfas lekòl infimyè yo, tounen depotwa fatra ki anpeche medam yo swiv kou nan klas yo ak movèz odè. Legliz Lospis la vin paka fonksyone ankò akòz twòp fatra ki anfas li.

Wa di yo pou nou ke gran ri a anvayi ak komès atè nan lari a, machann tout kalte bagay, reparatè telefòn, anba je la Meri ak Lapolis sikilasyon. Pagen galri ankò pou pyeton ak elèv lekòl. Moun konn fè inèdtan bloke sou gran ri Okày.

Di yo pou nou pa kite Anbasad Venezyela vini depoze jèb flè nan pye Simon Bolivar ane sa a. Yo pap kapab. Plas Simon Boliva a, anba bouch la Meri laa, twò sal.

Dis leur pour nous, que le cimetière municipal où reposent tant d'illustres grands hommes de la ville, a été abandonné et que personne ne veut plus y être enterré. Trop de saletés.

Dis leur pour nous que la plage de l'Islet n'est plus fréquentable. Elle est tout bonnement abandonnée.

Dis leur enfin pour nous, qu'ils devraient constituer un tribunal municipal spécial pour revenir juger et punir tous ceux qui le méritent.

L'Institution LA CAYENNE BAR RESTAURANT HÔTEL dont les Chalvires ont doté la ville est une preuve concrète de la force, de la puissance et de la capacité de l'union, de l'entente et de la cohésion quand elles occupent la place qu'il faut dans une société, grande ou petite.

Les époux Chalviré, en vérité, resteront longtemps encore dans la mémoire de tous ceux qui les ont connus. Ils vivront à jamais à travers leurs œuvres auxquelles nous souhaitons une croissance et un développement continus toujours pour le bien et le renom de la ville des Cayes, leur ville bien aimée.