Pratiqué autrefois au bord de mer de Port-au-Prince (le principal centre commercial de l’époque), le commerce a toujours été la plus grande source de revenu pour Haïti, la zone singulière d’Amérique, elle qui avait connu une économie très prospère sortant de l’époque coloniale jusqu’au 19e siècle.
Pratiqué autrefois au bord de mer de Port-au-Prince (le principal centre commercial de l’époque), le commerce a toujours été la plus grande source de revenu pour Haïti, la zone singulière d’Amérique, elle qui avait connu une économie très prospère sortant de l’époque coloniale jusqu’au 19e siècle. Cependant, des syro-libanais et syro-libanaises (l’ensemble formé du peuple arabe) arrivés dans les années 1880 qui, par la suite avaient reçu le support de la dictature des DUVALIER, sont devenus les plus grands hommes et femmes d’affaires que connaît Haïti. Depuis, le marché commercial haïtien a changé compte tenu de la pratique commerciale nomade, instaurée par ces immigrants arabes qui se fait partout dans la zone métropolitaine, particulièrement dans les communes de Pétion-ville, Delmas, Tabarre, Croix-des-Bouquets, au Centre-Ville. De là, il s'est créé un secteur informel où les échanges se font en plein milieu des rues depuis plusieurs décennies.
À Port-au-Prince, la première ville du pays, sa capitale commerciale, lieu où est habité la plus grande partie de la population et qui détient les grands négociateurs du commerce, les échanges commerciaux sont de plus en plus fréquents. Le système commercial devient incontrôlable avec la rentrée de divers produits sur le territoire national qui se fait surtout de manière illégale et qui résulte d’une gestion calamiteuse de nos ports commerciaux placés sous le contrôle de la douane haïtienne. Aussi, avec l’intégration totale de beaucoup de personnes dans ce secteur faisant du commerce leur principal moyen de survie, la pratique du colportage devient-t-elle influente. « Madan sara », « pòtè" en sont quelques noms donnés à ces nouveaux pratiquants.
À remarquer que cela fait déjà 11 ans, depuis le séisme du 12 Janvier 2010, le secteur informel bat son plein dans la société haïtienne avec l’implication de beaucoup de personnes au sein de cette activité économique. De nombreux paysans ont laissé les provinces à destination de la grande ville, ce qui a causé un taux élevé de l’émigration, accompagné de la croissance démographique et d’un taux de chômage élevé. Ceci crée souvent une situation de misère. L’affaiblissement du système économique haïtien, diminution considérable du PIB/habitant d’année en année avec une incidence sur l’espérance de vie de la population en question sont quelques éléments de ce tableau de misère où manger à sa faim est considéré comme un cas d’exception.
Étant une activité économique mondiale, le commerce constitue en partie un facteur de développement pour toute société existante. De nombreux témoignages recueillis de plusieurs petits commerçants du domaine, épousant les bords des routes avec divers produits (cosmétiques, alimentaires…), laissent croire que c’est grâce au commerce qu’ils arrivent à répondre à leurs besoins et ceux de leur famille. C’est une activité qui nécessite une grande maîtrise de soi, déclarent les commerçants interviewés qui avouent d’être victimes des mots grossiers du côté des acheteurs qui souvent négocient mal le prix des produits.
En effet, de très graves dangers proviennent de ce secteur. L’apparition de nouvelles pathologies sociales telles : le cancer, le diabète ou hyperglycémie, l’hypertension…, causées par l’utilisation excessive des produits provenant des pays étrangers contenant en grande majorité de substances chimiques (les assiettes plastiques par exemple) qui se trouvent partout dans les différents coins de rue de la capitale . On a aussi l’utilisation des produits alimentaires périmés sur le marché national très consommés par une bonne partie de la population. Ce sont tous des dangers pour la santé et participant à ce désordre environnemental.
De plus, le commerce informel cause aussi des problèmes importants à la circulation. Des embouteillages répétés, des tas d’immondices jetés au bord des routes par les détaillants en sont quelques exemples. Le plus souvent, ces montagnes de détritus se trouvent à l’entrée des marchés et proviennent en grande partie de ces espaces où aucune disposition n’est mise en place pour les organiser. Pétion-ville à la rue Geffrard, non loin du tribunal de Paix, Delmas 95 au marché « Télélé » et à Delmas 101 au marché « Kokoye » sont des exemples parfaits de ce tableau.