Les dimanche 11, lundi 12 et mardi 13 février 2024, les festivités carnavalesques se sont déroulées à Port-au-prince et dans plusieurs autres villes de province du pays. Entre défilés, déguisements et quelques méringues, le peuple a défilé, dansé, chanté et exprimé sa frustration envers les dérives de ce gouvernement, illégitime d'ailleurs, qui ne jure que par un pouvoir arbitraire et sanguinaire.

Les dimanche 11, lundi 12 et mardi 13 février 2024, les festivités carnavalesques se sont déroulées à Port-au-prince et dans plusieurs autres villes de province du pays. Entre défilés, déguisements et quelques méringues, le peuple a défilé, dansé, chanté et exprimé sa frustration envers les dérives de ce gouvernement, illégitime d'ailleurs, qui ne jure que par un pouvoir arbitraire et sanguinaire.

Depuis le 14 janvier, soit le premier dimanche qui suit le 12 janvier (c'est ainsi depuis après 2020), la période pré-carnavalesque a commencé. Des villes comme Jacmel ont répondu présent sur le béton de très tôt pour perpétuer cette tradition culturelle. Dans la capitale, les DJ n'ont pas pas été absents pour les dimanches d'animation à Delmas et à Pétion-Ville, avec un public assoifé de loisir et de plaisir. Ces soirées festives ont été l'occasion pour le peuple de s'amuser, malgré le climat d'insécurité. Quoiqu'il en soit, le carnaval à tout prix.

Le vendredi 9 février 2024, le gouvernement dans un communiqué, a annoncé que le lundi 12 février à partir de midi, le mardi 13 et le mercredi 14 serait congés en raison des festivités carnavalesques. À la grande surprise de tous, la mairie de Port-au-Prince s'est lancée. Très tôt, ce dimanche, les festivités carnavalesques ont débuté. Des défilés riches en couleurs, des déguisements et des animations DJ le long des parcours, sous le soleil du Champ de Mars, le carnaval s'est bel et bien tenu. Entre deux "gouyad" et quelques rafales de détonation provenant des zones en feux, le carnaval a quand même eu lieu en Haïti cette année, en dépit des agissements des gangs dans les zones avoisinantes et l'insécurité criante, sous un fond de révolution annoncée par l'opposition pour détrôner le gouvernement actuel.

Timidement, d'autres villes ont rejoint la capitale, et ont tant bien que mal marqué les jours gras dans leurs communes respectives. Cap-Haïtien, Fort-Liberté, Jacmel... tous ont répondu à l'appel. Une chose est certaine, le peuple haïtien répond toujours à l'appel du tambour et de la musique.

Un bilan mince pour cette édition, dailleurs marquée par une forte présence policière lors des festivités, mais surtout un carnaval terni par la terreur des gangs, l'insécurité, la misère et l'instabilité politique.

Ce carnaval haïtien,  évenement culturel de si grande valeur est aujourd'hui réduit à sa plus ignoble expression.  Une manifestation populaire qui jadis réunissait tous les haïtiens dans les rues pour célébrer au son des méringues du secteur musical haïtien, revêtant les multiples aspects de notre culture et de notre histoire (costumes divers de personnages haïtiens, déguisements, danses, chants, chars de parade, défilés...) qui devient aujourd'hui un risque à ne pas encourir. Encore une tradition qui se perd au prix d'un quotidien qui manque de tout.

A propos de

Pouchenie Blanc

Pouchenie Blanc est étudiante en médecine et en sciences juridiques, rédactrice, et critique littéraire. Passionnée de lecture et activiste des droits humains, sa plume est une arme de formation, de dénonciation et d'information. 

Elle a fait …

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