La 11e section communale, avec une superficie de 73.7 km2, Lamontagne vient en deuxième position comme la plus grande section de la commune de Jacmel après Bas Cap-Rouge.
La 11e section communale, avec une superficie de 73.7 km2, Lamontagne vient en deuxième position comme la plus grande section de la commune de Jacmel après Bas Cap-Rouge. Elle est située dans le département du Sud’Est à l’Ouest de la ville de Jacmel et divisée en trois grandes localités (Terre-Rouge, Bellevue et Lacroix), cinquante-deux (52) habitations et quelques petites distinctions difficiles à saisir comme : zone et lakou, dans le but de se situer par rapport à une localité et/ou une habitation.
Selon une estimation de la Direction des Statistiques Démographiques et Sociales (DSDS) et l’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI), en 2015, Lamontagne avait une population de vingt-et-un mille six cent soixante-deux (21 662) habitants dont dix mille six cent quarante-neuf (10 649) garçons et onze mille treize (11 013) filles. Parmi ces 21 662 habitants, 13 081 sont au moins âgés de 18 ans. Malgré la densité de la population de Lamontagne, elle possède néanmoins deux (2) dispensaires : le dispensaire de Bellevue et le dispensaire de Lacroix (EPSSS, Haïti 2013). La plupart des habitants de la région ont des difficultés pour trouver des soins médicaux avec aisance par rapport à leur position géographique et l’inaccessibilité socio-organisationnelle des dispensaires en tant que ressources communautaires. Ceci dit, sur le plan sanitaire, il y a un grand défi à relever dans la région. Le constat a prouvé que des réflexions ont été faites autour de la crise sanitaire dans la région entre les acteurs, les notables et des organisations communautaires, mais il reste encore à poser des actions concrètes pour aider la population de Lamontagne à sortir de cette situation précaire. Même au niveau sécuritaire, elle est privée d’un sous-commissariat. C’est une situation qui devrait changer, tenant compte que le droit à la santé et à la sécurité est nécessaire pour chaque citoyen, surtout avec la densité de la population.
Sur le plan éducatif, Lamontagne possède des écoles publiques et non-publiques. Elles sont au nombre de trente-neuf (39), parmi lesquelles nous avons : Cinq (5) de la petite enfance, huit (8) écoles nationales 1e et 2e cycle de l’enseignement fondamental, deux (2) écoles publiques à gestion communautaire (EPGC), deux (2) écoles nationales du 3e cycle, deux (2) Lycées, cinq (5) écoles presbytérales et quinze (15) autres écoles non-publiques reparties en des écoles 1e et 2e cycle, du 3e cycle et du secondaire.
Lamontagne est reconnue comme l’une des régions du pays qui donnent des ressources humaines qualifiées presque dans tous les domaines tant au niveau national et international. Pourtant, en comparant le mode d’organisation de la section communale par rapport à d’autres régions, on pourrait se demander : quels sont les facteurs qui vont à l’encontre de son développement ?
À part du manque d’infrastructure sanitaire et sécuritaire dans la région, Lamontagne reste et demeure, malgré tout, un lieu très attrayant et calme avec une température normale, un paysage orné d’une architecture naturelle qui donne le goût de vivre. Avec ses sites touristiques comme « Bassin bleu » qui représente un atout économique pour la région et que par manque d’enthousiasme vers sa valorisation, on risque de lui emporter géographiquement sur d’autre région. Il y en a d’autres patrimoines naturels dans la communauté comme des grottes, des sources d’eau, qui peut donner des attractions touristiques également.
Au début de la seconde moitié du 20e siècle, Lamontagne était une région très prospère où la production agricole était en abondance. L’élevage et la production agricole étaient la principale source d’économie de Lamontagne. Chaque localité et/ou habitation avait leur propre catégorie de productions suivant leur type de sol, ce qui a permis l’équilibre du marché local. On y trouvait toute sorte de fruits et de légumes avec d’autres denrées alimentaires. Malheureusement, à la fin du 20e siècle et au début du 21e siècle, toutes ces choses sont en voie de disparition. Plusieurs facteurs expliquent cette précarité : les catastrophes naturelles, la sécheresse, le déboisement, l’exode rural et manque d’infrastructure pour rehausser la production agricole. Parmi ces facteurs, l’exode rural représentait un véritable problème pour la section communale. Car, après avoir quitté la région, les gens ne soucient pas de se retourner pour contribuer à son développement. Lamontagne est comparable à une mère qui a fait des énormes sacrifices pour éduquer ses enfants, et après tout, comme récompense en retour, c’est le mépris total. La plupart des gens considèrent cette région comme un cimentière, ils vont ailleurs pour réaliser leurs vies et ils se retournent dans la région que pour ensevelir.
Aujourd’hui, nous pensons qu’il est impératif pour que les montagnards (es), de façon collective ou individuelle, sachent qu’ils ont un rôle à jouer dans le développement de cette communauté. Tant que les fils et les filles de la région ne trouvent pas qu’il est nécessaire pour créer des richesses dans la région, des institutions, des infrastructures, des écoles professionnelles, des pépinières pour rehausser l’éclat de la production agricole, des projets de reboisement, Lamontagne restera toujours dans le sous-développement. Car, il est impossible qu’elle soit développée en absence de ses fils et de ses filles. Mais, avec l’unité d’une conscience collective à l’égard de cette communauté, nous parviendrons à retrouver une « Lamontagne » développée et transformée en commune par rapport à l’implantation des infrastructures nécessaires et le développement du sentiment d’appartenance de ses habitants.