Selon l’Article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, chaque être humain a droit à l’éducation. Cependant, ce droit s’exerce-t-il de la même façon pour tous en Haïti ? À vouloir pousser la réflexion plus loin, on pourrait se demander quel genre d’éducation donner à un peuple avide non pas de connaissances, mais plutôt d’un plat chaud au quotidien.

Selon l’Article 26 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, chaque être humain a droit à l’éducation. Cependant, ce droit s’exerce-t-il de la même façon pour tous en Haïti ? À vouloir pousser la réflexion plus loin, on pourrait se demander quel genre d’éducation donner à un peuple avide non pas de connaissances, mais plutôt d’un plat chaud au quotidien. Dans un tel contexte, la problématique du manque d’éducation peut sembler ne pas être d’une extrême urgence. Pourtant, il nous paraît impératif de mettre l’accent non seulement sur l’éducation mais aussi et surtout sur la façon d l’offrir en Haïti.

Certains parents accordent une très grande importance à la formation de leurs enfants.  Ce qui les pousse à rechercher de plus en plus pour ces derniers des institutions scolaires et universitaires de qualité, malgré leurs faibles ressources financières.  D’autres pensent que l’argent peut tout garantir.   Ceux-ci se basent sur le fait que de nombreux individus réussissent dans la vie sans avoir fréquenté des institutions scolaires de qualité ou même sans avoir été à l’école.  Ces individus n’hésitent pas à afficher leur réussite alors que ceux qui empruntent le chemin classique se retrouvent souvent en grande difficulté dans la vie. D’où la tentation pour plus d’un de court-circuiter la formation, c’est-à-dire de la bâcler.   Qu’en est-il exactement de l’éducation, de ses variantes ainsi que de leurs impacts sur la situation en Haïti ?

Selon le dictionnaire Larousse, l’éducation est l’ensemble des connaissances intellectuelles, culturelles, morales, acquises dans un domaine d’activité par quelqu'un, par un groupe. Cependant, ce mot peut référer à plusieurs acceptions. D’abord, on peut parler d’une bonne éducation pouvant garantir le succès. Puis, il peut s’agir d’une mauvaise éducation lorsqu’elle est donnée dans un seul sens, pour un but bien déterminé. C’est le cas, par exemple, pour des religions qui encouragent les kamikazes à se sacrifier comme moyen pour se rapprocher de leur Dieu. 

 Dans un tout autre ordre d’idées, il y a aussi la problématique de l’analphabétisme et de ses fâcheuses conséquences. L’analphabète est victime de préjugés tant sur le plan économique que sur le plan socio-politique. « Paskel pa konn li, li ap mennen yon vi san sans. » Ce qui d’ailleurs n’est pas trop surprenant vu que le taux d’analphabétisme reflète le niveau de développement d’un pays.  En Haïti, depuis quelque temps, de nombreux illettrés occupent des postes de grande décision et vivent pour la plupart dans l’opulence tandis que de nombreux individus bien formés   se retrouvent, bien malgré eux, au chômage et mènent une vie bien misérable.  Ce cas de figure est observable parfois dans d’autres pays sous-développés. 

Anpil analfabèt se viktim sosyal yo ye tou paske yo lonje dwet sou yo. On les considère comme un handicap social. Les gens ont parfois tendance à leur jeter des regards désavantageux, des regards exprimant le dégoût. Ils sont même considérés comme une honte, une anomalie pour la société. Ils sont aussi des victimes politiques, car ils peuvent être utilisés par les politiciens véreux, malhonnêtes et avides de pouvoir ; ce qui peut aisément expliquer la situation actuelle du pays.

Néanmoins, on sait qu’une éducation complétée à tous les niveaux ouvre la voie à de grandes opportunités.  Possédant à la fois un certain dépassement de soi et un niveau de moralité élevé, la personne éduquée peut difficilement tomber dans les filets de gens douteux, de certains avares de pouvoir. Par ailleurs, avec une population bien éduquée, on peut éviter certaines formes de barbarie. La personne instruite est imbue des notions de bien et de mal et peut distinguer le vrai du faux.

Nelson Mandela le dit si bien : « L’éducation est l’arme la plus puissante utilisée pour changer le monde. » Pourquoi n’utiliserait-on pas cette arme pour changer Haïti ? Tout indique cependant que, de l’avis et de la façon d’agir de nos dirigeants, cela n’est pas l’urgence du moment. Par contre, essayons d’imaginer un seul instant une Haïti où ces hors-la-loi, semant la terreur et le trouble dans le pays, avaient reçu un minimum d’éducation pouvant les aider à bien saisir et évaluer les conséquences de leurs actes. 

Francklin Gentillon le dit d’ailleurs dans sa musique «Nou Pran Nan Fo » : « Lè nou resi bouje nou fè yon fo pa ». Et si alors on essayait de bouger cette fois-ci en faisant de vrais pas, c’est-à-dire tenter de changer par l’éducation, par la formation, la façon d’être et d’agir de nos compatriotes.  Le peuple acquerrait, entre autres, des connaissances morales.  Ainsi, la masse réagirait de façon différente face aux manipulations de toutes sortes comme celles de ces patripoches qui, agissant sur sa faiblesse intellectuelle et économique, lui offrent des armes et de l’argent pour maintenir le climat d’insécurité à travers notre chère Haïti. Alors, faisons-nous un point d’honneur à renverser l’ordre des choses et à élever le niveau d’éducation pour tous.
 

Elizabeth Luvia PIARD naquit en 1998 dans la ville des Cayes. Après ses études primaires à l’Ecole Nationale La Providence des Cayes, elle a intégré le College Frère Odile Joseph pour y faire ses études secondaires. En terminale, elle a été appelée à coordonner les publicatio…

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