Le monde entier est unanime à admettre que l’année 2020 n’a pas été une bénédiction pour les habitants de la terre. Que ce soit du point de vue économique, social ou sanitaire, le monde a connu des pertes colossales dues en grande au coronavirus. Des informations rapportées par le site des Nations Unies rappellent qu’à date, la pandémie de Covid-19 a fait 2 millions de morts et 500 millions d’emploi ont disparu.
La planète entière est unanime à admettre que l’année 2020 n’a pas été une bénédiction pour les habitants de la terre. Que ce soit du point de vue économique, social ou sanitaire, le monde a connu des pertes colossales dues en grande partie au coronavirus. Des informations rapportées par le site des Nations Unies rappellent qu’à date, la pandémie de Covid-19 a causé 2 millions de morts et la disparition de 500 millions d'emplois. Ce qui rend cette pandémie plus préjudiciable à la communauté humaine, ce n’est pas la dangerosité de la maladie mais plutôt les mesures de riposte qu’elle exige.
Ces mesures, notamment la distanciation physique et le confinement, se sont révélées très nocives pour l’activité économique, surtout dans le domaine du transport aérien ou la plupart des grandes compagnies ont été forcées de renvoyer une bonne partie de leur personnel. Elles ont en outre engendré, à la fois, la réduction de la production, la baisse des recettes fiscales, l’accroissement des dépenses et l’accroissement des aides aux ménages et aux entreprises les plus touchées pour les protéger contre la perte de revenus, le chômage et les faillites.
Dans le cas d’Haïti, les prévisions catastrophiques faites sur le coronavirus n’ont pas été atteintes même au dixième. Moins de 300 morts ont été enregistrés en Haïti depuis le premier cas détecté en mars 2020 pour moins de 10 mille personnes infectées. Cela explique le classement honorable d’Haïti parmi les 5 pays ayant géré domestiquement le mieux la Covid-19 vers la fin de l’année 2020.
Cependant, malgré la résistance exemplaire des Haïtiens face à ce fléau qui a terrassé des grandes puissances européennes et américaines, le coronavirus a eu des effets assez nocifs sur l’économie haïtienne au cours de l’année dernière. Force est de constater que bien avant l’arrivée de la Covid-19 sur le territoire haïtien, l’économie d’Haïti souffrait à la fois d’un déficit de croissance, d’une progression inquiétante de l’inflation et d’une instabilité préoccupante du taux de change.
En effet, en 2019, Haïti a connu une croissance négative de l’économie évaluée à -1,7%. Une situation bien dramatique pour le pays surtout quand on sait que sur une période de 5 ans, soit de 2014 à 2019, la croissance économique a cru en moyenne seulement de 1,1% tandis que, sur la même période, la croissance démographique a cru de 1,5%. En d’autres termes, nous produisons moins de richesse pour plus de bouches à nourrir.
Au même moment, l’inflation a dangereusement progressé pour se trouver au-delà de 20% en glissement annuel. Ajouter à cela, l’instabilité du taux de change a connu des pics ahurissants très néfastes pour la gourde; la balance commerciale de jour en jour plus déficitaire a justifié l’importation à outrance des produits étrangers dans le pays. N'oublions pas les crises politiques à répétition peu propices à l’investissement aggravant un taux de chômage déjà très élevé et favorisant une insécurité grandissante.
C’est dans ce contexte assez déplorable que la pandémie de la Covid-19 est venue frapper aux portes d’Haïti entraînant avec elle son cortège d’éléments défavorables pour la croissance économique. La Covid-19 et les mesures de riposte qu’elle a engendrées (distanciation physique, confinement, etc.) ont eu des effets négatifs sur l’offre et la demande.
Comme mentionné dans le résumé analytique du Plan de Relance économique Post-Covid-19 pour la période 2020-2023 (PREPOC 20-23), « Le double choc de l’offre et de la demande a fortement perturbé l’activité économique et sociale en Haïti à travers cinq principaux canaux de transmission à savoir :
La baisse des recettes d’exportation inhérente à l’effet conjugué de la baisse des prix des produits de base d’exportation et de la contraction du commerce mondial ; le ralentissement de l’investissement direct étranger ; l’arrêt brutal des revenus issus des voyages et du tourisme ; la contraction des revenus financiers et la forte perturbation des systèmes de santé et d’éducation ».
Face à un tel constat, il y a lieu de déduire que les perspectives économiques déjà sombres d’Haïti avant le Covid-19 se sont obscurcies. En témoigne cette réduction de la croissance économique observée à la fin de l’année 2020, soit -2,9%. Ce qui fait que pour la deuxième année consécutive, Haïti connait une croissance négative.
Avec un déficit budgétaire estimé à plus de 34 milliards de gourdes à la fin du moins de juin 2020 et les risques d’une dégradation significative des finances publiques causées par la baisse des recettes publiques et de l’augmentation des dépenses publiques imprévues pour faire face à la Covid-19, cette dégradation continue du cadre macroéconomique va générer encore plus de pauvres dans le pays.
Quand on sait déjà qu’il y a 6 millions d’Haïtiens vivant en dessous du seuil de la pauvreté, que la pandémie est toujours d’actualité, que l’instabilité politique et l’insécurité ont encore de beaux jours devant elles, il y a lieu de nourrir de grandes inquiétudes pour le pays. Plus que jamais, les Haïtiens doivent tout faire pour que 2021 soit différente de 2020, cette maudite année à oublier.