Tout commence avant 1492. Béhésio le chef suprême de l’ile d HISPAGNIOLA établit des grades de noblesse, accordant à chaque Cacique le titre de Matunheri (Son Altesse royale), celui de Bahari ( Prince Honorable) aux sous-caciques et celui de Guaoxeri (l’équivalent de Citoyens) aux simples sujets des Caciquats.

Tout commence avant 1492. Béhésio le chef suprême de l’ile d HISPAGNIOLA  établit des grades de noblesse, accordant à chaque Cacique le titre de Matunheri (Son Altesse royale), celui de Bahari ( Prince Honorable) aux sous-caciques et celui de Guaoxeri (l’équivalent de Citoyens) aux simples sujets des Caciquats.

LE PARTAGE DU POUVOIR

Son fils unique, le Cacique Guahabagi, à sa mort en 1430 , lui succede et poursuit son œuvre de réformes. Il compte de nombreux enfants , parmi lesquels Béhégua Guahagiona , Béhésio II, , Guahabagi II, et Guaccairim 1er.

Le plus farouche guerrier de la famille , est le Cacique  Béhégua Guahagiona , qui remplace son père mourrant, Guahabagi ,en 1450. Celui-ci maintient l’unité de commandement et dessine la configuration du gouvernement fédéral Arrawak, avec des ouvertures vers les Lucayos, cyguayens  et marcorix  auxquels ils confient des taches de responsabilité de plus en plus importantes,  dans le respect des traditions, tout en mettant fin aux pouvoirs des Seigneurs de la guerre. Tué au combat par des ciboneys qui refusent tout regime de communauté avec les Arrawaks et qui veulent vivre ern autarcie, il est remplacé par son frère Béhésio II.

Des sa prise du pouvoir, Béhésio II, riche et père d’une grande famille ,  ne perd pas de temps : il parvient à vaincre définitivement les Cinoneys en 1490 mate toute velleité de rébellion, puis impose des membres de sa famille sur les trones de plusieurs Caciquats dont des chefs ont été tués durant la guerre. 

Il nomme son frere Guatiguana, Cacique des Gonaives (Guanabo). Cayacoa qui a épousé Higuanama , la sœur de Béhésio II, devient Cacique du Higuey .

Caonoba Guamiquina, qui s’est battu à ses cotés et qui est devenu son beau fils en épousant sa fille Anacaona, recoit le commandement de la Maguana , tandis que Anacaona est nommee Reine du Zaragua.

Caonabo ,originaire de Ayay (Ste Croix) , pres de Karukera (Guadeloupe) qui  est venu en Haiti faire du commerce et du tourisme ( pratique assez courante à l’époque,  entre les Arrawaks des Grandes et petites Antilles ), décide de rester en Haiti, apres etre devenu amoureux d’Anacaona, dont le premier mari vient de perdre la vie dans un combat.

Le frère de Caonabo,  Manicatex, qui l’accompagne, devient l’assistant de Cayacoa du Higuey aux cotés de Cotubanama.

Bohéchio , le fils de Béhésio, recoit le Caciquat de Xaragua en héritage. Un véritable empire familial qui dérange certains chefs Arrawaks dont Gua (Seigneur) Kanagaric , le Cacique du Nord qui a épousé Ines de Cayacoa , pourtant la sœur du Cacique du Higuey, allié à Béhésio II.

Gua-Kanagaric se place en chef d’opposition . Il critique surtout le fait que Béhésio ait confié à deux immigrés de cette ile lointaine de  Ayay  , les belliqueux Caonabo et son frère Manicatex, le contrôle de deux Caciquats de l’ile d’Haiti. Il n’apprécie pas non plus que le Higuey ait été offert  à un autre immigré , le Cacique Cotubanama  venu de Cuba .  

En 1492 ces communautés  Arrawaks et Caraibes sont soudainement surprises par deux invasions, qui selon les Butios et Sambas cette fois , semble etre les plus dangereuses,  les 1,500 ans de la prophétie des Hittites de Tyr et de Sidon, arrive à terme : les sambas racontent que des etres venus du ciel avec des chapeaux en fer , des bottes , et des batons effilés sont appelés à couper en deux les habitants de l’ile, les décapiter et les engloutir  a cause de la colère des dieux abandonnés sur les terres lointaines d’Arrzawak... en Mesopotamie.

Cette meme prophétie dans les tablettes cunéiformes  de la Mésopotamie annonce que ce peuple Hatti des Arrawaks ne survivra point, que des tyrans venus de loin iront le retrouver au cœur des océans pour l’exterminer à jamais. Un prophète juif, Exéchiel, en fait état :

"Tu te trouvais a Kiskeya, (le jardin d'Eden), le jardin de Dieu, tu te trouvais sur la montagne sainte de Dieu,tu fus sans defaut, mais parce que tu te crois dieu, assis au coeur des océans dont tu n'ignores aucun secret, parce que ton coeur est devenu aussi dur que celui de tes dieux, je fais venis contre toi les tyrans des nations, pour profaner ton éclatante splendeur,ils te précipiteront dans la fosse et tu mourras un jour comme quelqu'un qu'on extermine au loin au coeur des mers" (Exechiel 28 : 1-10).

En 1492, selon certains archéologues , à cette époque , la population haïtienne avoisine déjà les 8 millions d'Habitants sur les 78.000 Km2 de l'île entière de Kiskeya-Hatti. Rien n’est plus comme avant…

LA GUERILLA DE GUEVARA

A l’Arcahaie, suite a l arrive es envahisseurs espagnols, un  espagnol , Don Hernando de Guevara, défenseur acharné des indiens, et cousin de la Reine Isabelle d’Espagne, prend les armes , cette fois avec le support d’un groupe d’Anacaona , la reine du Zaragua, qui exige des négociations de paix entre le gouverneur Christophe Colomb et les chefs d’opposition Arrawaks (Guarionex et Uxmatex) afin de normaliser la situation dans l’ile.

Apres un mois de luttes, Hernando de Guevara perd sa guerilla. Le 20 Mars 1500 la plupart de ses hommes sont tués,. Hernando de Guevara rejoint le 25 Mars, son cousin Adrian de Moxica à Leogane ou celui-ci vit avec une jeune femme Arrawak, cousine de la reine du Zaragua. 

Guevara rencontre aussi sur place une indienne, Higueymota, la fille de Caonabo et d’Anacaona et en tombe amoureux. L’idylle commence à peine qu’il envisage d’épouser cette jeune Arrawak , quand le juge Roldan , accompagné d’une centaine de soldats attaque Léogane à la recherche du fugitif.

 

Le 1er Avril Guevara est arrété,pour « complot contre la sureté de la colonie »,  avec la fille de Anacaona, enchainés et conduits à Christophe Colomb qui les enferme au cachot.

Bohéchio qui siège avec sa sœur ANACAONA à Kenscoff,  la capitale du Zaragua  recoit les  noirs en rébellion , les bras ouverts .200 sous caciques ,  les aident à organiser des révoltes dans les mines d'or. ANACAONA reclame la liberation de sa fille.

LA CHUTE DE BOHECHIO

 Nicolas de Ovando accuse les deux chefs Arrawaks  du Zaragua de porter atteinte aux intèrets financiers espagnols  en détruisant leurs investissements à travers l’alliance avec les nouveaux esclaves noirs. Il envoie des emissaires aupres du Cacique Bohéchio et  de sa sœur ANACAONA qui acceptent finalement de signer un accord de paix avec les espagnols, en garantissant la non ingérence dans les mines, mais ils refusent de livrer les noirs africains qui se refugient sur leur territoire.

En Septembre 1503, Nicolas de Ovando met à nouveau une partie de son armée sur pied de guerre. Il tente une action armée sur Kenscoff  en pleine nuit. Le camp du Cacique Bohéchio est assiégé et tombe sans surprise. Les indiens de garde sont poignardés ou ont la gorge coupée . Pris dans son lit  Bohéchio est étranglé littéralement , sans meme avoir le temps de se battre. La désolation complète à Kenscoff  ronge toute la population. La femme de Bohéchio renonce à la vie.

Le jour des funérailles, apres 15 nuits de veilles, avec des cris de douleur qui partent en écho d’une montagne à l’autre, la reine Guanahatta-Benekena, d’une beauté légendaire, descend vivante dans la fosse, autour du cadavre de son époux et ordonne de l’ensevelir à ses cotés. Ils sont ainsi enterrés dans les bras l’un de l’autre et ne laissent aucun héritier. 

ANACAONA REPREND LE FLAMBEAU

Anacaona , absente, au moment du raid contre Bohéchio, en apprenant la nouvelle à l’aube quitte Kenscoff précipitemment apres  les enterrements et s’établit à Léogane, la seconde capitale du Royaume du Zaragua. Le pouvoir unique du  Caciquat lui est confié par les 32 princesses   de la Cour qui ont embaumé le corps de Bohéchio et qui à l’unanimité la retrouvent , les armes à la main, dans une grotte de Léogane.

Anacaona  (39 ans) n’arrive pas en Septembre 1503 à faire le deuil de son frere Bohéchio, de son fils mort sur un navire espagnol aux cotés de son mari Caonabo, sacrifié, apres la traitrise de Ojeda et de sa fille emprisonnee. Elle reste inconsolable depuis la mort de son père Behésio et rècemment encore de sa sœur Higuamana et de son beau frère Cayacoa. Elle décrète 15 jours de deuil que l’ile entiere respecte d’un village à un autre.  

Anacano ensuite lance une guerilla qui a pour objectif d’attaquer sans arret les convois espagnols, de massacrer les soldats qui surveillent les mines et de venger sans pitié tous les chefs de la résistance tués par les espagnols.

 

Elle exige d’Ovando ,apres un trimestre de vengeances, la fin des hostilités, l’abolition de l’esclavage des indiens et des noirs, le respect de la tolérance religieuse , la cohabitation dans le respect des droits humains et la liberation de sa fille.

Par le passé, elle a rencontré à plusieurs reprises Barthelemy Colomb, dont elle regrette l’absence en ces moments fatidiques , ayant été tres avancée dans des négociations de paix avec celui-ci, tout en restant persuadée que le nouveau Gouverneur Ovando , qui porte au cou la croix du Christ, pourrait etre touché par l’esprit de miséricorde de son Dieu. Elle s’attend à un miracle.

LES RUSES D OVANDO

Ovando organise une feinte qui ressemble effectivement à un miracle : il libere la fille d Anacaona, suspend tout travail des indiens dans les mines, annonce l’arret de l'importation des noirs d'Afrique fin Septembre 1503 et envisage de négocier la paix une fois pour toute. Mieux encore, Ovando en Octobre 1503 surprend tout le monde. Il dit regretter la mort de Bohéchio , annonce avoir fait fusiller ceux qui l’ont étranglé.

Et pour attirer Anacaona  et la rassurer de ses intentions , Nicolas de Ovando informe enfin de son intention de respecter la liberté de religion et des cultes des Arrawaks … Ovando ne semble n’avoir plus qu’un seul problème : il doit aussi faire face à une tentative nouvelle de Christophe Colomb de débarquer à Hispaniola. Quelques uns des marins de Colomb, sur des bateaux indiens, sont parvenus à entrer en Haiti depuis le mois d’août 1503. Ovando envoie une nouvelle mise en garde à Colomb, par Don Escobar l’un de ses pires ennemis qui force l’amiral a repartir.

 Nicolas de Ovando  propose ensuite de signer avec la fille de Béhésio, un protocole sur les nouvelles taxes à payer par les espagnols à la reine indienne Anacaona. Les offres paraissent tres alléchantes.

Sa fille , Higueynamota et le révolutionnaire Hernando de Guevara, cousin de la reine espagnole, liberes tous les deux  organisent des allers retours incessants à Léogane .

OVANDO DANS LE ROYAUME DU ZARAGUA

Guevara promet à son amour d’etre présent à ses cotés lors de l’arrivée d’Ovando à Leogane. Il espère, apres avoir épousé la fille d’Anacaona, pouvoir devenir le porte parole des Arrawaks en Espagne aupres de la reine Isabelle et du roi Ferdinand.

Anacaona accepte finalement de recevoir Ovando à Léogane (Yaguana)  la nouvelle capitale du Zaragua pour en finir avec la crise.. Le Gouverneur à la barbe rousse affirme vouloir personnellement présenter ses hommages à la guerrière  de l’Ouest et lui apporter les premieres taxes des espagnols.

Ovando annonce à son arrivée, d’incroyables bonnes nouvelles : abolition des travaux forcés dans les mines d’or, cohabitation totale avec les indiens, acceptation de la nomination d’Anacaona comme Gouverneur de l’ile et la décision d’Ovando de devenir son simple assistant, l’abolition de l'importation des noirs,la liberté des cultes, le respect des droits humains, le retour à la paix, des dons de navires, de chevaux et d’équipements aratoires aux indiens, et enfin le départ prochain de tous les soldats espagnols.

ANACAONA ET LA FETE AUX FLAMBEAUX 

Des le premier jour, Ovando parvient à vaincre les résistances. Des discours d’amitié sont prononcés. Ovando élabore longuement sur l’amour du roi d’Espagne  envers les Arrawaks et son amour personnel pour Haiti. 

Anacaona et sa Cour entourés d'une foule immense recoivent ces nouvelles dans la plus grande allégresse.  Elle organise une fete aux flambeaux pour Ovanda et le jeune Bartholomé de Las Casas qui l’accompagne, suivi d’une dizaine de pretres et de 500 soldats qui ont laissé leurs armes sur leurs navires.

Une semaine de danses, de festins et de jeux de toutes sortes scelle la paix tant attendue. Des jeunes femmes , une trentaine de vierges, vetues de fleurs, couvertes de palmes comme des déesses de la Rome antique offrent un spectacle d’une rare beauté.

Plusieurs délégations de caciques et nytainos du Xaragua , sceptiques au départ, viennent  participer aux festins de paix. Tout se déroule sans encombre. Les pretres espagnols celebrent meme des mariages entre les indiens, communient des enfants. Des espagnols flirtent avec de jeunes indiennes dans une atmosphère cordiale.

Anacaona offre en cadeau à ses invités des masques ornés d’or, des serviettes en feuilles impregnées d’agréables odeurs, des paniers tressés avec une finesse incroyable, des chefs d’œuvres d’ artisanat etc.  

Le septième jour, les Espagnols proposent d’offrir un spectacle d'un combat simulé : 300 fantassins  et 70 cavaliers entourent l’arène ou Anacaona recoit une fois de plus le Gouverneur Ovando, avec au cou un collier d’églantines. De fines lames tirent leurs épées et font semblant de jouer entre eux . Les indiens applaudissent.

LE SIGNAL D’OVANDO

Soudain Ovando lance un signal : il lève la croix d’Alcantara qu’il porte à son cou. Des cavaliers entrent dans la salle, tirent des coups de feu qui tuent certains Caciques à bout portant, se saisissent des convives, qui n’arrivent pas à s’échapper, les attachent aux poteaux  et les brulent vivants. Quatre-vingt-quatre caciques et seigneurs des provinces du Xaragua sont brûlés comme des torches.

La ville de Yaguana est incendiée. 40 indiens de la garde personnelle d’Anacaona sont tués à coups de lances et leurs corps mis au feu.  De nombreux indiens descendent des montagnes pour essayer de sauver la reine. Ils tuent une centaine de fantassins espagnols, mais finalement sont vaincus et doivent partir en déroute.

Au cours de cette journée macabre, tres peu d’indiens arrive à survivre. Pour empécher une relève quelconque, tous les enfants indiens trouvés sur place sont éventrés. Hernando de Guevara , recherché par les fantassins du Gouverneur Ovando, arrive à fuir, sauvant par la meme occasion Higueynamota ainsi que deux neveux d’Anacaona, ses cousins Hatuey (17 ans)  et Guarocuya-Guaquimina (10 ans) emmenés au loin sur un canot qui prend la direction de l’ile de la Gonave.

Un ou deux autres espagnols  qui tentent de sauver quelques Arrawaks , sont arretés sur le champ, et brulés vif avec leurs protégés sur ordre de Nicolas Ovando. Certains indiens qui tentent de s’échapper le lendemain en direction de la Gonave sont ratrappés par les caravelles d’Ovando, bombardés  et noyés.

COUVERTE DE CHAINES PUIS CRUXIFEE

Anacaona, la Cacique du Zaragua de son côté est conduite couverte de chaines à Ovando , qui établit un nouveau poste de commande pres de la mer de Ca-Ira à  Léogane. Après un simulacre de jugement par devant des officiers égrillards , il la condamne à la peine de mort. Il lui accorde trois jours de plus à vivre, le temps de la livrer au viol de ses officiers espagnols. Battue sauvagement , apres chaque viol collectif, elle finit par en perdre la raison.

Trois jours plus tard, la Cacique en loque, attachée au cheval d’Ovando, est trainée par terre sur les ruines de la ville, jusque vers une croix, en forme de X, apres une étrange cérémonie de magie blanche.

Pour des raisons mysthiques Ovando refuse de pendre Anacaona, il préfère la cruxifier pres de l’eau. Son Ordre magique utilise la Croix St André pour supplicier ses victimes , certaines fois.

Le coté gauche de la condamnée est attachée en direction de la mer au Nord, la face vers l’Est, la droite vers un boucan qui commence à flamber coté Sud, et le dos vers l’Ouest.

UNE ETRANGE CEREMONIE

Ovando trace autour de la Croix St André un cercle, qui n’est pas entièrement refermée, avec une sorte de poudre blanche. Ovando, le Grand Maitre de l’Ordre Magique d’Alcantara, invoque publiquement les génies appelés selon lui, à « prendre » l’ame de sa victime, le  dernier souffle d’Anacaona, placée en croix.

Ovando bénit le  feu appelé à immoler le corps de celle-ci, demande à l’eau de l’océan d’engloutir l’esprit de l’indienne et à la terre de ne pas la laisser aller vers le tunnel de lumiere, de  garder cet esprit dans les souterrains de la terre, de l’emprisonner à jamais au niveau cosmique, meme au dela de sa mort physique.

L’un des apotres du Christ, St André, a connu un tel supplice pres de la mer noire en Serbie-Herzegovine. Ce genre de cruxifixion date de Néron ainsi que la cruxifixion la tête en bas sur une croix droite, appliqué plus tard à St Pierre, le frère de St André, suivant des rituels diaboliques romains, pour empecher la reincarnation et « prendre » le pouvoir du défunt.     

Anacaona ne comprend plus rien à tout ce sortilege,  entierement défaite et agarde, avec des cordes enduites d’eau bénite qui attache son corps de la tete aux pieds. Tout à coup le magicien Ovando avec une torche en main, le visage illuminé par une expression démoniaque , se met à débiter une serie de litanies en latin au Seigneur des Abimes, en la coutournant :

Deus, constitue super eum implum et satan astet a dextrius eius

Cum fuerit indicatus exeat condemnatus et oratio eius sit in peccatum

Fiant dies eius , Sint filii eius pupilli

Instabililes vagentur liberi eius et mendicicent et quaerantur in parietinis suis

Non sit qui eius misereatur nec qui clemens sit in pupillos eius

Fiat novissimum eius interitus in generatione altera deleatur nomem eius

Et intereat de terra memoria …

Amen, Amen, Amen

(Seigneur, donne a cette impie ce qu’elle merite et que le démon reste toujours a sa droite

Lorsque vous la jugerez qu’elle soit condamnée et que sa prière meme soit considérée commeun péché

Que ses jours soient abrégés, que ses enfants deviennent orphelins

Qu’elle ne trouve personne pour l’assister et que nul n’ai pitié de ses enfants

 Que tous ses enfants périssent et que son nom soit effacé et oublié dès cette génération

Que sa mémoire soit exterminée à jamais...

Amen, Amen ,Amen

 

Puis Ovando envoie la torche sur les braises.

LIBERTE OU LA MORT

Au moment de bruler vive sur la Croix , elle a le temps de crier de toutes ses forces en arrawak:

Ayabombe !

Lama Samana Qualina

Ayabombe !

 

(Liberté ! ou la mort !

Je vais enfin à la Grande Plaine de mon Etre Supreme

Liberté ou la Mort !)

 

Anacaona perd connaissance et brule avec sa croix. Plus de 700 autres indiens survivants des combats sont rattrapés dans leur fuite , également attachés à des poteaux de tortures le meme jour et brûlés vifs pres de la mer en furie. Il pleut ensuite sur la ville en ruine comme si le ciel aussi se mettait à pleurer.

UNE MESSE DE REQUIEM

Deux jours plus tard, le Gouverneur Ovando , dans son sadisme habituel, organise une procession à Leogane avec ses pretres et ses soldats, puis fait chanter une messe de requiem en l'honneur des fantassins espagnols tués par les indiens au moment du carnage. Il rebaptise la ville de Léogane en ruine du nom de " Ville Nouvelle de la très Sainte Vierge Marie de la  Paix Véritable".

Le 20 décembre 1503, la reine Isabelle signe un décret légalisant la répartition des Indiens saisis de force, entre les colons espagnols. Elle instaure officiellement la pratique de l’encomienda, renforcant les crimes d’Ovando, tout en clamant sa volonté de « protéger » les indiens.

LA RESISTANCE REPREND

La paix des tombeaux imposée par Ovando et la Cour espagnole, n’empeche point un jeune cousin d'Anacaona , Guarocuya- Matunheri (25 ans)  dont le père aussi été brulé vif à Leogane , de s'enfoncer dans les mers, la mort dans l’ame, et de retrouver son jeune frère Guarocuya-Guaquimina à l’ile de la Gonave aux cotés de Higueynamota, ou ils déclarent tous la guerre à Ovando. Plus de 300 indiens suivent les freres Guarocuya dans cette nouvelle aventure de la liberté. Le nouveau quartier général de la résistance s’implante à l’ile de la Gonave.

La fille d’Anacaona,recherchée, finit par s’enfuir à Porto Rico avec Hernando de Guevara. Des son arrivée, celui-ci est dénoncé par des espagnols venus d’Hispagnola, arrété et mis au cachot. Il meurt en prison et sa compagne condamnée à la pendaison. 

Nommé Cacique et Commandant en chef des forces de la résistance, le Cacique Guarocuya-Matunheri déclenche contre les espagnols, ce qu’il appelle une guerre sainte sans fin  au nom de Qualina-Tiella  (l’Etre Supreme et Deesse de la vengeance)…

UN AN PLUS TARD 

Le 30 Janvier 1506 , Ovando ordonne aux colons espagnols d’evacuer la ville de Leogane « pour  raisons de securite ». La Santa Maria de la Vera Pax, devient la ville de la vraie guerre. Ovando  s’oriente  vers Ca Ira,et fonde la ville Santa Maria del Puerto en y placant la croix St Andre sur laquelle il avait cruxifie Anacaona ,comme symbole de son pouvoir. Un an plus tard jour pour jour, Ovando exige une evacuation complete de Leogane, abandonnant les lieux ou il ne fait pas bon vivre, suite aux attaques mortelles De la resistance et des funérailles d’espagnols qui ne se comptent plus.

Entre temps Christophe Colomb se meurt en Espagne, paralysé et aveugle. En 1506 il ne peut plus uriner…Hatuey le successeur de la reine Anacaona organise des réjouissances pendant 15 jours quand il apprend finalement la mort de Christophe Colomb survenue le 20 Mai 1506 , apres avoir été décomposé physiquement et transformé de son vivant ,en une pourriture par la nature.

LA MORT TRAGIQUE DE NICOLAS OVANDO

Hattuey continue sa lutte sans accorder aucun repit a Diego Colomb. Il prédit partout en Avril 1511, la mort prochaine d’Ovando. Il lui donne un mois  à vivre. Effectivement à la date annoncée Ovando meurt tragiquement le 29 mai 1511.

Il décède,  en plein rituel de magie avec des membres de son Ordre Mysthique d’Alcantara.

Au moment  d’interpeller , dit-on, l’esprit d’Anacaona, les membres de l’Ordre parlent d’une apparition soudaine d’anges armés, revetant des formes féminines autour d’une indienne, portant une épée et frappant avec rage leur Grand Maitre, durant la cérémonie. Ovando cette nuit là s’écroule , devant son autel, en pleine reunion, en présence de tous,  et ne se releve plus…