« Un terrible cyclone a détruit la Capitale de la République. Impossible de compter les morts et les blessés. Plus de 20 mille personnes sont sans asile.987tDemandons secours. »
« Un terrible cyclone a détruit la Capitale de la République. Impossible de compter les morts et les blessés. Plus de 20 mille personnes sont sans asile.987tDemandons secours. »
Cet appel d’urgence de la Croix-Rouge dominicaine fut adressé à son homologue haïtien après le cyclone San Zénon qui ravagea Santo Domingo le 2 septembre 1930. Avec des rafales de vent atteignant 225 à 240 km l’heure, la ville était à moitié détruite, le pont sur l’Ozama s’était effondré… Sitôt l’appel reçu, Haïti était mobilisée pour prêter main-forte au voisin.
Le ministre André Faubert, depuis Santo Domingo, avait télégraphié la veille au Président Roy pour lui dire que la ville était anéantie et que sa famille à lui, sans nourriture, logeait dans une cave… La capitale était isolée et ne pouvait recevoir de secours… Le Président Roy prit des dispositions, un camion de médicaments partit tout de suite.
La section haïtienne de la Croix-Rouge forma un comité de secours. La Ligue Patriote, les étudiants haïtiens organisèrent des expéditions de secours, les médecins, les étudiants en médecine, les infirmiers, plusieurs ingénieurs et télégraphistes haïtiens partirent pour la République Dominicaine en vue d’apporter de même leur concours. La maison commerciale Lykes Bros. mit à la disposition du Gouvernement haïtien un navire pour apporter les secours de la Nation haïtienne. Entre-temps, des collectes de fonds, des concerts, au Cercle Port-au-Princien par exemple, avaient été organisés au profit de la République de l’Est.
Le Président Roy dépêcha par voie aérienne le premier représentant venant de l’extérieur auprès des victimes dominicaines, insistant que si les conditions d’atterrissage étaient possibles, tous les trois ou quatre heures des avions laisseront Port-au-Prince pour Santo Domingo avec des secours.
De plus, comme premiers fonds, « une valeur de 100 mille gourdes fut mise à la disposition du Service d’Hygiène. Tout ce que l’Hôpital avait de médicaments et tout ce que la Garde d’Haïti avait de provisions était embarqué. Les vivres alimentaires affluaient de Léogane et de l’Arcahaie. » Peu après, « le Gouvernement avait voté 50 mille gourdes pour aider à la reconstruction de ponts en République Dominicaine, les matériaux devant être fournis par le gouvernement dominicain. » Haïti était, tout de même, en pleine période électorale.
« La population dominicaine était enthousiaste devant l’aide haïtienne. » Le Président Trujillo adressa trois messages de remerciement au Président Roy. Le premier spécifiait : « Pour Votre Excellence et le noble Peuple haïtien » ; le deuxième, « Pour votre empressement à envoyer une brigade de secours afin de collaborer au rétablissement de notre ligne téléphonique du Sud » ; et le troisième : « J’ai reçu la visite de M. Sylvio Cator, délégué de ce Comité, et j’ai entendu de ses lèvres l’expression de la sympathie fraternelle… pour notre Pays… Je vous prie d’accepter, au nom du Peuple dominicain et en mon nom propre, le témoignage de la plus chaude gratitude. » Néanmoins, sept ans plus tard, Trujillo ordonna le massacre de près de 25 000 immigrants haïtiens.
* Pour l’intégralité, voir Jean Ledan fils, A propos de l'histoire d'Haïti, saviez-vous que... Vol. VII, ISBN 976-95017-05, Bèljwèt Publications, P-au-P, 2002, p. 117.
** A propos de l'histoire d'Haïti, saviez-vous que...Volume VII est out of print. Disponible seulement en version Kindle (download) -
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