Vers un donjon humide infesté de cafards,
Devisaient à l’envi… des passeurs de cigares.
Aspirant goulûment la lactée des bagarres,
Nourrissons éveillés… héritiers de bagnards ?
Vers un donjon humide infesté de cafards,
Devisaient à l’envi… des passeurs de cigares.
Aspirant goulûment la lactée des bagarres,
Nourrissons éveillés… héritiers de bagnards ?
Des colonnes de cèdre en justes épousailles,
Hyménée enchantée ou violées de noceurs…
Horde de captives… or, traînée de marmaille ;
Nubile séquestrée aux harems des Seigneurs…
Du carmin de fourrure à la soie orientale ;
De marbre de Carrare ou des gemmes d’Apis,
Des amphores de jade étoilées de Memphis,
Au palais des dauphins du souverain Tantale…
Instinctif, raisonnable, cet amour maternel
Fait germer la promesse à la clef rédemptrice.
Patient, résilient aux assauts temporels,
Il répond jour et nuit aux besoins et caprices.
À sa prétention, le père protecteur
Apporte à son foyer la fleur de son labeur,
Sa présence modèle en un sain équilibre.
L’enfant qui y grandit se nourrit de ces fibres.
La seule habilitée à témoigner du fruit
D’union conjugale ou de contrat fortuit…
La mère, fait état d’une force vitale
qui dément les prescrits ou les édits des mâles.
Ô digne paysanne allaitant l’agnelet
Et marchande illettrée abreuvant les mulets ;
Acariâtre matrone, hétaïres illustres,
Présidentes de banque ou patronnes lacustres ;
Chefs d’état en jupon, princesses de sang bleu
Dévotes à mantille et louves du bon dieu ;
Laborieuses fourmis, madones avisées
L’haïtienne ou la juive… Ève canonisée ;
Artiste respectée, égérie des pachas
Servile laideron, courtisane voilée ;
Icônes de beauté, matriarches zélées
Jeanne d’arc en furie ou sensuelle geisha ;
Anxieuse névrosée, aimable lavandière
Savante ou idiote, aïeule ou sorcière ;
Marraine dévouée ou marâtre ou mambo,
Vestale affranchie et ancêtre de salauds.
Puisque toutes ces fées sur la cime rebelle…
Partagent le bonheur de porter l’étincelle,
Dérobée dans la nue… au tréfonds de leur sein,
Couvant jalousement l’héritage Divin...
Rendons-leur, ici-bas, le chaleureux hommage,
D’avoir été conçues pour un si bel ouvrage ;
Perpétuer ce legs… un talent s’exerçant
Au regard bienveillant du Berger Omniscient.
AVE MATERNA - HAIL HAITIAN MOTHERS