La fête des mères a toujours été l’occasion où plusieurs d’entre nous rendent hommage à la gente féminine. Tout se passe en une seule journée durant l’année.

La fête des mères a toujours été l’occasion où plusieurs d’entre nous rendent hommage à la gente féminine. Tout se passe en une seule journée durant l’année. J’aimerais aujourd’hui prêter ma voix à celles qu’on ne voit pas derrière les écrans. Celles qui se cachent derrière les cuvettes remplies de fruits ou de légumes, celles qui n’ont pas d’avocats pour les défendre des violences conjugales. Celles qui souffrent en silence, dans le noir et seules.


Les mères ont travaillé de toute leurs forces pour élever leurs enfants. Une éducation qu’elles n’ont pas reçue. Elles entreprennent toutes sortes d’activités pour pourvoir aux besoins familiaux. Elles veulent un futur prospère pour les fruits de leurs entrailles. Peu importe le coût des sacrifices ou des défis à relever, elles ne baisseront jamais les bras jusqu’à en perdre la vie. Ces femmes-là n’ont pas de travail spécifique. Les mères passent leur temps à voyager dans des camions surchargés dans plusieurs départements. Elles achètent de la marchandise, surtout des provisions alimentaires, pour les revendre au marché. Elles ne connaissent pas la fatigue et elles ne prennent jamais des vacances. Elles n’ont pas non plus le temps d’être à la maison pour surveiller leurs sources d’énergie. Alors ces enfants-là, on les retrouve chez la voisine ou l’oncle.


Nous retrouvons aussi une autre catégorie de femmes. En effet, il y a aussi celles qui cachent les morsures et les bleus de leur partenaire. Elles se sont privées de confort dans leur vie. Leur estime de soi s’est éteinte à force de laisser le masculin prendre le dessus. Leur quotidien accumule les reproches et les séances de viols. Le miroir n’existe plus car c’est la seule chose qui leur rappelle ce qu’elles sont devenues : des êtres humains sans objectif et remplis de peur. La peur d’arriver une minute en retard après avoir été au marché, la peur de parler, la peur de chanter, de danser ou encore de prier. La vie se résume en l’accomplissement des impératifs de l’autre. Ces femmes-là ont rejeté tout espoir d’une vie libre et joyeuse. Souvent, elles sont mises de côté par la société et cette dernière croit que les femmes sont toujours coupables des impudicités de leur conjoint.


Depuis toujours, la femme est comparée à une fleur douce, parfumée et d’une beauté incomparable. Les temps anciens ont inculqué chez cette merveilleuse création des obligations sans limites. Elles assurent tout : leur éducation et leur foyer. On en rencontre beaucoup d’entre elles qui assument ces responsabilités et qui finissent souvent par craquer. La dépression et l’anxiété prennent place. Elles se sentent seules dans leur quotidien. Elles n’étalent pas leurs problèmes aux autres pour ne pas refléter leurs faiblesses. Les femmes préfèrent le silence car c’est le signe d’un courage indescriptible et d’indépendance. Ces femmes-là se laissent sombrer dans le vieux mythe qu’elles doivent tout faire par elles-mêmes et s’attacher aux douleurs.

Je vous retire mes chapeaux chères dames. Cependant, je pense qu’il est temps de vous réveiller de ce sommeil profond. Vous êtes beaucoup plus que vous ne le croyez. Votre potentiel va au-delà des tâches ménagères, des scènes esclavagistes de vos conjoints, des silences amers que vous vivez. Vous êtes fortes et rien ne peut vous arrêter quand vous voulez réaliser vos rêves. Xaragua vous lance cet appel aujourd’hui. Soyez fortes et joyeuses. Vous êtes responsable de votre bonheur et de votre situation actuelle. Il est encore temps de prendre une décision.

Randy C. Pierre-Louis est  mariée et a une petite fille d’un an, est née à Port-au-Prince en 1991 mais pour des raisons personnelles, sa famille avait déménagé aux Cayes en 2000. Elle a fait ses études primaires chez les Soeurs de La Providence et les frères Odile Joseph…

Biographie