Ce qui, dans ce slogan, mérite d’être pris en compte, c’est son aspect mobilisateur face à nos responsabilités citoyennes. C’est un appel à une prise de conscience collective.

selon une traduction française de Robert Lemaine.

« Je ne serai pas contaminé, je ne contaminerai pas… »

‘’Je n’attraperai pas le Coronavirus et je ne le transmettrai pas non plus!’’.

Ce qui, dans ce slogan, mérite d’être pris en compte, c’est son aspect mobilisateur face à nos responsabilités citoyennes. C’est un appel à une prise de conscience collective. 

Personne n’est seul. Nous sommes, les uns et les autres, intimement liés. Nous sommes une chaine, que nous le voulions ou non. Que cela nous plaise ou non… 

Sous sa forme la plus banale : la Covid-19 nous apprend une chose essentielle : détruire le pays – l’exploiter jusqu’à la moelle – transférer sous d’autres cieux pour soi biens et famille comme garantie d’un avenir meilleur et répéter sottement « je prendrai l’avion avec les miens et j’abandonnerai les autres à leur sort, quand les choses se gâteront » …. peut n’être pas un rêve toujours réalisable. 
 

Certainement, ce souhait peut être impossible à mettre en œuvre pour plusieurs raisons :
Les phénomènes naturels (inondations, ouragans, incendies, séismes) ; 

La complexité des rapports entre les états : à n’importe quel moment un pays peut décider de fermer ses frontières à certains ressortissants étrangers ; certaines contradictions internes peuvent justifier une fermeture inattendue des frontières et entrainer la rupture des rapports entre deux pays… une guerre sur un territoire peut surgir n’importe quand, d’où impossibilité de la libre circulation dans ce pays…

 Ou bien, il peut s’agir d’une crise grave propre à Haïti… Il suffit de se rappeler le passé récent : le « Lock » pour se faire une idée de l’instabilité viscérale du pays. Il y a une chose à ne jamais oublier : Généralement les hommes sont plus prédisposés à aller de MAL en PIS… Malheureusement !  

Ainsi nous sommes condamnés à poser les problèmes de manière authentique « ANAYISYEN » et à inventer une nouvelle éthique du Vivre Ensemble… Il faut arrêter cette sempiternelle spirale hypocrite de jeu de Malins.

Actuellement nombreux sont les discours faux sur « l’Idée de changement de système ». C’est précisément à cette stratégie fausse et macabre que se livrent les traditionnels laboratoires créateurs de candidats et faiseurs d’élections truquées…afin d’être, en bout de ligne, les éternels héritiers et gardiens des règles du jeu qui maintiennent ce système, plus que vivant !

AN AYISYEN aura à intervenir plus souvent sur le sujet afin de permettre à plus de gens de comprendre le cercle vicieux dans lequel on essaie de les enfermer. Et c’est pourquoi, dans ce numéro, nous essayons de voir comment amener un très grand nombre de citoyens à dire :

« Je n’avalerai pas de couleuvre, je n’en ferai pas avaler aux autres »

[Mwen pa p pran Manti, Mwen pa p bay Manti].

Un des premiers mensonges dont nous devons nous débarrasser dans cette société, c’est le mythe de la « notoriété », le mythe de « l’homme de Bien » ou de «la Femme de Bien », médiatiquement vendu…C’est à croire qu’il n’y a dans ce pays que ces « Augustes Notables » capables de parler au nom de tous et sur tous les sujets du soir au matin et jusque dans les rêves des vrais gens de bien de ce pays… C’est à croire qu’ils sont les seuls détenteurs d’une parole magique relative à « l’idée du système à changer », soit parce qu’ils auraient « étudié » en ce sens ; soit parce que, soi-disant, ils auraient eux-mêmes « vécu loin du système », sur la base que le système serait réduit aux politiciens - metteurs en scène – orateurs – acteurs du pouvoir ou opposés au pouvoir. Quelle fausseté !

Il s’agit bien de mensonge ! 

Car, Ne pas faire partie d’une de ces équipes politiques (celles au pouvoir ou celles de l’opposition) ne signifie pas nécessairement qu’on n’est pas du système. 

Demandons-nous alors : 

À quel système appartiennent ces dames et hommes, qui occupent de juteux postes de consultation, derrière le rideau, et qui jouissent de tous les privilèges liés au pouvoir ?

À quel système appartiennent également tous ceux et celles qui utilisent le drap de l’opposition et traitent avec un tas de sociétés et d’organismes en vue de bénéficier de toutes sortes d’avantages ?

Arrêtons de nous mentir à nous-mêmes et de mentir tout court ! 

Et quid de celles et ceux qui, même en dehors de ces groupements politiques, utilisent leur contact politique pour avoir accès à certaines facilités (prêts indus, faveurs injustifiées etc…) à des fins personnelles : Sont-ils du système ou hors du système ? 

Soyons, on ne peut plus clairs… Est-ce que dire qu’on ne fait partie d’aucune équipe politique (pouvoir ou opposition) signifie ipso facto qu’on n’est pas inféodé au  système économique mafieux qui  ouvre des espaces de parole (sans lien avec les intérêts populaires et souventes fois opposé), qui  facilite un emploi dans une banque ou dans une entreprise privée (rarement ), et même dans la fonction publique ( certainement comme pion au service et en service), et qui finance bon nombre d’activités mondaines sans lendemain (sponsorisation d’activités culturelles ou sociales de pure visibilité) !!!

Soyons simple et direct, Ayisyen : 

Comment peut-on rejeter un secteur politique financé par un système que l’on prétend corrompu, alors que ce même système pourri contribue à ses activités socio-culturelles ?
N’est-on pas, comme le politicien, une garantie du maintien du système que l’on fait semblant de dénoncer !

Soyons plus sérieux et plus profonds…

N’est-ce pas une vaste démagogie que de vouloir réduire le « système » aux seuls acteurs politiques, aujourd’hui, de premier rang ?

Tout le monde, en Haïti,  sait ce qui se trame derrière la scène…dans le clair-obscur des coulisses… Personne n’est dupe…  On est tous au courant des coups fourrés sous la table. 
Chat konnen, Rat konnen !

Aujourd’hui et chez nous, voici un questionnement fondamental qui s’impose :

Comment vivent les gens ? Comment vit Untel ? Comment se reproduit-il ? Socialement ? Avec qui ? Et dans quelles conditions ?

« Je n’avalerai pas de couleuvre, je n’en ferai pas avaler aux autres »

[ Mwen pa p pran manti, mwen pa p bay manti]
 

Poète, romancier et nouvelliste, Rodolphe Mathurin, connu sous le sobriquet de Sonson Mathurin, voit le jour à Port-au-Prince le 8 décembre 1967. Fils de Mona Joseph et de Klébert Jean, il perd sa mère à l’âge de huit ans ; il est recueilli, très tôt (à 1 an) par sa gran…

Biographie