Je sais que je vais me faire lyncher par bon nombre d’hommes. Je cours le risque. Pour une fois, quelqu’un doit bien leur faire entendre raison.

Je sais que je vais me faire lyncher par bon nombre d’hommes. Je cours le risque. Pour une fois, quelqu’un doit bien leur faire entendre raison.
Je constate avec consternation que la lutte pour l’émancipation des femmes n’est pas près de se terminer. Ce n’est ni pour demain, ni après-demain. C’est un combat quotidien de tous les instants qui devra être mené pour longtemps encore.

Glanant sur les réseaux sociaux, j’ai lu, ébahie, des « posts » relatifs au confinement, écrits par certains individus de la gente masculine. En plein 21ème siècle, an l’an 1 de la pandémie Covid 19 qui bascule le monde sans dessus-dessous, des hommes s’attribuent les femmes comme leurs possessions, leurs gentils biens meubles. À mon avis, ils les considèrent comme des objets, à la limite même comme leurs petits jouets, des marionnettes qu’ils peuvent manipuler pour leurs bons plaisirs. Ironiquement, il est ordonné aux femmes de se faire sexy, belles, attirantes pour reconquérir leur partenaire confiné.

Au lot de stress que nous autres femmes nous avons à gérer, notamment la maison, les enfants, la vie professionnelle qui se poursuit à la maison et même au bureau pour certaines, nos inquiétudes, nos incertitudes, devrait s’ajouter le souci de plaire à un homme pour le reconquérir. C’est à se demander si un jour les femmes seront libres de disposer de leur corps, de leur personne. Pendant le confinement, oui, nous pouvons être belles, sexy, mais pas dans l’unique but d’attirer le sexe opposé. Nous voulons le décider pour nous, rien que pour notre plaisir de l’être, pour notre propre bien-être. Ça doit être notre choix de nous tirer à 4 épingles ou d’être en mode laisser-aller.

Par ailleurs, n’avez-vous jamais pensé que nous aussi les femmes, nous pourrions être à reconquérir ? Avez-vous pensé au moins une fois à combler les fossés que vous avez creusés par vos absences, vos manques d’attention et de tendresse ?

Messieurs, faisons du confinement un temps de retrouvailles pour reconstituer ou consolider les liens qui tissent la relation de couple.
Le dernier mot est pour vous enjoindre à nous apprécier telles que nous sommes, telles que nous voulons l’être.
Même avec les cheveux défaits, vêtue comme Cendrillon avant le bal, une femme est vue parée comme une reine aux yeux de l’homme amoureux d’elle.

Marie Johane Brinnius Banatte est née à Jacmel où se déroula sa petite enfance. Puis, elle vécut une grande partie de sa jeunesse à Port-au-Prince pour poursuivre ses études secondaires et universitaires.

Établie depuis environ 20 ans dans la métro…

Biographie