Mauvais endroit, mauvais moment. Une balle. Une deuxième. Une troisième. Une rafale. Un corps, deux corps puis une dizaine. Des têtes, des torses, des membres troués, perforés, décapités.

Mauvais endroit, mauvais moment. Une balle. Une deuxième. Une troisième. Une rafale. Un corps, deux corps puis une dizaine. Des têtes, des torses, des membres troués, perforés, décapités. Des mères, des pères, des fils. Des cris, des pleurs, des souvenirs qui coulent sur des joues résignées. Des prières, des supplications, des langues de bois, des faux-semblants. Des parents, des politiques, des journalistes, la justice, des organisations de droits de l’homme. Puis l’enquête. L'enquête se poursuit. Enfin le temps. Le temps qui passe. Le temps qui emporte et fait place à l’histoire. Et ça recommence.

Je plains le soleil, ça doit être dur d’éclairer ces mêmes merdes, ces mêmes guerres, ces mêmes turpitudes, ces mêmes meurtres depuis la nuit des temps. Ça doit être révoltant de voir que malgré sa majestuosité, sa transcendance il n’arrive pas à combattre cette noirceur qui nous assiège, assécher ces pluies de haine qui s'abattent sur nos têtes trop numérisées chaque jour. Nous plongeons de plus en plus dans une boue d'égo qui nous qui zombifie.

Je dis NOUS car on est tous pareil, égoïste, rancunier, hypocrite, jaloux, mais aussi vulnérable, ce qu’on a tendance à oublier. Peut-être que c’est plus facile pour nous d’oublier que nous n'avons aucune emprise sur la plus infime entité de notre être. Le déni la plus utile des réflexes psychologiques de l’homme mais aussi la plus dangereuse. Se dire qu’il n’y a pas de danger alors qu’on ne fait que s’enliser dans une mare de sang de toutes les couleurs, de toutes les origines, de toutes les classes n'est qu'une suicide, pas une génocide.   

Malgré que  le soleil continue à garder les yeux bien ouverts pour que vous puissiez voir votre actions répugnantes, qu’est-ce que vous faites ? Vous y posez un pont de roches pour la traverser prenant cela pour le progrès et l’évolution puis vous souriez et vous vous prenez en selfies tout en scandant we made human being great again. J’imagine le soleil avec un cœur, il aurait déjà mis fin à sa vie. Il semble que nous continuons à nier le plus souvent ce qui ne tue pas laisse des cicatrices profondes. Très profondes.