C’est vital de garder allumée cette petite étincelle qui illumine l’âme dans une société qui dégringole telle que la nôtre.

Souvent cette étincelle là, projette son reflet sur l’extérieur par un sourire, un rire sincère ou par une bonne mine.

 

C’est vital de garder allumée cette petite étincelle qui illumine l’âme dans une société qui dégringole telle que la nôtre.

Souvent cette étincelle là, projette son reflet sur l’extérieur par un sourire, un rire sincère ou par une bonne mine.

C’est une petite flamme qui vacille mais qui n’attend que d’être alimentée pour devenir un brasier. On pourrait la dénommer espérance. C’est bien cette petite lueur qui ordonne de ne pas abandonner même quand on est au bord du précipice, ou pire, au fond de l’abîme près du seuil du séjour des morts.

Des questions se posent un peu partout et sans aucune réponse cohérente : comment garder espoir au sein d’un pays qui sombre un peu plus à chaque seconde dans les ténèbres? 

A quelle fin faire des projets s’ils n’aboutissent qu’à la résolution de chercher des jours meilleurs ailleurs, ne serait-ce qu’au pays voisin ?

Comment oser vivre en espérance, quand on ne peut puiser dans sa petite économie chez le banquier, sans courir le risque d’être escorté non pas par des anges bienfaiteurs, mais par des agents maléfiques, au péril de tout perdre, même son souffle de vie.  

Est-ce en vivant avec la crainte d’être atteint d’une balle perdue ou celle d’être une proie de plus, tel un oiseau entre les griffes de l’aigle, en versant des larmes, en poussant des soupirs inexprimables quotidiennement qu’on peut s'obstiner à espérer ?

Est-ce possible de le faire quand les faiseurs de loi des chambres haute et basse sont mis hors-jeu et ont pour remplacés par des bandits au moindre coin de rue ?

Est-ce possible quand au lieu de lumières de fêtes, de rassemblements familiaux, amicaux, de bals, de kermesses, de messes de minuit, de veillées le 24 décembre et de réveil tardif le 25 décembre, on n’a eu que le «  blakawout » ?

En dépit de tout ce qui voile l’éclat de l’espérance au milieu de tant de questions fracassantes, malgré la profondeur des ténèbres ( sécuritaire, sanitaire, économique, sociales, politiques…) de la triste Haïti, l’espoir s’impose !

Si orageuse et porteuse de larmes amères qu’elle a été, cette année qui a porté le nom d’Haïti au-delà de ses frontières par tant de calamités a aussi donné l’opportunité à quelques-uns de briller et d’attiser la flamme de l’espoir  pour nous qui en avons encore besoin.

Il est encore possible de s’enorgueillir  et d’être très fier par le passage d’élogieux compatriotes sous les projecteurs internationaux : notamment  la prestigieuse écrivaine Emmelie Prophète à qui a été accordée la mention spéciale du jury du Prix Carbet de la Caraïbe pour son roman « Les villages de Dieu », le 11 décembre 2021.

Jean d’Amérique qui a remporté beaucoup de prix cette année, dont le prix André Dubreuil du premier roman, le prix Apollinaire Découverte, le prix FETKANN Maryse Condé, le prix RFI Théâtre, le prix Fintro, 2021.

Le film  Freda de Gessica Généus fut sélectionné  pour participer au Festival de Cannes, comme meilleur film international à la 94ème  cérémonie des Oscars. Freda ne s’est pas arrêté là. Il a reçu aussi en octobre 2021 le prix Étalon d’argent à la 27ème du FESPACO au Burkina Faso en Afrique. Freda a remporté au moins sept prix internationaux.

Et comment oublier notre fameux repas de la liberté, la « soup joumou » qui a fait sa grande entrée dans le monde par son acceptation par l’Unesco sur le plan gastronomique mondiale et devient patrimoine immatériel de l’humanité.

Cette reconnaissance qui suscitera sans aucun doute d’autres peuples à savourer notre délicieuse soupe doit pousser chaque haïtien à  se rappeler notre glorieux  passé historique pour ne pas baisser les bras. Nous devons continuer à vivre,  à lutter  malgré les affres du moment en gardant vif le flambeau de l’espérance à l’instar  du premier repas du premier janvier 1804 qui fût porteur d’espoir.