David Charlier est un artiste ayant plusieurs cordes à son arc, comme je l’avais expliqué dans un article publié dans un autre journal. En effet, le jeune homme cumule les chapeaux de metteur en scène, danseur et acteur. Il est aussi un grand mélomane. Mais il a tenu à rectifier pour moi qu'il n’est pas pianiste, contrairement à ce que j’avais cru comprendre précédemment.

David Charlier est un artiste ayant plusieurs cordes à son arc, comme je l’avais expliqué dans un article publié dans un autre journal. En effet, le jeune homme cumule les chapeaux de metteur en scène, danseur et acteur. Il est aussi un grand mélomane. Mais il a tenu à rectifier pour moi qu'il n’est pas pianiste, contrairement à ce que j’avais cru comprendre précédemment. 

 David s’est donné pour mission de rendre service à la communauté artistique.

Ainsi, à travers les lignes qui vont suivre vous pourrez faire la connaissance de Sobodada, un centre culturel dont il est à l’initiative, et ce, avec ses propres mots (les questions posées à David  seront retranscrites en gras, la conclusion aussi). Petite information supplémentaire, David a ses origines dans le Sud d’Haïti, ce qui ne sera pas pour vous déplaire, ami.e.s de Xaragua magazine…

David, pourrais-tu expliquer à nos lecteurs ce qu'est un centre culturel ?

Un centre culturel est une institution qui se donne une mission à caractère culturel et/ou artistique. X institution peut œuvrer à la diffusion, la formation, etc., certaines autres institutions sont de terrain et proches des artistes, certaines autres sont dans la structuration du secteur. Le financement de ces institutions provient de bailleurs.

D'où t'est venue cette idée de monter un centre culturel ?

D'un constat évident du manque d'aide et d’infrastructures culturelles. Parallèlement, mon parcours professionnel m' a donné l’opportunité de côtoyer  différents techniciens de  la culture à différents moments. Par exemple, lors de l’élaboration du document des assises de la culture , j’étais consultant au ministère de la Culture. J'ai donc pu avoir une vue plus large de la problématique du secteur. Le centre Sobodada est une initiative qui découle en partie de ce document.

Y a-t-il des arts que le centre privilégie ou est-il ouvert à tous les arts ?

La mission première du centre est celle de renforcer les réseaux d’artistes ; en ce sens, nous sommes ouverts à tous les arts. Cependant, la ligne directrice du centre est celle de supporter et d'explorer la création scénique. Nous accompagnons les projets qui impliquent les arts de la scène et, de manière connexe, les arts visuels.

Pourquoi avoir choisi de le nommer Sobodada ?

J'aime beaucoup les noms à consonance ethnique. Plusieurs facteurs ont déterminé ce nom. D’abord un cri de ralliement. Je voulais réunir tous les artistes que je connaissais et former une communauté active.

 

Une chanson de Toto Bissainte commence par un cri du genre. Deuxièmement, mon nom d’artiste étant Dada, je me suis dit que cela ferait un beau jeu d’idées. Plus tard, j'ai aussi lu que Sobo est un loa, c’est aussi la hache sacrée des Indiens. J'aime le fait que l' Afrique et Kiskeya partagent ce mot. Donc  j'ai voulu honorer toutes ces coïncidences et exprimer la rencontre de tout ce qui m'anime, moi comme artiste. Ce centre est celui que j’aurais voulu avoir lors de mes débuts. Cet endroit où je peux créer, rencontrer d’autres artistes, partager mes expériences et mes idées.

Le centre a-t-il  entrepris des activités ouvertes au grand public ?

Le public cible du centre est les artistes, comme je le disais. Certains centres sont dans la conservation ou la diffusion. Nous mêmes, nous sommes dans la production et la création et avant tout à l’écoute des créateurs eux-mêmes. Bien sûr, un public large bénéficie de nos restitutions d’ateliers et de certaines classes et formations ouvertes au grand public.

Souhaiterais-tu voir se multiplier ce genre d’initiatives  dans le pays ?

Absolument ; l'un des objectifs que le centre s'est fixés, c’est de développer un modèle de coopérative d’artistes qui permettrait le financement de projets artistiques et organiserait des résidences artistiques.

Si nous arrivons à le faire, il serait plus que souhaitable de voir ce modèle se reproduire à travers les différentes communautés. Le secteur artistique regorge de talents et vu que l' État met de faibles moyens pour le structurer, autant que les artistes s’organisent eux-mêmes et proposent des alternatives. De toute façon, ce que nous faisons à titre individuel, je suggère de l'élargir en communauté .

Où peut-on trouver le centre culturel Sobodada ?

Grâce au partenariat établi avec Éclosion, nous sommes hébergés à Bois-Verna, première ruelle Jérémie, au local de cet atelier. Nous sommes sur Instagram : @Sobodada

Nous souhaitons une très longue vie au centre culturel  Sobodada, d’autant qu'en Haïti la culture  est très peu protégée par les normes juridiques et institutions étatiques. Il en va de même pour l’art.

L'État haïtien ne prend quasiment pas d’initiatives pour rendre la culture accessible à la population entière.

En outre, le soutien des activités culturelles et artistiques ne fait pas partie des priorités du secteur économique, malheureusement.

Les initiatives comme celles entreprises  par le centre culturel Sobodada méritent alors tout notre intérêt et notre soutien. Et souhaitons aussi que les initiatives du genre se multiplient dans tout le pays.

 

1) https://www.google.com/amp/s/lenouvelliste.com/article/221779/david-charlier-un-artiste-a-plusieurs-facettes/amp

2) https://www.scribd.com/document/123876325/actes-des-assises-nationales-de-la-culture-version-electronique-pdf

3) https://www.lenouvelliste.com  › article › Pour aboutir à une politique culturelle nationale - Le Nouvelliste

4) https://www.haitilibre.com › article-Culture : Patrimoine, éducation et industries culturelles - HaitiLibre.com

 

 

 

Samuel E. DUCLOSEL est chroniqueur culturel. Il partage depuis janvier 2022 , dans Xaragua Magazine, des publications se rapportant à la culture , la sociétés et des personnalités du milieu artistique en faisant toujours montre d'un bel esprit d' analyse. Il aime l' art , ce …

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