Le paysage d’Haiti est incontestablement une merveille. Certains ont chanté ses belles plages aux sables doux, longeant une mer d’azur. D’autres ont célébré ses eaux de surface : ses cascades, ses rivières, ses fleuves, ses lacs, ses étangs…Des eaux fraiches et cristallines pour faire des plongeons d’insouciance.
Au cœur de cet espace fascinant se dressent également nos « mornes », symbole de méfiance, de résistance, de majesté. Elles se placent en chaine nos « mornes », pour nous exhorter à l’endurance, la résilience. Elles nous disent de ne jamais baisser la garde. Elles ont inspiré nos ancêtres pour aller jusqu’au bout de la bataille, et après la bataille de dresser encore des forts sur elles afin de guetter et d’intimider les ennemis. « Dèyè mòn gen mòn ». Et, souvent, quand le vent chatouille ces édifices géants, et qu’ils sont enlacés par le brouillard ils continuent à nous murmurer des hymnes mythiques, nous incitant à les escalader chaque jour un peu plus, à dépasser la routine à nous élever, à fouler du pied la grisaille quotidienne pour atteindre notre vraie dimension de peuple.
Gardiennes invétérées de nos ressources matérielles et immatérielles, et de notre identité, elles nous parlent chaque jour. Chaque fois que nous disons « Ayiti = Terre de Hautes Montagnes», nous les évoquons.
Partons vers les sommets de nos « mornes », soutenons-nous les uns les autres. Ensemble, gravissons et gravissons encore. Il est temps pour nous de regarder nos difficultés de haut, pour les affronter et les vaincre et de cesser de les subir. Allons puiser plus haut, de plus en plus haut, dans un élan de majesté en symbiose avec nos forteresses, la force et la puissance nécessaire pour vaincre le découragement et l’incertitude. Forçons nos esprits à prendre de l’altitude, pour rencontrer notre belle destinée, celle dévoilée hardiment par nos ancêtres. Il est temps de vaincre nos lamentations, nos déceptions. Hissons-nous vers les cimes, allons à la découverte de notre vraie nature.
Du haut de nos mornes, montrons-nous, fiers et altiers. Mettons-nous hors de portée des regards compatissants de nos faux amis étrangers, rompons avec les attitudes serviles. Armons-nous d’autorité et de force de discernent pour aller de l’avant, aller plus haut, lutter sans relâche contre les infamies, contre la peur. Gardons le cap, rapprochons-nous chaque jour un peu plus du haut de nos « mornes ». Faisons choix d’une perspective différente, celle de l’Union pour la force.
Du haut de nos mornes, faisons retentir le lambi du rassemblement, donnons suite à notre épopée glorieuse, partageons nos rêves avec une esprit d’entraide et de solidarité.
Du haut de nos mornes, puisons de l’optimisme pour avancer. Donnons-nous la main et célébrons notre passé, vivons notre présent et abordons l’avenir d’un pas plus serein.