Quel plaisir de voir cette ribambelle d'enfants, les uns allant la main dans la main, certains
s'empressent de marcher aussi vite que les autres. Ils sont frères et sœurs, cousins, voisins, amis,
une lueur d'espoir scintillant au fond de leurs yeux, sac au dos, désireux d'aller vivre leur
expérience quotidienne.
Quel plaisir de voir cette ribambelle d’enfants, les uns allant la main dans la main, certains s’empressent de marcher aussi vite que les autres. Ils sont frères et sœurs, cousins, voisins, amis, une lueur d’espoir scintillant au fond de leurs yeux, sac au dos, désireux d’aller vivre leur expérience quotidienne. Ils s’inquiètent des interros surprises mais ce sourire sur leurs lèvres témoigne de leur bonheur. Ils sautillent de joie, font des petites blagues, se racontent ce leurs aventures de la veille. C’est si beau à voir, je prends beaucoup de plaisir à les observer. C’est probablement le moment le plus important de leur journée, donnant un sens particulier à leur vie. Une raison de la vivre.
Un jour, l’un d’entre eux particulièrement attira mon attentio. Pendant que les autres allaient à l’école, lui il en revenait, penaud et triste. Je me souviens très bien de son regard ce matin-là, alors que je me rendais au ttravail. Il était là à déambuler en pleine rue, loin dans ses réflexions. Il ronchonnait, les yeux rivés au bout du chemin espérant trouver quelqu’un qu’il connaissait. Je me suis approchée de lui avec une certaine hésitation, pour lui poser quelques questions. Au début il refusa de me parler, mais l’ayant rassurée, sa langue se délia. Il me raconta ses souffrances au sein d’une famille démunie. La tristesse dans sa voix, son regard sombre, désespéré, me remplirent de pitié. Dieu seul sait comment j’ai voulu lui apporter mon aide. Il souhaitait à tout prix que quelqu’un vienne le chercher et lui dire de revenir pour suivre ses cours. J’ai essayé d’intervenir, je suis repartie avec lui vers son établissement scolaire, pour demander qu’on lui accorde une chance. Après une discussion avec les responsables, j’ai su qu’il avait une grosse dette dont ses parents ne se sont jamais acquittés, ni se sont jamais présentés pour s’excuser du long retard mis pour le faire.
Au fil de la conversation j’ai fini par me rendre compte de quelque chose de très étonnant à laquelle je n’avais pas du tout pensé. C’est commun de dire aux enfants que l’éducation est le chemin qui conduit au bien-être. Ce qu’on veut vraiment, c’est leur offrir quelque chose de mieux que ce que nous avons eu, leur assurer un meilleur avenir et ainsi une meilleure relève à la nation. La plupart du temps, l’école est pour ces enfants des milieux défavorisés une échappatoire, un refuge pour s’adonner à une toute autre activité que de remplir des sceaux toute la journée, s’occuper des plus petits. C’est un moment pour eux de déposer l’étoffe du coursier, désespérés d’attendre qu’il y ait quelque chose sur la table. L’école leur donne la possibilité d’être des enfants tout simplement, de jouer, de profiter de leur innocence, de se faire des amis et de se développer en tant qu’être humain. Personne ne devrait leur enlever ça quelqu’en soit la raison. Ne s’agit-il pas d’un crime d’empêcher un enfant de s’épanouir là où il doit vraiment être ? Notre sens moral ne devrait-il pas nous conduire à penser en premier lieu aux déshérités du sort? Ils méritent tous une chance d’avoir accès à un développement personnel intégral.
Aujourd’hui ce petit garçon innocent se retrouve dans ce piège et il ne peut rien faire, et ce n’est pas particulièrement sa faute. Et si on ne lui laisse pas sa chance, ce sera notre faute quand la rue lui enseignera la délinquance, voir le banditisme. Il se verra tout simplement contraint de gagner malhonnêtement sa vie. Et le danger sera pour tous. Protégeons nos enfants, protégeons ceux des autres pour un lendemain plus sûr. L’éducation est un atout, et un choix incontournable pour l’avancement de la société. Eduquons les enfants, évitons la catastrophe.