C’est facile de dire à quelqu’un qui souffre, je comprends ta douleur ou je te comprends sans pour autant être dans sa peau.
Il y a de cela deux ans, ma mère souffrait atrocement à la hanche d’une douleur d’ arthrose. Un soir qu’elle ne pouvait pas dormir, je suis allée l’aider et la réconforter, lui disant de rester calmer, d’essayer de dormir et à elle de me répondre : « ou pa konn sa m ap viv , ou pa nan kò m. Ou p ap konprann mwen ».
La Compassion : de l’humanisme.
C’est facile de dire à quelqu’un qui souffre, je comprends ta douleur ou je te comprends sans pour autant être dans sa peau.
Il y a de cela deux ans, ma mère souffrait atrocement à la hanche d’une douleur d’ arthrose. Un soir qu’elle ne pouvait pas dormir, je suis allée l’aider et la réconforter, lui disant de rester calmer, d’essayer de dormir et à elle de me répondre : « ou pa konn sa m ap viv , ou pa nan kò m. Ou p ap konprann mwen ».
Elle avait raison là-dessus. Mais plus tard, se rappelant que j’ai moi aussi passé des moments très difficiles avec des douleurs de nécrose à la hanche depuis plus de huit ans, elle s’est excusée.
C’est ainsi que j’ai réellement compris lorsque quelqu’un souffre physiquement et intérieurement aussi. Mon cœur voulait parfois s'arracher quand elle me demandait de faire pour elle quelque chose pouvant atténuer son mal alors que je me sentais impuissante. En cherchant la meilleure solution, ses yeux ont fini par se fermer pour toujours sur un lit d’hôpital.
Partout dans le monde, plein de gens endurent toutes sortes de situations. La faim bat son plein. Selon le rapport de l'Organisation des Nations Unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition au niveau mondial, près de 690 millions de personnes souffrent actuellement de la faim. Les régions de L’ Afrique, de l’Asie, de l’Amérique Latine et des Caraïbes sont les plus touchées.
Les catastrophes naturelles laissent plus d’un sans abri ou avec un handicap physique ou mental. Les guerres de religions, ethniques, idéologiques ou les actes terroristes endeuillent et les larmes versées ne peuvent tarir.
Chez nous, les voix n’ont plus de son qui sortent de leur gosier à force d’insécurité, de pertes matérielles et en vies humaines. Ajoutée à tout cela, la deuxième vague de la pandémie de Covid-19 fait compter les cercueils parmi nous. Serait-ce à cause d’une désinformation, de l’incrédulité du peuple ou des structures sanitaires insuffisantes ? Répondre à cette question est peut-être délicate mais la situation ne cesse de s’aggraver.
Quand on n’a pas vécu ou traversé les mêmes difficultés qu’autrui, l’entendement a du mal à se manifester. Un vieux dicton dit ainsi : à quelque chose malheur est bon. Pour certaines personnes c’est applicable, puisque dans leur tracas ou leur affliction, elles reçoivent de l’assistance et peuvent sortir de l’impasse d'où elles étaient. Malheureusement pour d’autres, leurs péripéties ne font qu’augmenter.
Souffrir de faim, de soif est aussi pénible que supporter les douleurs causées par la maladie, les projectiles, les catastrophes naturelles ou la disparition d’êtres chers. Souffrance, ce mot indésirable, au commencement de toute chose ne faisait pas partie du plan de la création. Pourtant elle s’est infiltrée dans l’existence et s’y est installée, sans recevoir d’invitation aucune. Quand elle arrive, elle s’enracine comme une mauvaise plante, buvote des éléments vitaux tout en occupant beaucoup d’espace.
Beaucoup de gens souffrent et ne trouvent nulle part une oreille pour les écouter sans jugement. Il y en a qui ont pour seul ami la solitude, cet hôte dévastateur. Alors tous les maux du monde surgissent et le moindre malaise devient un poids trop pesant à supporter. S’il était possible d’oublier les ennuis, la maladie, ce serait comme boire de l’eau dans un désert.
Être seul pour confronter et gérer les problèmes demande beaucoup de courage et un état d’esprit inébranlable. Réussir à s’en sortir sans aide, relève de l’héroïsme. De la bonne compagnie fait du bien à tous les niveaux à une personne malade et affaiblie. Aider quelqu’un à se sentir mieux est un geste inoubliable. C’est important de montrer à l’autre qu’il a de la valeur. Lui témoigner de l’intérêt lui prouve qu’il n’est pas moindre et qu’il ne fait pas cavalier seul sur le difficile chemin qu’il se trouve.
C’est vrai qu’une personne traverse des épreuves différentes qu’une autre personne et ne comprend pas mutuellement le degré de douleur éprouvée mais rien ne peut empêcher de faire preuve de compassion sinon le désintéressement ou la dureté du cœur. Compatir n’est pas seulement dire je te comprends mais c’est de vraiment comprendre et aider à un mieux être.
Ressentir ce que ressent l’autre et l'aider à trouver une amélioration, la paix dans son esprit n’est peut être pas de l’altruisme mais prouve qu’on a le sang humain qui coule dans les veines. Se rapprocher et manifester de la sympathie est peut- être difficile dans un monde pandémique et dans un pays où l’insécurité impose son trône. La peur du concitoyen s’installe certes, mais chers amis ne nous lassons pas d’être empathique, de faire du bien autour de nous, comme c’est dit dans Les Saintes Écritures au sixième chapitre de la lettre aux Galates.