Plus d’un mois après le séisme du 14 août, les autorités du Ministère de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) publient le nouveau calendrier de l’année académique 2021-2022. La rentrée officielle pour les 7 départements non touchés par le tremblement de terre est fixée au 21 septembre alors que les écoliers des 3 autres départements du pays doivent attendre le 04 octobre pour regagner leurs salles de classe.
Plus d’un mois après le séisme du 14 août, les autorités du Ministère de l'Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) publient le nouveau calendrier de l’année académique 2021-2022. La rentrée officielle pour les 7 départements non touchés par le tremblement de terre est fixée au 21 septembre alors que les écoliers des 3 autres départements du pays doivent attendre le 04 octobre pour regagner leurs salles de classe.
Considéré comme une thérapie, le retour en classes des écoliers après le séisme est une opportunité pour ces adolescents, selon Markenley Alceves Nelson, Responsable du service Protection à la Direction générale de la protection civile (DGPC). Monsieur Nelson, proactif dans la coordination des interventions dans le grand Sud peu de temps après la catastrophe, croit qu’il faut renforcer les activités d’appui psychosocial dans la région pour permettre aux victimes de faire face à la nouvelle réalité. « Quelqu’un qui a perdu des membres de son corps alors qu’il en possédait avant le séisme a besoin de l’assistance des professionnels en travail social et en psychologie pour remonter la pente », indique celui qui a fait ses études en travail social à la Faculté des Sciences Humaines de l’Université d’Etat d’Haïti. « Nous [les Haïtiens] développons un mauvais rapport avec le mental. Beaucoup croient que si on va voir un psychologue, c’est parce qu’on est fou », déplore le cadre de la DGPC qui souligne les différentes interventions réalisées au cours de ces dernières semaines dans les 3 départements. La Protection civile est représentée dans tout le pays à travers les Centres d’Opérations d’Urgences Départementales (COUD) et Centre d’Opération d’Urgence Communal (COUC), rappelle-t-il lors de cette interview exclusive à la rédaction de Xaragua Magazine. Les points focaux (3 par départements) appuient les COUD et COUN en matière de protection et en appui psychosocial immédiatement après le séisme, informe le responsable précisant que d’autres volontaires ont apporté leur aide. Il cite des volontaires de la Faculté des Sciences Humaines, de la Cellule de Recherche et d’Intervention en Travail Social (CRI-TS) [une structure formée d’étudiants et professionnels en travail social], UNICEF, Institut du Bien-Etre Social et Recherche (IBESR), ONU-Femmes et d’autres partenaires qui leur ont permis au niveau de la protection civile d’apporter un appui important aux victimes.
La phase de relèvement
Au-delà de la nourriture, de l’eau, les personnes victimes du tremblement de terre du 14 août ont d’autres besoins prioritaires. On peut avoir de la nourriture, de l’eau, d’un habitat, pourtant on n’est pas bien, précise Markenley Alceves Nelson. « Nous prenons des chocs physiques mais également des chocs émotionnels. L'appui psychosocial nous aide à faire face aux chocs émotionnels », croit-t-il. Pour cela, il plaide pour la « reconstruction de l’homme dans la phase de relèvement» post-séisme. C’est ce qui justifie le renforcement des interventions en appui psychosocial que compte faire la Protection Civile avant et pendant l’ouverture des classes suite aux résultats de l’évaluation des besoins réalisée par une équipe de l’institution, selon les informations partagées avec la rédaction de Xaragua Magazine. Monsieur Nelson, qui réfute la question de « résilience » évoquée souvent pour parler des Haïtiens croit qu’il serait nécessaire de mener des études pour déterminer le comportement de nos compatriotes puisque selon lui, les pratiques d’aujourd’hui souvent critiquées pourraient être des conséquences des différentes catastrophes connues où la prise en charge n’a malheureusement pas été faite.
Quid DGPC
La Direction générale de la Protection Civile, ci-devant « Direction de la protection Civile » est une direction centrale du ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales qui joue le rôle de Secrétariat technique du système national de gestion des risques et désastres (SNGRD). Elle constitue le bras technique du SNGRD et s’occupe de la Gestion des Risques et Désastres sur tout le territoire national avec plus de 3000 volontaires qui peuvent intervenir en cas de catastrophes. Ces volontaires interviennent dans trois moments clés, à savoir, avant, pendant et après une catastrophe. La DGPC est ainsi structurée : une direction générale et des directions administratives et techniques. Les directions administratives et techniques s’occupent des affaires administratives eu du budget ; de la Préparation et réponse ; de prévention ; de la formation et exercices ; de la communication et de la planification, suivi et partenariat. Sa base légale se trouve à travers la loi portant création, organisation et fonctionnement du Système national de gestion des risques et désastres.