La majeure partie de la population mondiale continue à ne pas savoir assez du Covid 19. Les questions incontournables qu’on se pose à son égard, seront-elles toutes répondues ? La vérité qui nous correspond, en ce moment est celle d’apprendre à vivre avec cette épidémie et qu’il faut accepter qu’elle puisse être la cause de notre départ de ce monde interconnecté de connaissances qui ne sont pas à la portée de tous, malgré l’internet, les fichiers PDF, Youtube, Google et autres médias.

 

La majeure partie de la population mondiale continue à ne pas savoir assez du Covid 19. Les questions incontournables qu’on se pose à son égard, seront-elles toutes répondues ? La vérité qui nous correspond, en ce moment est celle d’apprendre à vivre avec cette épidémie et qu’il faut accepter qu’elle puisse être la cause de notre départ de ce monde interconnecté de connaissances qui ne sont pas à la portée de tous, malgré l’internet, les fichiers PDF, Youtube, Google et autres médias.

Plus qu’on marche dans la voie vers la compréhension du phénomène Covid, on devient des spécialistes, des observateurs, des chercheurs empiriques, et on se souvient des pratiques de la médecine traditionnelle (je parle des communs, comme toi et moi, qui ne sommes ni médecin, ni spécialistes chimiste-biologiste-pharmacologiste). La Covid est venue nous secouer pour reprendre des habitudes alimentaires et hygiéniques adéquates, booster d’une manière particulière tantôt  notre système immunitaire comme notre système psycho-spirituelle en poursuite d’une harmonie et équilibre intégrale avec les éléments de notre cosmos, dans une projection  qui nous ouvre la porte à des circonstances nous permettant de nous redécouvrir en appréhendant les moments significatifs et pourtant quotidiens de la vie. Malgré le danger soudain qui nous est survenu, malgré la peur qui nous fut semé, malgré les pertes qu’on a souffert, les amis perdus à jamais, les parents disparus dans la solitude et du manque d’air , malgré l’épée de Damoclès qui nous pend sur la tête et qui prétend nous divorcer de nos rêves d’attendre le bonheur, la paix et la joie, nous voilà aujourd’hui, plusieurs d’entre nous, victimes du Covid et pourtant nous sommes des survivants accrochés à la vie, mais cette fois ci, sans aucun désespoir, cette fois ci, avec un calme dans notre inspiration et expiration qui provoque en nous une manière spéciale de percevoir et de vivre notre vie.

J’ai connu l’œuvre de Victor Frankl, Man’s Search for Meaning (Découvrir un sens à sa vie avec la logothérapie),  dans ma tendre jeunesse, au moment où l’on veut tout savoir et tout découvrir, au moment où on analyse notre propre existence,  sur les pourquoi, les comment et les « quand »,  un moment où je n’avais aucune idée de qui j’étais, sinon de qui, on attendais que je  sois. En effet c’était au moment des analyses existentielles, à où l’on sautait de Kierkegaard,  à Sartre en passant par Nietzsche en laissant en arrière-plan le concept de l’existence souffrante pour attraper l’idée de liberté dont propose Sartre et la placer au-dessus de tout, sans oublier qu’on est toujours ultimement  responsable de nos actions. « L’existence précède l’essence » de Sartre fut mon cheval de bataille dans un temps où les philosophies du commencement du XXème siècle continuaient à attraper les jeunes des années 80, à ceux qui étaient en perpétuelle recherche de sens à leur vie.

Selon Frankl on a toujours le pouvoir de choisir son existence et on a la capacité de choisir comment affronter les circonstances.

Au début de L’épidémie du Covid, je ne voulais pas trop croire au danger que posait la maladie. J’ai succombé à l’idée que nous les haïtiens pouvaient faire face, d’une manière ou d’une autre, à cette menace. Pour la deuxième vague la liste des victimes augmentait, des amis  étaient frappés et plusieurs n’ont pas pu se rétablir, le danger s’approchait jusqu’au moment où je fus moi aussi touchée.

Mon premier jour  s’est caractérisé par un malaise peu habituel en moi et qui n’a néanmoins rien à voir avec les symptômes liés à la maladie.

Au matin de ce premier jour, j’ai eu des reflux gastriques pendant presque toute la journée. Le soir, les brûlures continuaient accompagnées d’une fatigue extrême qui m’a permis de concilier le sommeil assez facilement.

 Le deuxième jour s’est présenté avec des myalgies qui attaquaient mes extrémités en produisant des fourmillements fréquents aux mains, aux pieds et des raideurs peu supportables au cou.

L’appétit disparu provoquant une faiblesse notoire de minutes en minutes, de secondes en secondes. Quand la fatigue survenait, je me laissais attraper. A ce moment-là, je ne pensais pas encore à la possibilité de la Covid. En effet je ne pouvais penser absolument à rien. 

Mon existence s’échappait entre mes mains. Les vertiges m’ont fait tomber dans le gouffre quand j’ai réalisé, à peine, que ce qui survenait n’était pas du tout quelque chose de simple. 

Au matin du jour 3,  un vertige tourbillonnant m’a fait connaître le sol. Là où la peur a voulu envahir mes pensées, j’ai dû prendre une décision, celle de malgré la solitude, de me mettre debout et de lutter pour ma subsistance. Avant de faire contact avec l’extérieur, la famille à l’étranger, les amis, le médecin… j’ai dû prendre contact avec moi-même, prendre conscience de la situation et décider de vivre. La prière  m’a dirigé vers mon dieu, elle m’a fait me rappeler que je n’étais pas seule, et que le créateur avait le contrôle d’absolument tout et que sa décision était toujours, à tout moment bonne, agréable et parfaite. Alors j’ai pu parler aux autres, leur expliquer la situation. Ma sœur fut la première à penser au Covid. 
Ce n’est qu’à ce moment que je me suis rappelé que j’avais fait sécher  de l’assorrosi au cas où c’était nécessaire de le prendre. Le moment de l’utiliser s’était donc manifester. Avec difficulté, je me suis déplacé pour me rendre à la cuisine et préparer l’infusion qui m’a aidé à faire les autres  pas. La première dose de l’infusion m’a clairement permis de me reprendre. J’ai pu donc contacter le médecin qui m’a fortement conseillé de faire le test d’antigène et m’a prescrit les antibiotiques, les vitamines et les analgésiques.  Tout cet arsenal allait être procuré qu’au lendemain.

L’amour nous aide à atteindre l’épanouissement, quand les circonstances nous entraînent à la souffrance, les êtres aimés présents ou dans la distance, agissent comme un antidote nous amenant à endurer les moments difficiles.

Ma fille présente en ligne ; ma sœur, médecin qui suivait de près  mon évolution étant de l’autre côté du monde , Mimi de Jacmel qui ne me laissait ni pendant une minute, en me partageant un peu de sa connaissance de la médecine traditionnelle haïtienne, Mimi de Port-au-Prince, m’apportait des soins de loin. Grâce à elle, je me suis organisée pour mieux gérer mon énergie, elle me participait aussi des recettes de ponche, des jus et d’infusions pour booster mon système immunitaire.  

Ma nutrition à ce moment se basait de cresson, d’épinard,  d’avoine, de fruits comme la banane, la mangue, l’ananas, des oranges amères, du citron, du miel et un œuf par jour et les infusions de feuilles d’assorossi, d’armoise et de verveine (La recommandation de Mimi de Jacmel fut de prendre une petite cuillère de feuille d'asso rossi avec de l’armoise ou de la verveine, il ne fallait jamais mélanger les trois. J’ai donc suivi l’indication au pied de la lettre.) . L’avoine à l’eau avec une cuillère de miel, me permettait de contrôler mon hypertension.

Jour 4, l’intensité des douleurs musculaires diminuait, la fièvre et les maux de tête étaient toujours absents. Je me sentais encore faible mais je pouvais me déplacer un peu plus librement. Je me suis rendu au laboratoire pour réaliser le test qui est sorti positif. Ce jour-là, j’ai commencé à prendre la prescription du docteur.

Ma vie intérieure se faisait présente, j’avais en tête que les moments   de réalisations personnelles, spirituelles et familiales qui sont ceux qui m’ont permis  de trouver l’équilibre et la paix . L’image de ma fille m’accompagnait à tout moment. Le matin, entre 8 heures et 9 heures, je sortais sur la galerie prendre mon bain de soleil pendant 20 à 30 minutes par jour et cela m’a permis de rendre grâce pour tous les bienfaits de la nature. J’écoutais les chants des oiseaux, je me laissais surprendre par les couleurs des fleurs du jardin,  je me balançais avec les branches des arbres qui bougeaient avec la brise du matin. Je remerciais chacune de mes cellules et organes pour le travail sans cesse, depuis mon premier souffle.

Les jours passaient, je continuais de dormir beaucoup, mais quand je me réveillais, j’essayais de manger un peu et je me demandais qu’est-ce que la vie attendait de moi. Je projetais un futur proche avec certaines rectifications essentielles pour l’amélioration de mon expérience de vie et celui  des autres.

Chaque jour de plus fut un cadeau merveilleux où j'ai décidé de ne pas me laisser entraîner par les angoisses de nos temps modernes sinon de garder mon esprit actif en créant et recréant des espaces conscients où les actions traduiront le sens donné à la vie.
 

Alexandra Vincent est née à Port-au-Prince à l’époque où le port créait vraiment des princes et des princesses, là ou les Gingerbreads se tenaient comme des châteaux pour développer des esprits libres prêts à s’envoler vers l’autodétermination et les rêves de grandeur.

Biographie