Jadis, enfant, j’ai étudié l’histoire de mon pays. Les faits étaient pour moi comme une légende racontée, tellement les prouesses des héros étaient extraordinaires. La nuit, mes songes étaient remplis d’images vivantes de guerriers, de guerrières, livrés corps et âmes dans un combat épique, pour la conquête de la liberté. Dans ma tête, des expressions de dignité, de combativité sans bornes tournoyaient sans cesse :

 

Jadis, enfant, j’ai étudié l’histoire de mon pays. Les faits étaient pour moi comme une légende racontée, tellement les prouesses des héros étaient extraordinaires. La nuit, mes songes étaient remplis d’images vivantes de guerriers, de guerrières, livrés corps et âmes dans un combat épique, pour la conquête de la liberté. Dans ma tête, des expressions de dignité, de combativité sans bornes tournoyaient sans cesse :

« Effrayons tous ceux qui seraient tentés de nous ravir notre liberté »

« Jurons de combattre jusqu'au dernier soupir pour l'Indépendance de notre Pays. »

« Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-même et pour nous-mêmes ».

« Que m’importe le jugement de la postérité, pourvu que je sauve mon pays. »

Ou encore :

« Je suis Toussaint Louverture ; mon nom s’est peut-être fait connaître jusqu’à vous. J’ai entrepris la vengeance de la race. Je veux que la liberté et l’égalité règnent à Saint-Domingue. Je travaille à les faire exister ».

« Je suis soldat. Je n’ai pas peur des hommes. Je ne crains que Dieu. S’il faut mourir, je mourrai comme un soldat qui n’a rien à se reprocher. »

« Le poste élevé que j’occupe n’est pas de mon choix ; il m’a été imposé par des circonstances impérieuses ».

 

Mon esprit d’enfant restait émerveillé, admiratif. A côté de ces récits hautement sacrés, pour moi, les grandes œuvres du théâtre classique de la littérature française du 17e siècle ne faisaient que piètre figure. Plus tard, j’ai pu comprendre le rôle des femmes aux côtés des hommes dans la guerre de l’indépendance. Ensemble, hommes et femmes avaient comme unique arme d’attaque et de défense, la grande fureur de vaincre le système esclavagiste. 

L’armée indigène a infligé la plus cinglante des défaites à l’armée Napoléonienne. Une des vérités les plus énigmatiques, les plus fantasmagoriques. Il faut dire que les sacrifices ont été démesurément grands également. Il y a eu les supplices infligés par les bourreaux (sévices corporels, homicides, abus sexuels…) et les actes d’autodestructions en signe de rébellion (infanticides, avortements, suicides…).  

Envers et contre tout, le cri de nos ancêtres est resté imperturbable : « En avant, en avant », jusqu'à la victoire.

 

Aujourd’hui, notre grand rêve est transformé en cauchemar. Nous sommes réduits à nouveau en esclavage par nos propres frères et sœurs, qui se sont faits alliés de nos bourreaux d’hier, d’aujourd’hui et de demain. 

Nous récoltons des fruits qui se dressent outrageusement contre les vœux des valeureux pères et mères de notre histoire.

Notre étoile qui a été dressée, brillante de mille feux, face au monde s’est assombri jusqu’à devenir lugubre, agressée par les flots de crachats acidulés des âmes liguées contre le « Grand Rêve de la Liberté des Noirs ».

Pourquoi nous en veulent-ils autant ? Que gagneront-ils à nous anéantir ? 

Chaque jour, les sacrilèges opérés par nos dirigeants se font plus vils.

Les traîtres, ceux par qui le mal arrive, méritent des châtiments plus féroces que les « patrons ».

Il nous faut aller puiser dans le « Manifeste-Programme de la seconde Indépendance », pour démasquer les renégats et nous débarrasser pour de bons de tous les scélérats, les va-nu-pieds.

Jurons encore, et toujours de vivre libre….

 

A propos de

Fonie Pierre

Fonie Pierre est médecin avec une spécialisation en médecine communautaire, préventive et sociale.
Elle détient aussi un diplôme d’Etude avancée en Population et Développement/ Genre.

Elle est, par ailleurs, membre fondatrice de la Chambre de C…

Biographie