Crise politique et insécurité obligent, Port-au-Prince s’est déchargé de la responsabilité d’organiser la 16e édition de PAPJazz qui s’était mis au vert au Cap-Haitien. Pour la 17e édition, cette grande fête de la musique a repris sa place dans la capitale haïtienne qui, pendant quatre jours, du 25 au 28 janvier, a vu défiler sur la grande scène de l'hôtel Karibe, de nombreux artistes locaux et internationaux de la planète Jazz. De nouvelles voix et instrumentistes haitiens ont également brillé au cours de cette 17e édition de PAPJazz qui est venue apporter un baume au cœur des jazzophiles.
Crise politique et insécurité obligent, Port-au-Prince s’est déchargé de la responsabilité d’organiser la 16e édition de PAPJazz qui s’était mis au vert au Cap-Haitien. Pour la 17e édition, cette grande fête de la musique a repris sa place dans la capitale haïtienne qui, pendant quatre jours, du 25 au 28 janvier, a vu défiler sur la grande scène de l'hôtel Karibe, de nombreux artistes locaux et internationaux de la planète Jazz. De nouvelles voix et instrumentistes haitiens ont également brillé au cours de cette 17e édition de PAPJazz qui est venue apporter un baume au cœur des jazzophiles.
C’est au jardin du Karibe Hôtel plein air que s’est érigée la grande scène du Jazz pour le plaisir du grand public et surtout des amants du Jazz. Tandis des scènes extérieures, dites des after hours, se sont déroulées dans des restaurants et clubs de Pétion-Ville. Ainsi, les organisateurs ont pu offrir toute une gamme de choix aux mélomanes jamais dodo
Comme le veut la tradition de cet évènement qui s’est installée depuis 16 ans en Haïti, les organisateurs de PAPJaazz 2024 ont réuni toute une pléiade de jazzmen qui se passent de presentation comme le grand bassiste Richard Bona détenteur d'un grammy Award, le saxophoniste Felipe Lamoglia (Cuba), le pianiste et compositeur Abe Rabade, le trompettiste haïtien Maxime Lafaille, le guitariste et fondateur du groupe Akoutik Band Joël Akoustik et le groupe Jazz Lakay, Gérard Kébreau, pour ne citer que ceux-là.
Pour rester fidèle à ses bonnes habitudes, le festival a également proposé des concerts qui mettent en lumière toute une variété de rythmes: rasin, rara, konpa, reggae, etc. Kaï, le groupe konpa emblématique mené par son lead vocal, Richard Cavé, a fait un bonheur au festival. Le transfuge de CARIMI a sorti ses tubes à 100 000 volts pour embraser un public conquis qui n’en demandait pas mieux. Sous le ciel de Juvénat qui se prêtait à l’ambiance, Kaï assurait le show tout en faisant honneur au COMPAS qu’il a représenté dignement à cette 17e édition de PAPJazz.
Le fameux représentant du reggae haïtien, le chanteur Jah Nesta, est revenu sur scène après des mois de silence pour revisiter quelques-uns de ses succès du passé. Le reggae n’a pas pris une seule ride avec lui. Les paroles de Nesta, son rythme, son style ont séduit une assistance euphorique accrochée aux lèvres de l’interprète de Solda Jah.
Erol Josué et le groupe NANM, qui incarnent l'essence même de la musique vodoue a empoigné
le cœur des amoureux des rythmes rasin. Quand ces sambas chantent et dansent aux sons des tambours et des vaksin, une sensation de l’Afrique des esprits s’emparent de l’être haïtien.
Le rap a fait son entrée dans le paysage du festival avec Badio. La musique électronique au cachet psychédélique avec le groupe GwoLObo a remué Karibe à un moment où le public attendait ce moment d’évasion dans une capitale en proie à toutes les crises humaines. La 17e édition du festival PAPJazz à cela de spécial qu’il se soit constitué pendant au moins quatre jours non seulement comme un vrai antidote au stress quotidien des noctambules mais surtout un cadeau inestimmable pour les amants du jazz. Dévolu
C’est au fameux pianiste et compositeur espagnol Abe Rabade, qu’il était dévolu d’ouvrir le festival avec son trio. Rabade, est un artiste riche en composition musicales. Tenez-vous bien : 15 albums à son actif, 2 compositions symphoniques et des œuvres poético-musicales. Il a ébloui l’assistance de par son génie musical. Notons que Rabade, connu aussi comme professeur aux conservatoires supérieurs de musique de Galice et du Portugal, a eu comme invité spécial le bassiste haïtien Gérald Kébreau.
À cette fête jazzistique Beethova Obas a donné le meilleur de lui-même. C’est un Beethov au sommet de son art qui a touché le cœur de l’assistance. Sa voix ensoleillée, enveloppée d’un nuage de tristesse qui rappelle certains airs de bossa nova a fait son chemin dans notre conscience en soulevant des questions qui tracassent notre quotidien.
Au cours de cette performance de Beethov et de son groupe, une jeune artiste a brillé par la qualité de sa voix et la puissance du message qu’elle porte : Maudeline Dérival. En chantant « M pa ka ri »
de Beethova Obas, elle a remué les cordes sensibles de l’assistance. On a vu des pleurs couler sur les joues de certaines personnes. Cette jeune artiste était émouvante. À la fin de la chanson, elle a pleuré dans les bras de Beethova.
Le clou de la soirée du premier jour reste et demeure le Camerounais Richard Bona. Ce jazzman fait partie des plus grands bassistes du monde. Il a une grande maîtrise de son instrument. Sous ses doigts s’égrènent des notes chaudes, cristallines qui mêlent différents styles de musique. On sent passer dans l’arc-en-ciel de ses rythmes les maîtres qu’il a côtoyés : Jean Dikoto, Vicky Edimo, Jaco Pastorius, Pat Metheny, comme Larry Coryell, Michael, Mike Mainieri, Mike Stern, Steve Gadd, Russell Malone, Trilok Gurtu. Tout un métissage est là dans la musique de ce multi-instrumentiste.
Cette 17e édition a donné envie de vivre dans un pays où les gens peuvent goûter du bonheur de temps en temps. Cette parenthèse de joie retrouvée dans les nuits de Pétion-Ville va beaucoup nous manquer.