A son arrivée à Port-au-Prince ,au bureau, on l’avait accueillie et on lui avait dit qu’il fallait attendre l’arrivée de M. Geoff pour passer l’interview. Elle dit qu’elle avait déjà été interviewée et qu’on l’avait déjà engagée avec un salaire régulier et qu’elle n’était pas une figurante, mais une des principales stars de la pièce de théâtre…

A son arrivée à Port-au-Prince ,au bureau, on l’avait accueillie et on lui avait dit qu’il fallait attendre  l’arrivée de M. Geoff pour passer l’interview. Elle dit qu’elle avait déjà été interviewée et qu’on  l’avait déjà engagée avec un salaire régulier et qu’elle n’était pas une figurante, mais une des principales stars de la pièce de théâtre…  
- ”Ki pyes teyat sa ? lui repartit la réceptionniste trop maquillée, se video wi yap fe. Tout moun  kap fe video a se interview. Ou met di sa w vle… chita kow la tande !  
Tchuipssss, bann sekwa sa yo sot nan rak pwovens , yo konprann yo pral vinn fe teyat nan  Potoprens… adyeeee dit-elle au garcon de bureau 
- Demwazel sa mande pase interview vre. Pou jan Geoff renmen fanm bel tete! 
Il prit 4 heures de temps pour arriver, lui intima tout de suite de lever son corsage pour voir mes seins…  elle refusa catégoriquement ! Elle aurait préféré mourir ! 
 - Ah ou fenk desann ? Ou pa konnen mpa gen tan poum jwe ak ti bet tankouw ? lui dit Geoff. Sidérée  qu’on ne lui avait jamais parlé ainsi auparavant elle se leva prit la porte. Les employés étaient déjà  partis. Dehors, elle courut vers la porte de devant et se retrouva dans la rue. Il faisait presque noir. Elle  s’adossa au mur un moment pour reprendre son souffle. Elle ne savait ou aller, n’avait pas prévu une  réservation d’hôtel et ne se retrouvait pas dans la ville. Elle espérait qu’un taxi passerait pour la déposer  au Plaza dont elle avait entendu parler, elle n’avait pas beaucoup d’argent , juste Trois mille gourdes  d’économies et les $200 dollars en billets verts US que Tante Carmelle lui avait donné et qu’elle avait  cousu dans la poche arrière de son jeans. 
Une voiture s’arrêta devant elle. Geoff en descendit et se planta devant elle. Grand de taille, bien rasé,  la chemise déboutonnée qui montrait son torse musclé, lunettes de soleil encore sur la tête bien qu’il  fasait nuit 
- Mademoiselle Ogé, n’est-ce pas ? Il avait perdu de son arrogance. Je pense qu’on est partis sur  un mauvais pied vous et moi, je vous fais mes excuses. Quand on est producteur de vidéos en  chaine, on voit un tas de filles… on oublie ses manières. Une belle enfant de famille comme vous  n’a pas ces habitudes… On peut recommencer à zéro ? Revenez demain à 11 heures, je vous  refais une interview en bonne et due forme …entretemps puis-je vous déposer chez vous ? 
Elle hésitait. Il y mit tout son charme. Le sourire, le chewing gum nonchalant, la poigne, l’expérience  avec les femmes, tout ça pesait fort sur sa complète désorientation. 
- Allez venez, lui dit-il. Vous allez où ? 
- A l’Hotel Plaza 
- A vos ordres, chère enfant !
Il ouvrit la portière et la fit monter. Elle était rassurée. Demain tout ça allait se tasser et elle pourrait  commencer. Après tout les choses se passent différemment à Port-au-Prince. SI elle allait faire carrière,  elle devrait s’adapter a ce nouveau mode de vie. Elle avait paniqué devant sa demande, peut-être  qu’après tout c’était monnaie courante… 
La voiture noire aux vitres teintées démarra. Elle s’arma de courage pour se détendre un peu et lui  sourire.  
- Vous avez faim, s’enquit-il ? 
- Ah oui, je n’ai rien mangé de la journée… 
- Vous auriez dû le dire plus tôt ! Je vous emmène prendre un poulet et riz ? 
- Oui. Merci. 
Ils s’arrêtèrent a un petit resto. Geoff la fit asseoir, lui apporta une assiette à emporter, prit deux bières  et il s’assit dans le coin. Elle mangea de bon appétit, puis il sembla être plus pressé, elle couvrit le reste à  emporter avec elle et finit sa bière. Elle n’en avait pas l’habitude sa tête tournait un peu en sortant dans  
la nuit tombée. Elle titubait et ses jambes tremblaient. Il l’appuya sur elle et a porta presque vers la  voiture. 
- Wa kite frekan, ti fanm andeyo… Ou pral we jan w pa anyen! 
- Il lui tapotait les joues, lui desserra les dents et fit sauter les boutons de sa blouse pour  toucher ses seins. 
Fier de son exploit il prit soigneusement avec lui les restes de sa nourriture qu’il avait droguée , la  cala et la ceintura contre le coussin et fit repartir l’auto sur des capots de roues……  
Elle se réveilla raide d’inertie à même le sol de la salle de bains. Ses pieds et poings liés avec des corde  de nylon lessive. Il faisait encore jour mais elle ne savait pas l’heure. Elle gémit parce que son bas ventre  avait été labouré certainement dans son inconscience et elle avait été aussi mordue sauvagement en  plusieurs endroits, comme si elle avait été attaquée par un animal sauvage, Ses pleurs et gémissements  ne se heurtèrent qu’a un silence complet. Elle osa crier une ou deux fois « Íl y a quelqu’un, pa gen moun  sans réponse. Elle avait soif. Elle avait mal. Elle finit par se rendormir. 
Il pleuvait quand elle reprit encore conscience. II faisait noir. La lumière se fit dans la pièce attenante a  la salle de bains. Et elle entendit des pas,plus près la porte s’ouvrit fisant jaillir la lumiere Elle ouvrit  grand les yeux. Geoff l’ enjamba carrément sans rien dire et alla pisser dans le bol de toilette, puis revint  vers elle, la traina sur le carrelage jusqu’à la chambre et releva sa robe.  
- S’il vous plait M. Geof, non, s’il vous plait 
- Pe danw pou m pa toufe w mtou fini avew. Si m tande w anko wap regret ! - Men M. Geoff sam fe w ou fe’m sa ? Elle sanglotait. Il se leva de sa chaise et la giffla d’un coup, li  arrachant un rond de gémissements. Geoff se dirigea vers la petite table ou une nourriture en  emboite attendait. Il ouvrit le sachet , mangea de bon appétit, puis glissa le reste vers le sol. - Degagew, dit-il
- Men m mare  
- Aan ou panse mpral demare w ? rigola-t-il 
- Il se mit sur le lit, alluma la tele tandis que Reinette se contorntionnait pour manger sans ses  mais. 
- Banm yon ti dlo souple, M. Geoff 
- Il se leva, all avers la table et prit une bouteille d’eau, Il lui donna a boire, puis vers la moitie d la  bouteille , il s’arrêta, prit une serviette et lava son sexe déjà exposé. Il la prit ensuite plusieurs  fois dans la nuit, la sur le tapis ou elle gisait sans courage de se battre, se demandant si elle allait  sortir vivante de cette situation, elle pleurait doucement, se rendormait ,pleurait encore. 
- Au matin, il s’assura que ses cordes étaient bien solides, lui mit un bâillon la remit dans la salle  de bains , lui pissa dessus et repartit. Elle passa la journée a hurler sous le bâillon puis s’assit et  fit un bilan. S’il revenait et faisait la même chose ce soir elle se montrerait plus amadouante,  moins victime. Elle visait que dès qu’il se serait endormi, il ronflait assez fort, elle roulerait sur le  tapis vers la porte et tenterait d’ouvrit la porte et une fois dehors hurlerait au secours. Elle avait  encore soif. 
Il revint dans l’après-midi. Il était avec quelqu’un. Une fille, elle entendait des bribes de conversations  indistinctes, ils baisèrent copieusement puis la fille se leva et arriva presqu’a la porte de la toilette. Il la  rattrapa de justesse 
- Oh non chérie toilette la pa bon, li bouche epi pa gen dlo. Banm al mennenw benyen lakay ou .  
Reinette se mit à hurler fort. Il monta le volume de la musique, Il poussa la fille vers la porte et la  claqua. Reinette se remit a sangloter. Elle voyait ses chances de fuite s’amoindrir. Elle allait mourir de  douleur et de soif sur ce carrelage. Il prendrait son corps de nuit pour aller le jeter quelque part. Que  dirait sa famille ? Pourquoi ce cauchemar ? Qu’avait-elle fait pour le mériter ? Elle pensa a Ronald, qui  au début n’osait même pas la toucher sexuellement, comment allait elle lui expliquer, comment allait elle être une femme pour lui ? Elle pensa a sa tante Carmelle à qui elle aurait à infliger cette douleur,  tante Philomène qui serait tellement indignée. Elle se sentait flétrie, meurtrie dans son âme à jamais,  même si ce corps allait exister, il ne serait jamais le même... Comment allait-elle survivre cette honte ? Elle était à court de larmes. Elle n’en pouvait plus ! 
Il revint dans la nuit, alluma la salle de bain, l’enjamba et pissa , lui mit un emboité avec des restes de  nourriture a même le sol , éteignit la lumière et alla dormir. 
Il se réveilla, pissa sans la regarder, fit la télé, et parla au téléphone. Elle en déduisit que c’était samedi  car il ne partait as a son heure habituelle. Il entra encore dans la salle de bains. Défit son bâillon et la  déshabilla entièrement. Elle ne bougeait presque plus, extenuée. Il ouvrit l’eau de la douche et la baigna  au savon, tout en violant graduellement son corps de part en part. Il la rinça abondamment, lui enfila  une robe légère et la mit sur le lit. Tout se passait dans un silence macabre. Elle avait bu de l’eau de la  douche. mais étant si peu nourrie depuis quelque jours, elle se sentait faible. 
Les amis arrivèrent dans le début d’après-midi. Elle les entendit arriver portant des caisses de bière. Elle  supposa qu’ils étaient au salon, mais n’ayant pas vu le reste de l’appartement elle ne pouvait imaginer 
grand-chose. Elle essaya de se lever du lit, mais ligotée comme elle l’était, elle allait tomber et le son de  sa chute… Ils sauraient au moins qu’elle était là ! Ils seraient curieux de savoir. Le coin de son bâillon  était lâche, elle pourrait peut-être se faire entendre. Elle se jeta de toutes ses forces au sol. Ils  l’entendirent tous.  
- Sak gen nan chanm lan patnè ? 
- Ahh yon ti ‘viann mwen te kite pou nou wi pou apre match ! 
- OO gen vyann ou pa montre nou ?, entendit-elle 
- Se pa vye lagratel ou te genyen denye fwa a ? fanm nan pat bon non !  
- Non sarr se pa yon ti fanm ghetto non, se yon bon ti vyann Pwovens ! Li gen gou pentad ! Ils riaient entre eux. 
- Banm al gade ! dit l’un d’eux 
Le premier entra dans la pièce et releva sa robe. Il la toucha sans aucune retenue puis retourna vers les  autres. 
- Mesye bon vyann wi ! Map fini bye à m al mange l ! 
Le deuxième attrapa sa bière et déclara qu’il allait regarder le match de football dans la chambre. Les  autres l’accompagnèrent, la télé allumée, le match durant ils se la passèrent de goal an goal de penalty  en carton rouge, jusqu’à ce qu’elle perde conscience sous leurs assauts. 
(A suivre) 
Rete! Li ndispoze wi! Vinn gade si l a mouri non! 
Mesye bye a fini ? 
Non rete 2 nan friijide a . 
Pote youn pou mwen ! Match fini , mral benyen ! 
Se dlo mgen konsa/ al benyen lkay ou! Isit la pa lotel ! 
Elle avait repris conscience mais ne parlait pas. Ils lui avaient délié les jambes , Elle ne s’était pas battue,  restait sans bouger les paupières closes, comme morte. Seule sa respiration indiquait qu’elle vivait  encore. Geoff la ramena dans la toilette et la déposa sans douceur sur le sol. Elle sentit que ça allait  mal se terminer. Il referma la porte. Graduellement les voix se turent. Elle comprit qu’ils étaient sortis. 
Que pouvait-elle faire ? Son impuissance la terrassa. Elle écouta ses respirations lentes puis s’endormit  épuisée. 
Il passa la nuit dehors et revint s’endimancher pour aller a la messe. A travers les conversations  telephoniques elle comprit qu’il y accompagnait sa mère. Il lui dona de l’eau du lavabo a boire. 
- Ou gen manman ou gen fanmi , ou dwe gen sè tou poukisa ou pa kite m ale, M. Geoff mpap di  peson anyen, kite m al pran bus pou m tunen lakay mwen, u pap janm we m ankò, supplia-t-elle 
Il ne répondit rien a cette litanie, lu remit le bâillon et sécurisa ses liens. Puis , frais et endimanché, il  partit pour la messe. 
Bien plus tard il revint la viola, regarda la télé puis s’endormit. Il ronflait de toutes ses forces qund le  téléphone sonna a plusieurs reprises. Il finit par le prendre. 
- Depi yè pou te pote kob la, ou konnen mpa renmen kob mwen ret nan menw , kimkoze mpat  rpoon teflefon nan ? Epi siw depanse yon goud ladan map fout kase kou w. 
- Vinn pote kob la banmwen ! Map krache ate, pa kite l sech ! 
Ill raccrocha, remit un peu d’ordre dans la pièce, replaca Reinette dans la toilette et ferma la porte. U  moment plus tard il sortit. Passa un peu de temps dehors, puis rentra dans la chambre avec une femme.  La voix lui était familière… Elle reconnut l’accent trainard de sa reeptionniste, Barbara. Reinette  écoutait avec beaucoup d’attention. 
Mkontan le w vini lakay mwen , pote kob banm wi. Kenz mil dola, se tout kob semen nan ?  
- Non rete kob Justin an mpoko touche l. 
- Kile lap bay li ? Se pou pase touche nan men l demen ! 
- Sa wap banm nan kob semen nan ? 
- Map baw demil dola, ou mem saw ap bay nomm ou cherie? 
- Yo souse selman mka fe pou ou , fo m al fe zong mwen apresa, mari m ap sispek nou - Kife ou pap banm bagay la? 
- Oui cheri, demen swa ma vinn koupe avew map baw pla konplè jan w remen l lan ! - Ou konn janm renmenl pa gen pi dous pase w, gemit-il. 
Elle ne repondit pas, probablement déjà a l’œuvre. Reinette les ecouta un instant puis entendit basculer  la chaise et s’ensuivit une pleine séance de jambes en l’air. Il soufflait comme un bœuf. 
Barbara se leva brusquement et alla vers la salle de bains., comme un geste coutumier. 
- pa ouvri… pòt la… Il était trop tard. Barbara recula stupéfaite ! 
- Sa sa ye , Geoff ??? se pa ti dam ki te sot Jeremi an ?Sa lap fe la a ? 
- Femen pot la femen dyol ou. Ou pa we anyen la ! SI w pale mpral di mari w tout bagay ei wap  tou regret Mpa vle w pedi travay ou ni nommm ki okipe wla ! Alos femen pot la, ! 
Barbara vit la détresse de Reinette dans ses yeux. Elle n’avait d’autre choix que de refermer la porte. 
- Wap kitel ale Geoff mwen k diw, wap kite l ale. Mkonn tout anba w e ou aka fem konfayns siw  pa kite l ale map mete tout koze w deyo. Wap depi m epi map fe w fe yon tou prizon! Pa fout  betize w avem Geoff!!! Gen bagay wen fe pou kob ,men pa sa! 
- Map laguel demen matenn … 
- Non ! Wap banmwen l pou m ale ave l. Map trayi w.selman li prale ave m. Geoff !!!Geoff ??? Kote rad li? Banm rad li Geoff! Elle délia Reinette et lui passa la barre de savon.
Reinette se baigna rapidement, récupéra son Jeans et son maillot sales et les remit. Barbara la  poussa hors de la porte de l a chambre, elle traversa le couloir et le vestibule et se retrouva dehors.,  Barbara sur ses talons. Devant la maison, elle arreta un taxi, lui remit mile gourdes et lui intima  l’ordre de rentrer chez elle. 
- Mesye Taxi a depoze l nan stasyon Bus Jeremie lui ordonna t-elle, puis a Reinette : Rantre lakay  ou. Piga m wew potoprens ankò pase map pa ka sove w. 
- Mesi pou sa w fe pou mwen , Barbara mwen dwe w la vim… 
- Pa vinn fe dram ni kriye la, al fe wout ou, Lavil pa bon pou ou ! Pa tounen ankò ! 
Barbara la laissa et s’éloigna rapidement. Elle s’assit dans le taxi, En haut du balcon Geoff la regarda  partir sans un geste. 
A la station, elle attendit le bus qui repartait à 7 heures du matin. Elle se sentait vide. Elle vit aux  toilettes toute les ecchymoses sur son corps et se mit a pleurer. Puis elle sécha ses yeux. Personne ne  devait savoir ! Elle emprunta un téléphone et annonça sa rentrée a Ronald. Elle était calme et  imperturbable. 
Personne !!!