Le 21 novembre 1942, un jeune américain d'origine belge, puisque né à Suxy, un petit village de Luxembourg, au Sud de la Belgique Est choisi comme Évêque, pour venir remplacer aux Cayes, en Haïti, Son Excellence Monseigneur François Person, décédé depuis presque deux ans déjà. Son nom est Jean Louis COLLIGNON.
Le 21 novembre 1942, un jeune américain d'origine belge, puisque né à Suxy, un petit village de Luxembourg, au Sud de la Belgique Est choisi comme Évêque, pour venir remplacer aux Cayes, en Haïti, Son Excellence Monseigneur François Person, décédé depuis presque deux ans déjà. Son nom est Jean Louis COLLIGNON.
Il arriva en Haïti le 20 Janvier 1943, sous le gouvernement de Son Excellence Monsieur Louis Borno, alors Président de la Première République Nègre du monde, qui fit un accueil des plus chaleureux au Premier Prélat Américain arrivé en Haïti. Jusque là le Concordat de 1860 accordait le privilège exclusif de l'éducation chrétienne du peuple de Dieu au clergé breton français.
Durant des jours, le Président Lescot organisait des réceptions tant au Palais National que chez lui et en d'autres lieux publics en l'honneur de l'Illustre Invité. Le Président organisait et s'assurait lui même de la sécurité de l'Hôte à chaque déplacement jusqu'au jour où, sous le regard de Dieu et les applaudissements d'une foule en liesse, Monseigneur atterrit sur le tarmac de l'aéroport de Laborde (Kans), rebaptisé aujourd'hui Aéroport Antoine Simon des Cayes. Il prit possession de son Diocèse le lendemain.
Le jeune Évêque, né le 15 Août 1904, propre jour dédié par l'Église Catholique à Notre Dame de l'Assomption, vouait un culte tout spécial à la TRÈS SAINTE VIERGE MARIE dont il fit sa SAINTE PATRONNE.
D'ailleurs, il prit comme devise durant toute sa vie pastorale cette phrase latine: " MARIA, IN TE CONFIDO " traduite en français par " Marie, en toi je me confie ".
Le jeune Évêque, après avoir pris connaissance du lourd dossier qui allait peser sur ses faibles épaules d'humain, s'est attelé au travail sans se plaindre. Il parcourt parfois à pieds, souvent à cheval et très rarement dans la voiture de l'évêchée les quatre coins de la ville et même les recoins, les bourgs et les faubourgs du diocèse. Il créa écoles sur écoles, encouragea les jeunes haïtiens et haïtiennes à embrasser la vie religieuse en se faisant prêtres, religieux ou religieuses.
C'est lui, ce jeune Évêque qui reprend et achève les travaux de construction de notre cathédrale, imposante par son architecture, entamés par son illustre prédécesseur et suspendus depuis la mort de ce dernier. Au frontispice de ce imposant immeuble, la porte d'entrée porte sur son linteau les lettres B M V A C D, encore un hommage à la Vierge Marie. Ces lettres sont des abrégés des mots Beatae Mariae Virginia Assuntion ...qui signifie Bienheureuse Vierge Marie...
C'est à partir de cet Évêque qu'on a commencé à fêter la Vierge Marie chaque 15 Août avec une telle ferveur en Haïti. C'est aussi lui qui a répandu le culte à Marie à travers l'Église non seulement du Sud, mais d'Haïti toute entière. On fête l'Assomption de Marie en Haïti dans presque toutes les grandes villes dont : les Cayes, les Anglais, Petit Gôave, Port au Prince, Cap Haïtien, Wanaminthe. Et depuis environ cinquante ans, ce jour du 15 Août est férié sur tout le territoire.
La génération de Monseigneur, cette génération de 1950 priait et adorait avec ferveur et piété. A la sainte messe du dimanche ordinaire, les filles et les femmes portaient robes longues,
des chaussettes jusqu'aux genoux, chapeau ou mentille sur la tête. On ne parlait pas fort dans les alentours de l'église. Au calvaire il y avait toujours quelqu'un qui priait parfois sous le chaud soleil de midi pour faire pénitence.
La Patronale des Cayes, le 15 Août, était une journée de fête où tout le monde se saluait, se serrait la main. On se rendait visite. On mangeait ensemble. À l'évêchée, tous les prêtres, les religieux et religieuses, les autorités de la ville se réunissaient à l'évêchée sur invitations de Monseigneur et on mangeai ensemble. C'était en quelque sorte, la deuxième communion, le partage, , la convivialité, la fraternité, l'amour. Des pèlerins venaient de partout célebrer avec l'église. L'après midi, vers quatre ou cinq heures, sur la Place d'Armes, la fanfare des Forces Armée d'Haïti donnait un concert où l'on pouvait savourer des morceaux de musique de notre terroir tels que Choucoune, Angélico, Haïti Chérie ect...
Mais la nouvelle génération, celle de 85/ 90 est venue avec une autre tendance et a changé les choses à son sens tout en apportant des touches nouvelles. Ils ont mondanisé la fête tout en respectant l'aspect religieux. Ils ont commencé à faire venir des orchestres d'autres villes. Ils ont fait jouer les New Stars ou les Lionceaux des Cayes, les orchestres Panorama et Méridional se sont parfois mêlés de la partie. Plus tard, ils ont étendu la fête jusque sur la plage de Gelée, véritable centre d'attraction pour le tourisme local et étranger. La plage offre des attractions à nulle autre pareille avec la mer et la rivière de Gelée qui vient en confluent offrir un bain mêlé d'eau douce et d'eau salée qu'on ne retrouve nulle part. Les grands amandiers servant de parassol. Et cette brise légère s'échappant de la mer qui nous
caresse le visage et les cheveux tout en nous raffraichissant la température ambiante du corps. Et Gelée était devenue à un certain moment le rendez vous immanquable de tous ceux qui ont eu l'opportunité de la visiter une première fois. Gelée attirait des gens venus de partout qui grossissaient la foule jusqu'à atteindre sans exagération les cinquante mille visiteurs pour le week end de la patronale.
Et Marcel Mathieu, originaire de la MARMELADE, ce cadre de l'ED'H, fin bricoleur qui se faisait passer pour un maître en matière d'électronique, beau jeune homme, bon viveur, charmeur hors pair, envoyé aux Cayes en mission pour l'ELECTRICITÉ D'HAÏTI, a conçu l'idée de la création de la RADIODIFFUSION CAYENNE avec son ami Fritz Boyard et les encouragements du Révérend Père Roland Lussier, curé de la paroisse du Sacré Coeur. Le projet, couvé sous la cendre, a fini par prendre corps le 19 Juillet 1973.
Cette radio, s'étant imposée dans une société cayenne encore très aristocrate, mais qui en avait besoin, a porté de l'eau au moulin de cette société en y réveillant le sens sportif et culturel d'une jeunesse qui ne demandait pas mieux. Des manifestations culturelles à n'en point finir; des animations sportives, en veux tu? En voilà chaque week end. De jeunes foot ballers des deux sexes fondent des équipes. Le cyclisme surgit d'on ne sait où avec une vitesse fulgurente. C'est à Marcel qu'on doit la percée d'un Saint Vil Lisieux dans le cyclisne ou d'une ......Amazan en foot ball féminin ect.
C'est ce même élan de ce Marcel Mathieu qui va nous gratifier en plus de ces anifestations sportives, des concours de GARGANTUA sous la piste de Marabout Night Club chaque 15 Août où durant toute une semaine de réjouissances en marge de la NOTRE DAME attirent toute foule de curieux en quête de seines détentes. Pour cette journée de la PATRONALE on avait le choix entre la Plage de Gelée pour une bonne baignade, Carrefour Aurel pour une attraction sportive et musicale, le Marabou Night Club vers midi ou une heure pour le concours de Gargsntua, la Place d'Armes pour un grand concert musical animé par la fanfare des F A D'H. Tout ceci se clôturait le soir du 15 Août par un grand bal animé par
un des grands orchestres venus du Cap Haïtien ou de la Capitale. Tout cela était l'oeuvre ou la suite de l'oeuvre de Monseigneur Collignon... Et toute cette pléïade de jeunes prêtres oblats qu'il a fait venir des États Unis et du Canada : Père Bruno Letarte, Père Armand Bédard, Père Roland Lussier, Père Renaud Bouffar,celui ci décédé tragiquement à Chardonnières, Père Charle Héon qui ont tous travaillé dans la grande oeuvre du Seigneur dans le Sud d'Haïti. Ils tous, d'une façon où d'une, apporté leur contribution dans l'accomplisse du sacerdoce de Monseigneur Collignon en laissant derrière eux tous des oeuvres qui durent encore, telles que des écoles, des dispensaires, des centres d'arts ménagers et cullinaires,le Séminaire de Mazenod à Camp Perrin où de jeunes haïtiens ont étudié la théologie et en sint sortis bien formés pour aller porter la bonne nouvelle de l'ÉVANGILE à leurs frères et soeurs qui en étaient assoiffés.
La NOTRE DAME, aux Cayes, depuis des années déjà, n'est plus ce qu'elle était dans le temps. Un manque d'intérêt causé par un relâchement de la piété observé de part et d'autre en est la cause. Mais on retrouve quand même des gens de l'ancienne génération restés encore attachés à la Vierge Marie et qui ne sont pas prêts à la négocier pour rien au monde. Et on ne peut les contraindre de se passer de MANMAN MARI même pour un jour; car elle demeure leur maman dans ciel apportée par le biais de Monseigneur Collignon qui nous a légué plusieurs chansons évocatrices comme celle ci : Mari manman nou.
Nou vini jwenn ou
Nan ou nou twouvé
Jézu.