L’historicité des Platons est intimement liée à la révolution haïtienne et ses débuts dans le Sud. Au prime abord, il convient de situer les Platons dans les hauteurs de la ville des Cayes. Selon À confirmer - Moreau de Saint-Méry, fouineur de son espèce : « Parvenu aux Platons, en jetant les yeux vers le Sud, la perspective est superbe.

LES RÉVOLTÉS DES PLATONS et LA FORTERESSE - CITADELLE DES PLATONS

 

LES RÉVOLTÉS DES PLATONS

L’historicité des Platons est intimement liée à la révolution haïtienne et ses débuts dans le Sud. Au prime abord, il convient de situer les Platons dans les hauteurs de la ville des Cayes. Selon À confirmer - Moreau de Saint-Méry, fouineur de son espèce : « Parvenu aux Platons, en jetant les yeux vers le Sud, la perspective est superbe. On domine toute la plaine de Cayes,  et la vue se promène  depuis le  morne des Orangers entre Saint-Louis et Cavaillon, jusqu’à la pointe de l’Abacou. Au nord-est, la plaine de Cavaillon se montre comme une longue gorge entre le morne du Fond-des-Frères, celui de la Cavalière, la chaîne de Cavaillon, et les mornes élevés de Saint-Louis. Dans le lointain la perspective s’élargit, et l’on découvre vers l’est-sud-est les montagnes de Jacmel, et avec un ciel pur, celle de la Selle montre aussi sa cime ardue. Au nord, on considère la prolongation des chaînes qui séparent les deux faces de la partie du sud »

Quand la nouvelle de la prise d’armes d’Ogé et de Chavannes dans le Nord arriva dans le Sud, les métis ou mulâtres autour de la ville des Cayes de même campèrent en armes sur l’habitation Prou en novembre 1790, réclamant l’application du décret du 8 mars 1790 en faveur des affranchis. Ils furent dispersés mais restaient vigilants en insistant sur la participation des propriétaires libres à l'élection des assemblées provinciales. L'Assemblée Nationale de France prit un nouveau décret le 15 mai 1791 qui accordait l’égalité des droits politiques aux affranchis libres nés de père et de mère libres.

En réclamant leurs nouveaux droits acquis, les tensions entre mulâtres, noirs libres, et blancs prirent alors de l’ampleur, des affrontements eurent lieu, notamment à Port-au-Prince lors du massacre organisé par Caradeux et Praloto le 21 et 22 novembre 1791, plus connu sous l’affaire de la Sainte-Cécile : massacres de noirs et de mulâtres, maisons et établissements de commerce des colons pillés et incendiés, 27 des 30 îlets que comptait Port-au-Prince étaient consumés par les flammes, près de 500 maisons incendiées, des pertes matérielles estimées à 50 millions de Livres de l’époque. En conséquence, au tournant de l’année 1792, les affranchis du Sud occupèrent la ville des Cayes.

 

Pendant que la révolution de 1791 se radicalisait dans le Nord de Saint-Domingue, l’Ouest se confortait dans une politique de concordats entre les blancs déjà divisés entre eux et les mulâtres qui réclamaient leurs droits politiques. Les esclaves de l’Ouest et du Sud ne s’étaient pas soulevés à l’instar de leurs frères du Nord. Dans le Sud, la tension était vive entre les mulâtres et l’Assemblée Paroissiale qui leur déniait leurs droits tout en armant leurs esclaves contre eux. Les mulâtres finirent par s’imposer par le biais d’André Rigaud, alors bras droit du commissaire civil Saint-Léger.                                                      

Rigaud fit son entrée aux Cayes le l4 juillet 1792 avec deux compagnies de mulâtres en armes. L’une se dirigea vers Torbeck, l’autre resta aux Cayes. Aussitôt, des conflits éclatèrent dans la région entre blancs, mulâtres et esclaves. Rigaud et le commandant en chef Thiballier essayèrent sans succès d’apaiser ces accrochages jusqu’au jour où ce dernier émit une proclamation jugée menaçante par les esclaves. La réaction ne se fit pas attendre. Deux groupes étaient formés : l’un, sous les ordres d’un nommé Armand, se dirigea vers les Platons ; l’autre, avec Martial, prit la direction des hauteurs de la Ravine Sèche.

Les esclaves observaient avec intérêt, bien entendu, cette zizanie politique entre les affranchis et les blancs, sensibilisés de surcroît par la réunion ou la révolution au Bois-Caïman la nuit du 13/14 août 1791 suivi de la révolte générale des esclaves du Nord le 21/22 août, une semaine plus tard. Suite à ces événements au Nord, les blancs brandirent la possibilité de l’abolition de la peine du fouet, incluant trois jours de repos par semaine. Dans le Sud, les esclaves vinrent à réclamer les trois jours par semaine. La peine du fouet n’occupa pas le devant de la scène, car l’exploitation du Sud eut lieu fort tard comparativement au Nord, le ratio de gens de couleurs était aussi plus considérable, les gens de couleur étaient à la fois riches et nombreux dans le Sud, et l’esclavage n’avait pas été aussi brutal que dans le Nord. De plus, les affranchis n’hésitèrent pas à armer leurs ateliers et promettaient la liberté aux esclaves.

 

Le brasier saint-dominguois, ci-après Haïti, s’enflammait de plus en plus. La France avait pris alors le décret du 4 avril 1792 accordant les droits politiques à tous les hommes de couleur et nègres libres. Rien de neuf à l’horizon, les choses s’envenimaient. Ce fut dans ce climat que   deux principaux chefs noirs, Armand, nègre de l’habitation  Berault  et  Martial  dit  Maréchal  nègre  de  chez Pemerle,  arrivaient  aux  Cayes  le  27  juin  1792 et réclamaient les trois  jours    par  semaine  et trois cents libertés, selon une communication entre le commandant français Thiballier et André Rigaud.  Face au refus des autorités, les révoltés allèrent camper en armes dans les hauteurs des Platons en juillet. Comme la dénomination l’indique un peu partout en Haïti, un platon est un espace relativement plat au milieu de hautes montagnes. De là, ils opérèrent des razzias autour de Torbeck et des Cayes et incendièrent diverses habitations dans la plaine. Le Gouverneur Blanchelande arriva dans le Sud, débarqua à Tiburon.

Dès son arrivée, l’Assemblée Paroissiale le força d’entreprendre une expédition contre les esclaves révoltés campés aux Platons. Après maintes hésitations et frictions locales, il finit par se décider et planifia une attaque en tro is colonnes pour le 6 août 1792. Cette entreprise devait se 

 

baser sur les éléments ‘surprise et concertation’, mais les plans avaient été éventés et des membres des gardes nationaux s’arrêtèrent en cours de route sur leurs habitations dévastées. Tout se fit en désordre et les esclaves mirent les colonnes en déroute les unes après les autres, laissant sur le terrain 5 officiers et 200 hommes tués.  Blanchelande fut battu à plate couture dans la première semaine 5 – 7 d’août 1792. Il dut précipitamment quitter les Cayes le 9 août.

Le lendemain de son départ, le 10 août, les révoltés des Platons faisaient alors à la municipalité cayenne des propositions de paix. Dans un rapport-journal sur l’affaire des Platons écrit le 1er septembre 1792, nous lisons, en effet, que les esclaves demandaient d’abord la liberté générale pour tout le groupe, trois jours de liberté par semaine aux ateliers, et la propriété exclusive des Platons. Toutefois, un des prisonniers libérés par les révoltés révéla qu’ils avaient beaucoup de munitions, et «quant aux causes de la révolte, elles seraient liées aux événements du Cap. Lesnègres des Platons disent que l’on a tué beaucoup de nègres du côté du Cap et que“c’est faute à blancs”; que le Cap, Jacmel et les Platons ne font qu’un et ce que ferale Cap fera loi pour le reste de la colonie ». (Thésée)

En janvier 1793, Polvérel ordonna un assaut sur les Platons. Coincés, les esclaves quittèrent les lieux pour se réfugier dans les montagnes du Macaya. Pour une idée de l’état d’esprit des révoltés, Honoré Gensterbloem, le 17 janvier 1793, Les Cayes, écrivait à Mlle F. Bodereau à Lille : « Ces gueux de nègres venaient nous traiter de brigands blancs et nous disaient que ce pays n’était pas pour nous, qu’il était pour eux, mais nous leur faisons voir le contraire ». (Foubert).

Avec l’arrivée de la  deuxième commission  civile le  18  septembre  1792  pour faire appliquer la loi du 4 avril, de nouvelles troupes accompagnaient Sonthonax, Polverel et Ailhaud. De nouveaux bataillons de l’armée française arrivaient en renfort aux Cayes. Ils établirent quantité de camps tout autour de la plaine du fond pour empêcher les révoltés de descendre les montagnes des Platons et faire des descentes dans les rangs des civils et militaires Français. Ces derniers décidèrent de passer à l’action au début janvier 1793. Militairement planifié avec stratégies différentes pour chaque régiment, l’assaut sur Platons eut lieu le dimanche 13 janvier,  après quatre jours de marche. 

Selon diverses communications datées des Cayes en ce début de 1793, des témoins rapportèrent d’une part que le retranchement des révoltés des Platons se trouvait  sur « le sommet d'un morne très élevé et entouré d'un rempart de huit pieds de largeur, de terres rapportées et soutenues seulement par des lianes, nouées en dedans du camp, de sorte que au moment où l'armée qui aurait attaqué ce camp aurait enveloppé ces remparts et voulu monter à l'assaut, les lianes auraient été coupées en dedans et l'énorme quantité de terres qui formait ces remparts aurait tombé au pied du morne qui est 150 pieds et aurait indubitablement emporté tous ceux qui se seraient trouvés devant… Cependant, la situation des nègres aux Platons était loin d'être brillante car non seulement ils manquaient de vivres et de munitions mais ils comptaient un grand nombre de malades variole ou “verrettes” ».

D’autre part, que les révoltés des Platons « s'étaient donné des chefs et une organisation rudimentaire. Au nombre de quelques centaines, armés de fusils récupérés lors de la défaite des Blancs aux Platons, ils étaient commandés par Armand, nègre de l'habitation Bérault, Martial dit Maréchal, de chez Pemerle, et Jacques, de l'habitation Formon M. Ils avaient établi leurs camps au milieu des bois sur des caféières récemment ouvertes dans ce quartier neuf. On devait y découvrir « sans exagération autant de cases qu'il y a de maisons aux Cayes » ainsi que « deux infirmeries et deux grands magasins à vivres ». (Foubert, ibid.)

Les divers campements des révoltés avaient été démantibulés et livrés au pillage à travers un carnage, qui vit les Français exterminer autour de 300 femmes, vieillards, guerriers blessés et invalides, enfants, malades, etc., quand les guerriers valides et armés, les esclaves irréductibles s’étaient déjà retirés et avaient évacué vers les montagnes plus hautes de Macaya. Le pic  Macaya est à  2345 mètres d’altitude,  le point le plus haut dominant du massif de  la  Hotte situé dans le Sud-Ouest de la presqu'ile du Sud. Toutefois, avec le départ de Polvérel pour Port-au-Prince avec les troupes françaises, les révoltés exaspérés, pour se venger par le massacre de leurs femmes, enfants, vieillards, incendièrent des habitations de la plaine des Cayes et firent bien des ravages.

A partir de 1793, la politique changea de cours à Saint-Domingue, ci-après Haïti. La plupart des colons rejetaient les décisions de la France admettant que les affranchis et noirs libres de bénéficier des mêmes droits qu’eux. Sonthonax, Polvérel et Ailhaud, de la deuxième commission civile armèrent d’abord les affranchis pour contrecarrer les blancs monarchistes. Les colons planteurs firent alors appel à l’Angleterre dans le Sud et dans l’Ouest, alors que Toussaint Louverture guerroyait les Espagnols dans le Nord. 

Les commissaires civils furent obligés de prononcer l’affranchissement général le 29 août 1793 et un mois plus tard Polvérel en fit de même dans l’Ouest et le Sud. Dans le Sud, la Légion de l’Egalité avait été mise sur pied et André Rigaud en devint le colonel en 1794. Il gagna la soumission de beaucoup de noirs révoltés. Les colons planteurs firent alors appel à l’Angleterre dans le Sud et dans l’Ouest, alors que Toussaint Louverture guerroyait les Espagnols dans le Nord. Tous en voulaient du gâteau saint-dominguois, et les revirements politiques et stratégiques des acteurs de la Révolution française et de la Révolution haïtienne se jouaient et accentuaient les diverses guerres sur le terrain Ayisien, et au terme des clauses du Traité de Bâle de 1795 et de Saint-Ildefonse en 1796. 

Alors que Toussaint Louverture et André Rigaud parvinrent à chasser les Anglais et les Espagnols pour préserver la colonie au profit de la France, le gouvernement français dépêcha Hédouville en 1798 qui ne fit que brouiller Louverture avec Rigaud, et occasionner la guerre civile de 1799 – 1800, puis la prise de la partie de l’Est de l’île selon le Traité de Bâle du 22 juillet 1795 entre l’Espagne et la France. L’expédition Leclerc décidée par Bonaparte dans le but de rétablir l’esclavage mit l’emphase sur les larmes de feu et de sang qui aboutirent à Vertières, le 18 novembre 1803, et l’armée indigène, le 1er janvier 1804, proclama l’indépendance d’Haïti. 

 

LA FORTERESSE - CITADELLE DES PLATONS

La première révolte d’esclaves triomphante dans toute l’histoire de l’humanité. Une grande première qui sonna le glas de l’esclavage, de la traite négrière, du système colonialiste, et qui, entre autres, allait précipiter la Révolution Industrielle, car la main d’œuvre servile avait fait son point. Toute la philosophie des mouvements de libération à travers le monde en découle. Maintenant, il fallait consolider l’Indépendance acquise par les armes.

 

Et ce fut ainsi que dans la crainte d’un retour offensif des Français après l’indépendance, que Dessalines prit l’Ordonnance du 9 avril 1804 qui prescrivait aux généraux divisionnaires la construction de fortifications sur les plus hautes montagnes qui dépendaient de leurs commandements respectifs. L’emplacement stratégique des Révoltés des Platons vint à l’esprit, et le général de Division Geffrard se mit à l’œuvre. Dans le Sud, la Citadelle des Platons, avec ses casernes souterraines dans la perspective de protéger ses défenseurs contre les projectiles ennemis, fut érigée en 1804 par l’ingénieur Morancy, sous le contrôle et la direction du général Nicolas Geffrard.

Alors que le général Geffrard visitait le général Jean-Louis François, à l’Anse-à-Veau vers la fin de décembre 1805, un nommé Germain Picot, cultivateur de la région mécontent de la gestion de Dessalines d’après Madiou, s’empara de la Citadelle des Platons. Toutefois, d’après Ardouin, Germain Picot était plutôt un ancien capitaine qui avait été dégradé puis renvoyé de l’armée ; il appela aux armes les cultivateurs mécontents de la région et assaillit la Citadelle qui contenait une quantité considérable de munitions. Picot profita du fait que la majorité de la garnison de la Citadelle s’était rendue à une fête dans le voisinage pour attaquer et prendre la forteresse.

 

Quand cette nouvelle arriva aux Cayes, le général Moreau se rendit sur les lieux, mais à cause de la nuit, il renvoya l’attaque au lendemain matin. Entre-temps, le général Geffrard fit volte-face et arriva au pied du morne abritant le village Leprêtre ; il blâma le général Moreau et lança une attaque immédiate sur les insurgés. Germain Picot s’enfuit, mais utilisant une des batteries de la fortification, il tira un canon à mitraille qui ne put cependant arrêter la marche du général divisionnaire, qui reprit la Citadelle des Platons. (Ardouin)

Vers février 1814, la Citadelle des Platons était commandée par le colonel Lévêque qui agissait contre les actions de Goman dans les environs. Le 2 mars 1820, dans le cadre de la ‘pacification’ de la Grande-Anse, le président Boyer se trouvait dans le Sud ; il se rendit à la Citadelle des Platons pour rendre hommage aux restes du général Geffrard, décédé le 31 mai 1806 et enterré dans la cour de la Citadelle. Le journal L’ABEILLE HAÏTIENNE rapporta dans ses colonnes divers réflexions et propos tenus autour de la tombe de Geffrard à cette occasion. Une de ces interventions honorait Geffrard en ces termes :

 

 

« …O valeureux Geffrard, peut-on contempler cette forteresse où tes mânes reposent, sans offrir un tribut à ta mémoire ?… Ta tombe va devenir un autel consacré au patriotisme et la belliqueuse jeunesse à qui sera confiée la garde de cette véritable citadelle, apprendra au pied du mausolée qui renferme tes cendres, qu’il lui faut servir la belle et reconnaissante Haïti comme tu l’as fait, pour mériter d’être inscrite sur les pages de notre histoire… Le ciseau … va éterniser sur la pierre indestructible le souvenir de tes bienfaits. » (Madiou)

 

 

Après la mort du président Philippe Guerrier (15 avril 1845), et tout au long de la présidence de Louis Pierrot (16 avril 1845 - 1er mars 1846), les Piquets étaient en ébullition dans le Sud, suite à une nouvelle initiative de Jean-Jacques Acaau. Celui-ci, pour éviter d’être pris, se suicida au début de mars 1846. Les Piquets s’emparèrent aussi de la Citadelle desPlatons. Sous le président Jean-Baptiste Riché (1er mars 1846 - 27 février 1847), une offensive gouvernementale dirigée par le général Samedi Télémaque, le 7 avril 1846, détrôna les insurgés qui furent forcés d’évacuer la fortification. (Dorsainvil)

Les Piquets se réorganisèrent et se concentrèrent dans divers bourgs du département du Sud. Des échauffourées eurent lieu de temps à autre, par exemple sous Soulouque (1er mars 1847 – 15 janvier 1859), à Aquin en 1848. Un peu plus tard, sous Geffrard (20 janvier 1859 – 13 mars 1867), un groupe d’anciens Piquets prit les armes dans la plaine des Cayes, à Chollais – giron immédiat des Salomonistes. Le 1er mai 1862, les insurgés des Cayes occupèrent la Citadelledes Platons, grâce à la complicité du colonel Pierre Joseph qui en était le commandant. (Les Griots) D’autres faits historiques non encore répertoriés se sont sûrement passés à la Citadelle desPlatons

Au niveau touristique, pour s’y rendre, il faut d’abord laisser les Cayes et emprunter la route de Torbeck, puis opérer une bifurcation à droite vers Ducis. Une fois la rivière l’Acul traversée, l’excursion se poursuit sur le morne jusqu’au parking de la Citadelle. La vue féerique qui se dévoile dans les environs de la Citadelle est merveilleuse. Au nord, du côté de Formon, l’observateur peut contempler la verdure et les sommets du Macaya ; sur le flanc sud, une vue panoramique porte à remarquer les baies des Flamands et Dumesle, la rade des Cayes, les embouchures, l’Ile à Vache et Cayes à l’Eau à ses pieds, la pointe Abacou et son pourtour ; à l’ouest, toute la plaine des Cayes et les montagnes qui la bordent à l’arrière-plan ; vers l’est, les rivages de Port-Salut, Côteaux, Chardonnières, Les Anglais, etc.

 

 

Au beau milieu de la cour supérieure de la Citadelle des Platons se trouve une conception architecturale ayant la forme d’une flèche géante positionnée à même le sol. Cette représentation architecturale n’est en fait qu’un chemin qui mène vers les casernes souterraines. A gauche de cette entrée peut être observée la bouche d’un canon dont le socle se retrouve dans une des chambres souterraines; ce qui donne à penser que la pièce d’artillerie avait été incrustée dans le mortier (dans un dortoir puisque l’on observe la forme d’un lit juste en-dessous de la partie arrière du canon)  lors de l’exécution des travaux en 1804. Dans la cour supérieure se trouve aussi la tombe de Geffrard. La Citadelle des Platons est un important monument historique relevant de notre patrimoine national. La Citadelle des Platons a été classée Patrimoine national par l’arrêté présidentiel du 23 août 1995.

Le séisme du 14 août 2021 dans le Sud a mis à plat la Citadelle des Platons.  Seuls, restés debout, étaient deux tuyaux menant l’eau dans les citernes. De ces dégâts incommensurables, une lueur d’espoir est observée à l’horizon, car une étude était en cours pour la restauration de ce patrimoine historique. 

L’étude en question mentionnait « la mise en valeur et la restauration du fort des Platons  relève de ces chantiers qui participent du Plan stratégique de développement pour Haïti (PSDH), Programme « Tourisme côtier durable » (TCD), financé par la Banque interaméricaine de développement (BID) dans le cadre de l’amélioration du produit touristique. Le maître d’ouvrage est le ministère de l’Économie et des Finances (MEF) par le biais de l'Unité technique d’exécution (UTE) avec l’appui technique du ministère du Tourisme et de l’Institut de sauvegarde du patrimoine national (ISPAN).

Les travaux qui nécessairement doivent être révisés après le tremblement de terre, comportaient à priori « un espace comportant un belvédère au bastion nord donnant vue sur les Platons, la vallée de Leprêtre et la plaine des Cayes-du-Fond et l’île-à-Vache, et d’un mémorial dédié à Nicolas Geffrard qui devait remplacer la tombe vétuste et qui serait orné d’un obélisque gravé au portrait de Geffrard ».

 

BIBLIOGRAPHIE : 

- Ardouin, Beaubrun, Etudes sur l’histoire d’Haïti, Tome VI, Chapitre VII, Chez l’Éditeur : Dr François Dalencour, P-au-P, 1958, p. 48.

- Foubert, Bernard, Colons et esclaves du Sud de Saint-Domingue au début de la Révolution, Revue française d'histoire d'outre- mer, tome 61, n°223, 2e trimestre 1974.

- Foubert, Bernard, Les Volontaires nationaux de l’Aube et de la Seine Inférieure à Saint-Domingue (octobre 1792 – janvier 1793) - Bulletin de la Société d’Histoire de la Guadeloupe, Numéro 51, 1er trimestre 1982.

- Dorsainvil, J.C. Dr, Histoire d’Haïti, Éditions Henri Deschamps / F.I.C., P-au-P, 1969.

- Les Griots, Hebdomadaire politico-social, # 64,65 – vendredi 15 et 22 avril 1949.

- Madiou, Thomas, Histoire d’Haïti, Tome III 1803-1807, p. 334 / Tome V 1811-1818, p. 224 / Tome VI 1819-1826, p. 61, Éditions Henri Deschamps, P-au-P, 1988, 1989. 

- Thésée, Françoise, Les Assemblées Paroissiales des Cayes à Saint-Domingue (1774 - 1793), in Revue de la Société Haïtienne d’Histoire et de Géographie, Vol. 40, No.137, décembre 82, Ateliers Fardin, P-au-P, 1982.

* Texte et prises de vue, revus, augmentés et corrigés en août 2021 (Vol III & Vol VII)

 

 

A propos de

Jean Ledan fils

Jean Ledan fils est connu pour sa célèbre série A propos de l’histoire d’Haïti, saviez-vous que… ; il poursuit inlassablement son dialogue avec les événements et personnages de notre histoire en offrant à la délectation du public des ouvrages tels, A propos de l’histoire d’Haïti, saviez-vous que……

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