Libre-penseur… Penseur libre !

Le libre-penseur a une mode de pensée, une méthode d’action dépouillées de prémisses religieuses, philosophiques, idéologiques ou politiques. La libre-pensée se base éminemment sur l’empirisme des propres expériences personnelles, la raison et la logique pour se forger une opinion, élaborer un doute afin d’écarter tout dogme. Les libre-penseurs déclarent être rationalistes en général, mais se divisent dans la vie courante  -opposition en particulier aux autorités, aux dogmes religieux et aux sociétés inéquitables- en libres-penseurs athées, agnostiques ou déistes. Il existe, cependant, des liens étriqués entre la libre-pensée, l’athéisme, le scepticisme, le rationalisme et l’humanisme.

Ne concevant pas d’interdit sur sa trajectoire, il poursuit son sujet avec assiduité, en dépucelant résolument les tabous et les mythes à qui mieux mieux. Au niveau de la psyché, il se promène là où il le désire… pour récurer, rétablir et subvenir à ses sentiments. Il ne se gêne pas d’être iconoclaste ou irrévérencieux dans un parcours d’aventure, de quête ou d’inquisition. Avec une telle démarche, aucune voie ne lui résiste, ne le ralentit ou le fait hésiter puisqu’il conforte ses principes…

À son remue-méninges, il se laisse parfois tenter, guider, transcender… par : “ le trop plein d’obsessives réflexions, la démesure de ses cogitations, l’excès compulsif de la curiosité, le trouble de hâtifs jugements, le déséquilibre quasiment tortueux des recherches… “ ou transporter, à son insu, par la bulle émergeant de l’extrospection ?
 
Au libre-penseur qui semble chercher la vérité en cheminant hors des sentiers battus, au-delà des connaissances limitées, sur les hautes cimes sauvages ou dans le silence lumineux du désert… scrutant
les données de travers, bouleversant les hypothèses et théories bien établies… il s’avère tout-à-fait noble et justifié, en tant qu’analyste de pointe, de vouloir souligner aussi la bonté des gens… bien que l’observation du genre humain lui a, dès le jeune âge,

 

décillé les yeux sur leur nature intrinsèque, leur vrai visage, et les ans se sont chargés d’aiguiser sa perspective et son discernement.

Toutefois, il vous avouera qu'il n’a pas une très grande confiance en l'humain, pour ce qu’il est, trop fragile, souvent à la merci des éléments, limité dans le temps et l'espace. Un être qu’un rien épouvante ou déstabilise jusqu'à la psychose de la démence ; prisonnier de la matière et des plaisirs qui le contraignent et le manipulent en maîtresses irascibles ; se devant constamment de rechercher un point d'appui, solliciter une aide soit spirituelle ou psychologique pour survivre, s'organiser, se réaliser pleinement en contenant ses angoisses existentielles.

Cette créature quasi-énigmatique dotée de sens, d’émotions et d’intelligence, détient le triste record des pires extravagances, des guerres meurtrières innommables, d’holocaustes et d’hécatombes ignobles, de tueries terrifiantes, d’ignominies et de paraphilies malsaines, d’abominations infectes, de sacrifices et d'assassinats démoniaques, de pillage et de fraudes immondes, de cannibalisme, de nécrophilie, de viol collectif en série, de tortures et de supplices odieux, de crucifixions d’adversaires politiques… en : « Éteignant sciemment des mégots dans les yeux limpides de jeunes bambins; recevant à la volée sur la pointe des baïonnettes, des nouveaux-nés à la mamelle; déflorant digitalement des fillettes impubères en jubilant, avant de les achever sous les yeux révoltés des parents enchaînés, en sursis d’exécution; lésant, castrant ou émasculant sans pitié, de jeunes gaillards en âge de procréer; éventrant froidement avec des poignards effilés et souillés, de jeunes primipares transpirantes d'hyménées; et, répandant en libations, sur la voie publique leur sang innocent encore chaud avec le fruit béni de leurs entrailles...offerts ainsi en pâture aux charognards ».

Ô sacrilèges damnés par la Providence..., carnages et génocides ayant libre cours sur la planète, pratiqués périodiquement par toutes les nations à travers les siècles, restés bien souvent impunis, puisque perpétrés ad nauseam dans l'indifférence presque généralisée.

L’humain, fanfaron dépressif des fois, bien souvent dépourvu de bon sens… monstre brutal décrié tantôt, peut aussi décider d’exercer des talents pour inscrire sa marque dans le firmament. L’homme ou la femme devient ainsi le vecteur, le médium de l’émerveillement et du bonheur quand il nous subjugue par l'illumination de sa vision, l'aurore de sa bonhomie magnanime, la beauté et la profondeur de ses chefs-d’œuvre… dans le domaine musical, pictural, plastique, littéraire, théâtral, d’ingénierie urbanistique et technologique...

Des créations, des compositions, des inventions et découvertes qui s'élèvent de l’ordinaire pour rejoindre la Voie lactée d’étoiles scintillantes; réalisant des missions humanitaires bénéfiques mais risquées, des explorations scientifiques d’avant-garde ou périlleuses; des actes d'excellence, de dépassement d’être et d'héroïsme; des œuvres de charité et de don de soi qui ennoblissent l'âme… L'homo-sapiens inspiré, soulève ainsi l'admiration, regagne l'estime de ses pairs et rallume ou mieux ravive la flamme de l'espoir jusqu’à celle de l’espérance…

Aux antipodes de la biosphère, se trouvent retranchés les purs et les durs. Chacune de ces lignées lutte âprement pour étendre son empreinte et rentabiliser son fond de commerce, alors que la majorité silencieuse entre les deux pôles, face aux paradigmes, se confond en paradoxes… lesquels déroutent les scientifiques et défient les philosophes.

Cet arc-en-ciel de caractères variables, cohérent à l’espèce humaine, facettes multiples d'un joyau mat ou mimétisme, permet d’incarner l'ange ou le démon… selon le cas. Ce libre-arbitre qui alterne ténèbres et lumières, réside en chacun de nous, et y sommeille tranquillement, mais est prompt à réagir tel l’éclair en un ciel serein. Le même quidam peut nous surprendre, nous charmer, nous ravir, voire nous éblouir jusqu'à ce que l'on crie au génie, et qu’on le porte aux nues; ou, nous faire pleurer amèrement, et blasphémer rageusement. Car bien souvent les vices et la folie flirtent, folâtrent, forniquent, copulent… avec le génie du beau, du bon et du bien.

D’autre part, puisque le vent de la folie balaie placidement le panorama de l'espace vital, ne devrait-on pas se méfier beaucoup plus d’individus quelconques et de l'environnement que de soi-même, se demande le jeune néophyte ? Évidemment, lui répondrait-on avec aplomb.

Quant au penseur croyant en Dieu, extra-lucide c’est-à-dire parvenu à un niveau de conscience éveillée remarquable : “ Penseur libéré, donc libre, épuré de multiples tares… ” il aura du mal à déléguer le contrôle de sa vie aux caprices de feux-follets versatiles, de cancres ubuesques, d'ivrognes et de drogués compulsifs, de leaders malhonnêtes, de tyrans haineux et cruels, de gourous psychopathes...

Il l’affirme donc sans ambages, n'en déplaise à ses fieffés détracteurs, seul le Grand Architecte de l’univers conservera sa pleine et entière confiance. Aussi, l’abritera-t-il sous ses Ailes de Feu aux jours du malheur, en son Temple de jaspe suspendu sur les nuées, le préservera de sa propre déviance et le tiendra éloigné de celle de ses instables et incorrigibles congénères…

Ayant en outre, étudié, décodé et intégré en son essence l’enseignement Divin, il ne se présentera pas en Libre-Penseur, puisqu’il respecte, en son âme et conscience, le Sacré et l’Absolu… Il s’affirmera plutôt en Penseur libre, chrétiennement libéré, entre autres, de trois types de poison violent contre l’émancipation spirituelle que sont : “ l’ignorance bête, la haine abrutissante et les archaïsmes délétères “. Un homme ou une femme équilibré-e, mieux ancré-e au cœur et aux piliers de son existence, pleinement orienté-e vers les objectifs lumineux et gratifiants d’une destinée salutaire.