Les nouvelles qui précédaient l’arrivée de l’ouragan étaient démoralisantes. L’administration de la cité ne pouvait se permettre les mesures de précaution urgentes prônées sur le champ.
Les nouvelles qui précédaient l’arrivée de l’ouragan étaient démoralisantes. L’administration de la cité ne pouvait se permettre les mesures de précaution urgentes prônées sur le champ. On entend dire que le gouvernement haïtien n’a répondu à aucune des requêtes du maire de la ville des Cayes. Alors en pleine campagne présidentielle les haïtiens avaient la tête surtout ailleurs. .
Et Matthew d’arriver comme un cheveu sur la soupe ; c’était du trois au quatre octobre 2016. Enfin nous voilà tous fixés ! Ou du moins partiellement, car les luttes intestinales battent leur plein pour réclamer la gouverne de ce lopin de terre d’Haïti. Matthew n’a fait que rouvrir la plaie étalée sur la face d’Haïti depuis son indépendance : la fuite en avant. Dans le département du Sud les assauts répétés du cyclone ont dévasté les jardins, détruit des maisons, inondé les villes et emporté des vies humaines.
Peu de temps après qu’un tremblement de terre eut englouti une bonne partie de la population de la capitale, le Sud vient de recevoir sa ration de destruction. Pourquoi tant de malheurs à s’abattre sur cette fière république, fontaine de libertés ?
Et voilà nos preux montés sur les grands chevaux! L’un demande l’autorisation de jeter un pont, un autre veut rebâtir la ville à lui seul. Les sinistrés attendent ; les routes sont coupées. Des scènes de pillages par des compatriotes des premiers camions de secours essayant d’atteindre la zone Sud en grande partie affectée.
Et des cris de rage de fuser ă la traversée des troupes dominicaines escortant un convoi de centaines de véhicules chargés de denrées alimentaires pour voler au secours des plus démunis. C’est à se demander ce que nous, Haïtiens, leur avions infusé en termes de stimulus lorsque nous avions passé 21 ans à les occuper durant le gouvernement de Jean Pierre Boyer. On avait fermé leurs écoles et ouvert des casernes. En tous les cas Ils s’en sont bien sortis puisqu’ ils sont sur le terrain ă nous prêter main forte.
Dieu merci, la ressource la plus importante n’a pas disparu. Les citoyens ont survécu et l’intelligence disséminée dans l’éther attend encore d’être utilisée à bon escient. Les gens du Sud sont déjà sur leurs pieds face à la réalité désolante. Ils s’entraidaient déjà durant les bourrasques de vents. Ils se donnaient la main pour vider les maisons et chercher refuge ailleurs. Maintenant ils évaluent l’ampleur des dégâts. Beaucoup de pain sur la planche. Où donc se trouve le bon bout pour démarrer une fois pour toutes afin de déclencher définitivement cette force de l’union ?
Le soleil n’a pas tardé à darder à nouveau la terre de ses rayons vivifiants. Toutes les conditions de base sont jusqu’ à présent remplies pour une vie meilleure. Quelque chose retient les énergies synergiques. Tant bien que mal la vie reprend petit à petit. L’aide afflue. Tout le monde veut mettre la main à la patte ; l’appel aux fils authentiques est lancé. L’espoir renait. Une ombre encore pâle d’organisation semble se répandre au sein de la commune du Sud. Va-t-on pouvoir travailler à contrer les méfaits des mesures inappropriées de jadis ? Demain sera un autre jour.