La nouvelle du décès de Luc Montagnier, biologiste et virologue récompensé pour avoir découvert le virus du VIH par le Nobel de médecine avec François Barre-Sinoussi en 2008, est confirmée.
La nouvelle du décès de Luc Montagnier, biologiste et virologue récompensé pour avoir découvert le virus du VIH par le Nobel de médecine avec François Barre-Sinoussi en 2008, est confirmée.
L'information suscitait le suspense avant d'être confirmée. Le service “CheckNews” de Libération a finalement confirmé que le certificat de décès du biologiste et virologue Luc Montagnier avait bien été déposé à la mairie de Neuilly-sur-Seine.
Né en 1932, Luc Montagnier avait été récompensé en 2008 avec la chercheuse Françoise Barré-Sinoussi du prix Nobel de médecine pour leur découverte du VIH. Une découverte réalisée dans le cadre de ses missions à l’Institut Pasteur, où il avait créé l’unité d’oncologie virale. Décédé le 8 février à l’âge de 89 ans, le virologue français avait créé la controverse ces dernières années avec des positions antivax, déclarant que le coronavirus a été fabriqué en laboratoire avec une combinaison du VIH.
Au cours de sa carrière, Luc Montagnier a reçu également les médailles d’argent et de bronze du CNRS, a enseigné à l’université de New York, a dirigé la Fondation mondiale recherche et prévention Sida, et a même eu le droit à une fondation à son nom sous l’égide de l’UNESCO -elle sera finalement fermée en 2017. Luc Montagnier s’inscrit également, à la fin des années 2010, dans des positions, entre autres antivax. Trois sur les onze injections obligatoires dans l’enfance trouvent grâce à ses yeux, les autres sont accusées d’être du poison. Il était proche de l’homéopathe Corinne Skorupkas, qui assure pouvoir guérir l’autisme, grave trouble du développement qui réduit la capacité à communiquer et à interagir.
Dans les années qui suivent son prix Nobel, le parcours de ce dernier prend un tournant largement décrié par ses confrères. Il assure notamment qu’il suffit d’un bon système immunitaire pour combattre le Sida, et devient un émissaire de la théorie de la mémoire de l’eau. Cette hypothèse émise par le médecin immunologue Jacques Benveniste, et très critiquée, soutient notamment que l’eau garde en mémoire certaines propriétés des composés avec lesquels elle a été en contact. Une théorie à la base de l’homéopathie.
Le monde de la science évoque tour à tour la dérive, ou le naufrage de celui qui fut l’un des leurs, désormais conspué par l’Institut Pasteur ou au sein de l’Académie nationale de médecine. Après ses déclarations antivax, une centaine de scientifiques publie une tribune accusant Luc Montagnier d’utiliser son prix Nobel pour diffuser des idées et des messages dangereux pour la santé. C’est d’ailleurs le site complotiste France Soir qui a de prime abord annoncé son décès.