L’éducation est transmise par la famille en premier lieu. Puis vient l’école. Force est de constater que, de nos jours, la moralité et le respect de soi pourtant enseignés et appris depuis notre plus tendre enfance tendent à rester dans l’ombre.

L’éducation est transmise par la famille en premier lieu. Puis vient l’école. Force est de constater que, de nos jours, la moralité et le respect de soi pourtant enseignés et appris depuis notre plus tendre enfance tendent à rester dans l’ombre. Mais à qui revient la faute ? À qui est confiée la tâche d'inculquer ces deux valeurs devant pourtant constituer l'essence même de l'éducation de toute une nation ?

Quand j’étais petite, ma grand-mère me racontait souvent des histoires de certaines familles pour lesquelles la moralité faisait office de renommée au sein du quartier ou du village. Les gens de l’époque n’acceptaient guère que leur nom soit sali ni qu’ils perdent leur place dans la société. Elle me racontait comment il fallait passer par toute une série de péripéties pour approcher une femme, faire “toute une littérature” pour arriver à se faire écouter. Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Les choses sont devenues certes plus faciles, cependant on sent que la nouvelle génération est moins concernée. La vie sociale semble s’en aller en crescendo, pourtant socialement il n’y a plus de vie.

A quand remonte la dernière fois où vous avez posé un geste humanitaire sans pour autant faire crépiter les flashs de votre caméra de téléphone ? Quand est-ce que vous avez priorisé une personne dans votre vie sans que cela ne soit vu sur votre profil ou votre page virtuelle ?

Quelqu’un avait dit un jour que l’homme se ferait bientôt remplacer par des robots et que nous ne pourrions rien faire pour arrêter cela.  Quant à moi, je crois que les robots sont des machines fabriquées en laboratoire et conçues pour accomplir automatiquement tout ce que l’on souhaite. Pourtant, quand je vais dans un resto ou ailleurs et que je regarde autour de moi, je ne vois partout que des robots à l’aspect humain: enfants, adolescents et adultes. J’ai compris en fait que c’était ça le changement dont l’homme parlait.

Je ne vous dis pas le nombre de fois où je me suis adressée à quelqu’un en pensant qu’il m’avait parlé. Mais non, il parlait plutôt dans ses écouteurs Bluetooth. Comme si je n’avais rien de passionnant à faire dans la vie que d’espérer avoir une conversation normale avec un humain normal.

Vous perdez peu à peu votre humanité en cherchant à gagner plus d’argent au détriment des plus faibles, obligés de trimer pour subvenir à leurs besoins. Tous les moyens sont bons pour satisfaire vos désirs avides. Même les enfants ne sont pas épargnés. Mais la perte est plus grande que ce que vous croyez voir. La perte est plus importante que ce que vous croyez avoir compris.

Vous avez laissé vos bonnes manières, car vous préférez le farfelu et la facilité. Dans votre petit monde, il est plus normal pour vous de faire un signe de la tête à un passant que de lui sourire en lui adressant un petit bonjour. 

Moi je vous dis que l’homme a toujours existé et qu’il existe d’abord et avant tout en tant qu’homme, avant de devenir qui que ce soit d’autre. On naît homme parce qu’au fond de nous, il y a une conscience qui nous interpelle, et quand nous la faisons taire, c’est toute une race qui en souffre. Si notre humanité reste endormie, c’est la nation qui sera plongée dans le gouffre. Quelque chose de plus fort nous unit, nous rend unique et si on reste les bras croisés à regarder les autres nous traîner dans la boue, nous briserons ce que nos pères ont obtenu au prix de nombreuses luttes. Nous détruirons ce qui nous reste de vrai, de réel. Soyons d’abord des hommes bons, des hommes droits. Foulons aux pieds l’injustice sociale, la ségrégation raciale. L’unité est notre seule force, la seule issue pour rendre à la nation sa fierté. 
 

Maryns-Starline Labossière, née aux Cayes le 22 Juin 1992, est mariée et mère de famille. Elle a fait ses études classiques chez les sœurs de l’Externat Saint Joseph, puis en 2011 a été admise à l’université épiscopale d’Haïti, BTI (Business and Technology Institute) où elle …

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