Mois de mai, mois des fleurs ! Ce n’est pas sans raison qu’on lui attribue ce beau titre, puisqu’il se pare des corolles chatoyantes de ces dernières et s’enivre de leur doux parfum. Aussi, dans bien des régions du monde en profite-t-on pour honorer les plus merveilleuses d’entre toutes, les mamans.

 

Mois de mai, mois des fleurs ! Ce n’est pas sans raison qu’on lui attribue ce beau titre, puisqu’il se pare des corolles chatoyantes de ces dernières et s’enivre de leur doux parfum. Aussi, dans bien des régions du monde en profite-t-on pour honorer les plus merveilleuses d’entre toutes, les mamans. 

Chez nous, elles sont fêtées le dernier dimanche de ce mois. C’est une fête chargée d’émotions, débordant d’activités. Petits et grands y prennent part avec engouement. Bien avant le jour, déjà dans les jardins d’enfants, les petits doigts encore maladroits de nos tout-petits écoliers s’appliquent avec ardeur à colorier  des cœurs, des bouquets sur de jolis cartons pour souhaiter bonne fête à maman et lui exprimer la passion de leur cœur innocent. De leur côté, les jeunes vont avec joie utiliser l’économie précédemment mise de côté au prix de plaisirs sacrifiés, pour gâter maman en ce beau jour. Ils se ruent excités vers les magasins pour dénicher le cadeau modeste ou grandiose, ce symbole de leur glamour et de leur gratitude qui fera la joie de cet être qui leur est si cher. Quant aux aînés qui bénéficient du privilège de jouir encore de la présence de cette dernière, ils sont eux aussi heureux de lui témoigner ces mêmes sentiments qui n’ont rien perdu de leur intensité au fil du temps. 

Quelques pères, un peu jaloux, demandent pourquoi toute cette effervescence lors de la fête des mères, argumentant qu’une femme ne saurait procréer sans un partenaire. C’est aujourd’hui encore une vérité pure, incontestable. Cependant, elle encourt toute seule les risques attachés au développement de ce petit grain de vie semé, qui a germé et prend forme au fond de ses entrailles.

Bien des raisons expliquent ce penchant naturel, inconscient qui nous pousse à fêter en grande pompe nos mamans. 

En effet, on ne prend pas souvent le temps d'y penser. Sans vouloir effrayer les jeunes lectrices, ces mamans à venir, même  si l'on considère la grossesse comme un état physiologique, une étape normale dans l’existence d’une femme, certaines en souffrent durant toute sa durée, aux prises avec la fatigue, les troubles de l’humeur, les troubles digestifs qui nécessitent parfois un ou des séjours à l’hôpital bien avant l’accouchement. Et n’allez surtout pas faire foi à la malice populaire qui fait croire que seules les femmes ayant un partenaire qui les accompagne en sont sujettes. Pire, certaines femmes donnent leur vie en donnant la vie, particulièrement dans les milieux défavorisés où l’accès aux soins obstétricaux est difficile. La dernière EMMUS-VI de septembre 2018 relatait un taux de mortalité maternelle en Haïti de 646 décès pour 100 000 naissances vivantes.

Une fois venu/e en ce monde, le premier aliment pour nourrir le nouveau-né reste et demeure le lait maternel aux avantages multiples tant pour son développement physique que sa protection contre les microbes pathogènes. Dans bien des cas, abandonnées par leurs géniteurs, certaines mères devront assurer seules ce rôle nourricier, trimant dur, jusqu’à ce que leur progéniture soit indépendante, autosuffisante pour subvenir à ses besoins. Dans un pays comme le nôtre où le taux de chômage est démesurément élevé, les enfants restent très longtemps à la charge de leurs parents, le plus souvent de leur mère. Et ces créatures magnifiques ne s’en plaignent jamais. Fatiguées, usées par les années, elles se débrouillent tant bien que mal pour mettre un morceau de pain sur la table.

Sur le plan psycho-affectif, le rôle d’une mère est incomparable pour l’évolution harmonieuse, le plein développement de l’être humain. 

Cela va de soi, une maman a tendance à combler de tendresse ses enfants. Au péril de sa vie, elle est prête à le défendre contre vents et marées, contre toutes formes d’agressions. Elle anticipe les dangers auxquels ils peuvent faire face pour les en exempter.

L’amour d’une mère est inconditionnel. Que l'on ne s'avise pas à approuver avec vigueur sa colère contre son enfant. « Entre l’arbre et l’écorce, il ne faut pas mettre le doigt ». Je vous confesse un fait : parfois  c’est avec un cœur douloureux, résigné qu’elle assiste à la correction administrée par un père sachant que c’est pour son bien. Parfois même, elles se sentent coupables ou malheureuses d’avoir infligé une punition. Leur sensibilité est à nulle autre pareille. 

La mère est l’éducatrice par excellence. Outre ses autres obligations, elle est celle qui principalement a la lourde et délicate tâche d’élever les enfants et ce sera toute sa fierté et tout son bonheur d'en avoir fait des femmes et des hommes dignes de ce nom.

Les explications que l'on pourrait évoquer pour lesquelles la fête des mères est empreinte de toute cette chaleur sont innombrables. Chacun de nous pourrait donner la sienne. Mais, je dirai tout simplement : nous dédions un jour commun pour les célébrer, mais nos mamans doivent être valorisées, comblées, honorées, chéries, aimées tous les jours de l’année. 

 

Marie Johane Brinnius Banatte est née à Jacmel où se déroula sa petite enfance. Puis, elle vécut une grande partie de sa jeunesse à Port-au-Prince pour poursuivre ses études secondaires et universitaires.

Établie depuis environ 20 ans dans la métro…

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