Mwen sonje lontan, lontan, le m te piti, kouman nou, ti moun, te pran plezi nan tande kont ak istwa. Le bajou kase, fe nwa met pye, nan okay difon, chak lakou te gen bank tire kont pa yo.

Mwen sonje lontan, lontan, le m te piti, kouman nou, ti moun, te pran plezi nan tande kont ak istwa. Le bajou kase, fe nwa met pye, nan okay difon, chak lakou te gen bank tire kont pa yo. Nan yon lakou espesyal, se te yon sitwayen plezan yo te rele Kazi ki te konn vin tire kont.

Nous ne nous trouverons pas étrange que beaucoup ait pris plaisir à composer des contes, mais nous nous étonnerons que les anciens de la ville des Cayes aient la hardiesse de les conter. Cependant, chers amis, il faut noter la disproportion qu’il  y a entre la simplicité de ces contes, et les lumières qu’ils ont fait jaillir dans les esprits des jeunes de mon époque. La moralité qu’ils renfermaient est si sensée, qu’ils nous ont fait découvrir, selon le gré de pénétration de ceux-là qui les écoutaient, la vaste étendue des esprits de pouvoir s’élever aux plus grandes choses, ou s’abaisser aux plus basses.
C’est vrai que ces temps sont révolus. On ne compte plus le temps du bonsoir en cercle autour d’un contour, mais ces contes nous donnaient une image de ce qui se passait dans les moindres familles, à la louable impatience d’instruire les enfants et les faire imaginer des histoires dépourvues de raison, de sens, mais pleines de courtoisie, de patriotisme, de bravoure, et d’amour sain. Il convenait de faire connaitre à une génération comment vivaient des peuples et notre peuple, et de faire passer à l’autre génération le flambeau de notre culture et de nos mœurs. Il était surtout question de tuer le temps sainement pendant que l’ancienne génération cultivait la mémoire des bons sens, le désir de ces élans qui ont poussés des héros du temps, de la race humaine, et de notre race à se parfaire.
Ces contes ont été écrits pour les enfants de tous les âges parce que les conteurs n’ont jamais voulu restreindre quiconque à ces petits cercles familiaux. Le centre d’intérêt des contes variait. Ils étaient féeriques, ayant parfois leur source dans la mythologie universelle, la conscience collective aussi bien que l’inconscience collective. Ils rapportaient aussi des évènements surnaturels aussi bien que des phénomènes de la magie. Le plus important c’est qu’ils alimentaient l’imagination des jeunes de mon temps en leur fournissant les aliments nécessaires à une tête bien faite, expliquant les effets et l’étalage du luxe, et la découverte de richesses innombrables. Ces contes de fées, contés aux fonds des bois, dans les cours tapissées par la noirceur opaque de l’inconnu, faisaient de l’univers des enfants de la ville des Cayes un enchantement, un rêve somptueux peuplé de princes et de princesses vêtus d’habits de rêve, de coffres d’or, de bouffonneries et de malices.
Les contes haïtiens contés aux environs de la ville des Cayes  contenaient les réalités du pays et de la vie paysanne. Non seulement ils renseignaient sur l’état d’esprit de nos campagnes et sur les conditions de vie dans nos bourgs et faubourgs. Ils nous éclairaient sur la condition sociale du pays, et présentaient les rapports qui existaient entre les différentes classes qui constituaient la société Haïtienne de ces temps. Ces contes restaient dans la mémoire et étaient mélangés d’archaïsmes et d’anachronismes, créant chez les enfants un sentiment de dépaysement propice à la rêverie, faisant appel au sens de l’humour et du plaisir de la complicité.  Ces contes ont su préserver une partie du folklore qui a marqué des mémoires mais hélas!... Qu’en est-il de ces contes aujourd’hui?
Tim tim- bwa sek! Abiye san soti!... kabann….Kont tankou Bouki ak Malis, Tezen…. make vi nou tout jenerasyon ki t ap viv nan okay jiska 1986.

Tim tim- bwa sek! Abiye san soti!... kabann….Kont tankou Bouki ak Malis, Tezen…. make vi nou tout jenerasyon ki t ap viv nan okay jiska 1986.
 

A propos de

Serge Leger

Serge Léger voit le jour aux Cayes, le 23 Octobre 1965. Poète, Dramaturge, Psychologue, Amateur de philosophie, d’histoire et de mythologie, l’auteur voue une passion à la lecture grâce à des auteurs comme Kant, Spinoza, Adler, Alexandre Dumas ou encore Bernard Cornwell et dé…

Biographie