Ah qu’il est doux d’admirer
À travers les brumes, la naissance
Des étoiles dans l’azur,
La fumée du boucan monter au firmament
Et la lune silencieuse verser
Son ample enchantement.
Ah qu’il est doux d’admirer
À travers les brumes, la naissance
Des étoiles dans l’azur,
La fumée du boucan monter au firmament
Et la lune silencieuse verser
Son ample enchantement.
Chez nous, dans nos campagnes, vous verrez
Les printemps, les étés,
Les automnes et les hivers
Se succéder, monotones
Ce n’est plus un rêve pour l’étranger!
Les horizons bleuâtres, les jardins verdoyants
Les oiseaux qui chantent et baisent du matin
Jusqu’au soir, ô idylle fantastique!
Point d’émeute tempêtant à volupté
Et évoquer le printemps à votre volonté
Et tirez le soleil de votre cœur.
Faites de votre pensée purulente
Une tiède atmosphère
Ô toi soleil de nos campagnes qui veille
Les chenilles comme les roses,
Qui fait évaporer nos soucis vers le ciel limpide
Et remplit les cerveaux et les ruches de miel
C’est toi qui rajeunis les paysans
Courbés par ce labeur ancestral
Et encore toi qui les rends gais
Doux comme des jeunes filles éduquées
Toi qui commande aux moissons de croître
Et de mûrir nos cœurs paysans
Toujours fleuries, et toujours vertes, nos campagnes.
Et au matin, oubliez votre montre,
Alors le chant du coq au loin qui déchire
L’air, et le chant des cigales vous indiquent l’heure
Rien n’est plus doux au cœur plein de choses
Que ce charmant paysage tel jamais
N’en vit ce matin encore l’image
Réelle et lointaine qui me ravit
Ô architecte de ces merveilles qui ravissent
À ta volonté, pourquoi donc
En ouvrant des yeux pleins de flamme
Vois-je l’horreur de cette capitale boueuse ?
Surpeuplée et si bruyante
Pourquoi pas d’espaces verts?
Et je sens en mon âme, la pointe
Maudite d’horloge aux accents funestes
Sonner nonchalamment midi
Sur cette triste capitale engourdie
Avec un air d’enterrement
Qui n’est pas celui d’un ange!
Je vous adore ô campagne de mon pays
Où versent nos rivières en liesses
Où le paysan est toujours fier
Et vos jeunes filles aux seins bombés!
On dirait deux oiseaux prêts à s'envoler
Je vous chante ô campagnes d'Haïti,
Où la saison est toujours verte…
Ou l’arbre offre son ombre reposoir.