4 octobre restera à jamais une date gravée dans la vie de plusieurs familles haïtiennes, en particulier celles des départements de la Grand'Anse, du Sud-Est, des Nippes et du Sud.

 

4 octobre restera à jamais une date gravée dans la vie de plusieurs familles haïtiennes, en particulier celles des départements de la Grand'Anse, du Sud-Est, des Nippes et du Sud. L'Ouragan Mathieu étant passé par là, la vie de toute une région géographique appelée le Grand Sud a complètement basculé dans le désarroi le plus total en l'espace d'une nuit.

Il n'est plus nécessaire de rentrer dans les détails sur les conséquences désastreuses sur la vie humaine et économique de ce maudit ouragan. Je me réserve de faire des critiques sur l'irresponsabilité des uns et des autres dans la prévention et de la gestion des catastrophes naturelles en Haïti, car notre Magasine prendrait une orientation trop politique, alors que nous avons fait le choix de laisser la "politicaillerie" aux autres afin d'embrasser d'autres secteurs plus enjoués de la vie du grand Sud. Et puis d'ailleurs, à quoi cela sert-il de parler des nuls, des irresponsables, des voleurs, des malhonnêtes, etc? Cette prestigieuse tribune de Xaragua Magasine, ces bons-á-rien ne l'auront pas.

Bref, passons aux plus directement au sujet qui nous intéresse aujourd'hui, c’est-à-dire, les effets dramatiques du cyclone Matthieu. En effet, je ne vous apprends absolument rien si je vous dis que le passage de l'ouragan Matthieu détruit plus de 50 pour cent des maigres infrastructures dont disposaient les villes et villages des départements affectés a déjà commencé ses  ravages tant sur le plan économique que sanitaire des survivants. 

Cependant, mise à part les dégâts économiques et sanitaires auxquels font face les populations de cette grande région géographique, il y a aussi les dégâts sur la dignité de ces personnes affectées. Des gens qui étaient autonomes, qui avaient une certaine qualité de vie globalement acceptable, qui étaient de rudes travailleurs, en particulier les valeureux paysans de la Grand'Anse, qui étaient très fiers d'être les principaux fournisseurs des produits de la gastronomie locale, ces gens, dis-je, se retrouvent à attendre des crasses et des miettes venant d'autres cieux. Alors, point n'est besoin de vous dire à quel point ces gens sont indignés. Eux qui, pourtant, ont toujours été dignes et courageux dans leur fonctionnement, malgré les obstacles infrastructurels et environnementaux. 

L'autre aspect de cette dignité bafouée de nos concitoyens, ce sont les images relayées par les nombreuses chaînes de télévision Internationales et des journaux, qui ont décidé de rouler en pâture des gens dignes. Ils préfèrent accentuer sur les images des personnes désemparées cherchant à trouver, par n’importe quel moyen, quelque chose à manger, au lieu de se focaliser sur des images plus appropriées de nos concitoyens, malgré le désespoir. A ce sujet, je me réfère à des photos qui ont été prises par mon ami Roudy Duvivier lors d'une intervention en soutien aux sinistrés de l'ouragan Matthieu, et qui illustrent bien une partie de notre sujet d’aujourd’hui. Ces images contrastent complètement avec celles relayées par la presse internationale. Au contraire, elles montrent comment la dignité peut bien exister malgré la misère. Heureusement que notre ami Roudy était sur place pour nous ramener ces clichés montrant une bien meilleure image de nos valeureux et valeureuses frères et sœurs. Ces genres d'images sont volontairement ignorées par la presse internationale. 

La précarité et la dignité ne sont pas incompatibles. C’est ce que nous avons voulu leur faire comprendre. 
 

Surguy Rivière, plus connu sous le nom de Guyto Rivière, est un journaliste et analyste de football haïtiano-canadien vivant actuellement au Canada. 

Dès son enfance, le gamin que Guyto exposait sa passion pour la retransmission des matchs de …

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