Le 7 juillet 2021, Haïti s’est réveillée avec l’assassinat du président Jovenel Moïse. Dans un survol historique, Parallélisme Conjoncturel fait une projection et une esquisse sur chacun des présidents “assassinés” dans l’exercice de leurs fonctions : Jean
Jacques Dessalines 1er janvier 1804 – 17 octobre 1806 / Sylvain Salnave 14 juin 1867 – 19 décembre 1869 / Cincinnatus Leconte 14 août 1911 – 8 août 1912 / Vilbrun Gauillaume Sam 4 mars 1915 – 27 juillet 1915.
IL Y A UN AN !
Le 7 juillet 2021, Haïti s’est réveillée avec l’assassinat du président Jovenel Moïse. Dans un survol historique, Parallélisme Conjoncturel fait une projection et une esquisse sur chacun des présidents “assassinés” dans l’exercice de leurs fonctions : Jean
Jacques Dessalines 1er janvier 1804 – 17 octobre 1806 / Sylvain Salnave 14 juin 1867 – 19 décembre 1869 / Cincinnatus Leconte 14 août 1911 – 8 août 1912 / Vilbrun Gauillaume Sam 4 mars 1915 – 27 juillet 1915.
JEAN-JACQUES DESSALINES (1er janvier 1804 – 17 octobre 1806)
Jean-Jacques Dessalines fut assassiné dans une embuscade le 17 octobre 1806. Le Fondateur de la nation avait réalisé l’unité nécessaire pour mener victorieusement la guerre de l’Indépendance. Dessalines était le garant de cette unité et de cette discipline, du projet de société qu’il voulut mettre en place, éléments fondamentaux pour forger une Nation responsable, organisée et indépendante et fière. Le Fondateur Dessalines catalysa ses forces vives et, pendant deux ans, il était le gardien de l’Indépendance. Dessalines décidait seul des affaires de l’Etat. Il était chef de l’armée, maître des vies et des biens, législateur, justicier, etc. Il était de même le réconciliateur de la famille haïtienne et prônait la fusion des noirs et des mulâtres. Il était le garant de l’unité donc de l’intégration nationale.
Les principales mesures, les décrets, ordonnances, lois, qu’il prit du 2 janvier 1084 au 17 octobre 1806, plus la Constitution de 1805 prouvent que le Fondateur avait une vision de société. Depuis son assassinat : au revoir unité, au revoir projet de société, et ceci jusqu’à nos jours… Dès le 1er janvier 1804, dans sa Proclamation au Peuple d’Haïti lue par Boisrond Tonnerre aux Gonaïves, Le Fondateur donnait le ton : « Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes … Quel peuple a combattu pour nous ? Quel peuple voudrait recueillir les fruits de nos travaux ? Et quelle déshonorante absurdité que de vaincre pour être esclaves ?... »
Dessalines aimait à parler de ‘l’union des couleurs’. Il « recher chait une formule pouvant établir la tranquillité intérieure, détruire les causes de friction, éliminer les antagonismes et éteindre les vieilles haines coloniales ». En d’autres termes, il voulut unifier et résoudre des problèmes de gouvernance et de conscience sociale, entre les enfants d’une même patrie. Il souhaitait même que « le peuple haïtien devînt bronzé par la fusion des deux races noire et jaune ».
Dans une adresse aux habitants d’Haïti, fait au Cap le 28 avril 1804. Dessalines avertissait : «…La conservation de mes malheureux frères, le témoignage de ma conscience, ne sont pas ma seule récompense ; j’ai vu deux classes d’hommes nés pour s’aimer, s’entr’aider, se secourir, mêlés enfin et confondus ensemble, courir à la vengeance, se disputer les premiers coups. Noirs et jaunes, que la duplicité … a cherché si longtemps à diviser ; vous qui ne faites aujourd’hui qu’un même tout, qu’une seule famille, n’en doutez pas… Mêmes calamités ont pesé sur vos têtes proscrites, même ardeur à frapper vos ennemis vous a signalés, même sort vous est réservé, mêmes intérêts doivent donc vous rendre à jamais unis, indivisibles, inséparables. Maintenez cette précieuse concorde, cette heureuse
harmonie parmi vous ; c’est le gage de votre bonheur, de votre salut, de vos succès ; c’est le secret d’être invincibles. »
Le Fondateur avait mis en branle une administration centrale, inexpérimentée certes. Le général Vernet, ministre des Finances, avait signalé à Dessalines des désordres dans toutes les administrations où se pratiquaient vols, pillages, contrebandes, etc. Le 12 avril, Vernet dépêchait des instructions aux agents concernés ; le 4 mai 1804, en compagnie de Dessalines au Cap, les mesures du ministre furent approuvées par celui-là, mesures réglementant la comptabilité des administrateurs tenus désormais de rendre tous les mois un état général de leurs opérations, « considérant l’irrégularité qui existait dans leurs comptabilité, et la nécessité d’arrêter le commerce illicite et frauduleux des cafés que faisaient les propriétaires, avides de gains. »
En attendant que Dessalines se penchât d’une manière définitive sur les diverses branches de l’administration et de la comptabilité alors embryonnaire, les instructions du ministre Vernet divisaient les recettes ainsi que les dépenses en six chapitres. Recettes : Importation – Exportation – Quart de subvention – Domaines et biens régis –
Confiscation et ventes de biens des proscrits – Divers fermages ou loyers de maisons. Dépenses : Approvisionnement – Habillement, Equipement – Travaux, fortifications – Marine – Solde de troupes – Traitements d’employés.
Une ordonnance datée du 25 octobre 1804, par ailleurs, prescrivait le recensement des habitants des villes, la création des commissaires de quartiers dans chaque ville (et ceci en prélude à la municipalité). Dessalines ordonnait d’arrêter les vagabonds, les oisifs, de les attacher aux habitations de l’Etat. Une autre datée du 22 décembre 1804 réglementait le mode d’affermage des biens de l’Etat. Le 24 juillet 1805, l’empereur Jean-Jacques Dessalines prit un décret qui ordonnait la révision des titres de propriété et des actes consacrant les envois en possessions. Dessalines voulait entreprendre une réforme agraire en profondeur. Ce décret qui entra en vigueur le 1er août de la même année entérinait la question agraire, et de plus, il avait interdit temporairement l’exportation du bois de campêche, notamment dans le Sud. L’application de ces mesures fut les principales causes de son assassinat.
Vers la fin de septembre 1805, suspectant des complots partout, Dessalines se plaignait au sujet des biens de l’Etat : « Nous avons fait la guerre pour les autres, dit-il. Avant la prise d’armes contre Leclerc, les hommes de couleurs, fils de blancs, ne recueillaient point les successions de leurs pères : comment se fait-il, depuis que nous les avons chassés, que leurs enfants réclament leurs biens ? Les noirs, dont les pères sont en Afrique, n’auront donc rien ? J’ai su qu’il n’y a pas dans tout le Sud, cent habitations ou maisons séquestrées, et cependant j’en ai fait disparaître toutes les familles des colons. Ah ! Messieurs, si cela doit continuer ainsi, les affaires iront fort mal. On ne se contente pas de dilapider l’Etat, on conspire, on veut se soulever contre moi… »
En parlant d’une Haïti équitable et de la bonne marche du pays, Dessalines avait confié à Balthazar Inginac, alors Directeur des Domaines : « …Que d’autres chefs après moi creusent leur tombeau et celui de leurs semblables, en tenant une conduite diamétralement opposée à la mienne, vous n’en accuserez que la loi inévitable du destin qui m’aura enlevé au bonheur ou au salut de mes concitoyens…»
SYLVAIN SALNAVE (14 juin 1867 – 19 décembre 1869)
La présidence de Sylvain Salnave était marquée par des crises à tous les niveaux de la vie nationale ; des crises d’intérêt qui remettaient en question la structure du pays. Le divorce entre l’Exécutif et le Législatif était embrasé d’ici octobre 1867 suite à l’affaire Léon Montas. L’Exécutif tenta une diversion par l’intermédiaire du général Victorin Chevallier qui avait menacé les Chambres. « Le 14 octobre, une populace composée surtout de femmes armées de pierres et de coutelas, s’organisa en bandes compactes et parcourut la capitale en vociférant : Vive Salnave ! A bas la Chambre ! Elle envahit le Palais Législatif, en chassa les députés, brisa chaises et bureaux, déchiqueta les portraits historiques, chanta, but, dansa, puis, se retirant, cloua les portes. »
Sous peu, la Chambre des Représentants fut dissoute. Salnave la confirma par décret présidentiel, et mit de même de côté la Constitution de 1867. La mort du général Léon Montas, les politiques économiques, sociales, et politiques de Salnave ; plus quantité d’autres exactions et assassinats occasionnèrent une prise d’armes généralisée des Cacos vers la fin de 1867 et au début 1868.
Voulant mater la révolte de ces Cacos au Nord, l’armée gouvernementale s’était positionnée au Trou. Salnave se lança dans la répression des mouvements armés à travers tout le pays. Une guerre civile en résulta, et le pays était scindé en trois gouvernements : celui de Port-au-Prince avec le Président, celui de Saint-Marc avec Nissage Saget et celui des Cayes avec Michel Domingue. Le président Salnave se trouvait dans une position inconfortable. Il avait créé un Conseil Législatif en août 1869, mais trop tard. La coalition contre le Président augmentait. Salnave souleva les Piquets du Sud et du Sud-Est, il dut toutefois se retrancher à Port-au-Prince. Ses ennemis avaient assiégé la capitale.
La lutte armée était dirigée par Nissage Saget, pour les Cacos du Nord, Boisrond Canal et alliés qui contrôlaient Port-au-Prince, Pétion Ville, Canapé Vert et les environs. Des militants parvinrent à s’accaparer de « La Terreur », un navire de la marine de guerre haïtienne avec lequel la capitale fut bombardée. Au cours de ces bombardements, le Palais présidentiel avait été détruit. Ce Palais était
l’original du Palais des Gouverneurs de la colonie de Saint-Domingue qui servait toujours de Palais national.
Le 19 décembre 1869, Salnave réussit à se frayer un passage et se retira à Pétion Ville avec ses partisans. Le 8 janvier 1870, lui et ses officiers étaient à Anse-à-Pitres pour passer la frontière et solliciter l'aide du Président Buenaventura Báez. Le général dominicain Cabral l’engagea au combat. Après quelques cinq heures d’échanges de feu, Salnave et ses hommes furent faits prisonniers.
Le général Cabral informa le nouveau gouvernement haïtien de sa capture le 10 janvier 1870. Les prisonniers avaient été remis aux Haïtiens. Dans la matinée du 15 janvier, parmi les généraux de Salnave, Alfred Delva, Jean-Baptiste Errié, Saint-Lucien Emmanuel furent exécutés à la Croix-des-Bouquets.
L’ex-président Sylvain Salnave, pour qui tout un cérémonial avait été mis en place, fut conduit à Port-au-Prince et après un jugement symbolique fait à la hâte par une cour martiale, il fut condamné à mort. Il fut attaché ensuite sur un poteau badigeonné en rouge et fusillé ce 15 janvier 1870 sur les ruines du Palais.
CINCINNATUS LECONTE (14 août 1911 – 8 août 1912)
Cincinnatus Leconte accéda à la présidence d’Haïti le 14 août 1911 avec le support et la participation des Cacos. Le président Leconte avait été ministre sous Tirésias Simon Sam (1896-1902), et il avait été accusé dans le Procès de la Consolidation initiée par le président Nord Alexis le 20 mars 1903, quand ce dernier invitait le Secrétaire d’Etat de la Justice à mettre l’action publique en mouvement contre les auteurs et complices des fausses émissions de bons ou obligations estimées à 5 % de la dette intérieure convertie. Leconte eut donc des démêlés avec la justice et était dans l’obligation de contracter de nouvelles dettes.
Déjà, tout juste avant d’arriver au pouvoir, le ministre de la Guerre, S. Marius, de l’administration précédente d’Antoine Simon rappelait : « Quant au révolté Leconte, qui ne doit sa rentrée au pays, depuis deux ans, qu’à la magnanimité et à la clémence du Premier Magistrat de la République… il est encore réfugié au Consulat allemand. Mais il n’en sortira, pour être embarqué, qu’après qu’il se sera acquitté envers l’Etat des condamnations pécuniaires prononcées contre lui dans le jugement de la Consolidation. » (Le Matin, no 1181 – fin février 1911)
Ancien criminel de droit commun, Cincinnatus Leconte ne put bénéficier du droit d’asile au Consulat allemand du Cap. A cette fin, il fut obligé de restituer à l’Etat la valeur dérobée de la caisse publique en tant que ministre de Tirésias Simon Sam. En somme, il s’agissait de la restitution des valeurs et des intérêts détournés, d’une amende du quart des dites valeurs et des intérêts, de cinquante mille dollars de dommages et intérêts envers l’Etat pour les torts causés et aux dépens.
Quelques semaines plus tard, Antoine Simon expédiait un ordre au secrétaire d’Etat des Finances et du Commerce qui disait : « M. Cincinnatus Leconte ayant acquitté sa condamnation pécuniaire, je vous invite à faire encaisser le montant de cette condamnation par la B.N.R.H. avec mention de n’y point toucher pour quelque motif que ce soit… de façon qu’à n’importe quelle époque on puisse, sans
difficulté, constater que la valeur versée par M. Cincinnatus Leconte, en exécution du Tribunal criminel de Port-au-Prince, est entrée dans la caisse publique au profit de l’Etat. » (Le Matin, no 1193)
Enveloppé de turpitudes économiques, Leconte avait affaire aux Cacos qui ne lésinaient pas leurs coups de main. Les Cacos assimilaient
leurs révoltes contre les gouvernements à une véritable industrie et terrorisaient bourgs et villes parfois, à la recherche de butins. Ils avaient quadrillé la ville et dormaient sous les galeries ou à la belle étoile, attendant leurs dus avant de retourner chez eux.
Leconte avait aussi affaire aux Allemands qui avaient la prépondérance économique en Haïti. Ils contrôlaient près de 80 % du commerce national et investissaient dans de grands travaux, tels wharf, tramway, chemin de fer, etc. Ils voulaient aussi contrôler les douanes haïtiennes en tant que gage au regard des dettes contractées par la République auprès des autres créanciers européens. Hambourg était le centre des transactions. Le Procès de la Consolidation n’a-t-il pas révélé que Cincinnatus Leconte avait déposé ses cent bons en garantie d’un compte à la maison G. Keitel & Co.
Il avait aussi affaire avec la grandissante communauté des Syriens, ou syro-libanais, qui non longtemps après leur arrivée vers 1890 avaient été fortement réprimés par les administrations successives notamment sous Nord Alexis. Beaucoup de Syriens durent changer leurs noms et adopter des patronymes locaux pour échapper aux rigueurs de la loi. Des racontars avaient avancé qu’il y eut des contributions “par en bas” à l’administration de Leconte tant le numéraire était rare.
A prendre aussi en compte le fait que l’insécurité politique et ses dessous prévalaient ; Leconte, soupçonneux, avait, par précaution, fait entasser des munitions et quantités de poudre dans le sous-sol du Palais, laissant ainsi la probabilité d’un accident.
L’année de Leconte au pouvoir fut caractérisée de progressiste, bien qu’au début la population était hésitante, vu son passé d’inculpé et d’endetté, sans compter la peine causée par la mort de l’éminent Anténor Firmin en exil. Leconte voulut remettre de l'ordre dans les services publics, la justice, l’instruction publique, l’agriculture, les travaux publics, le taux de change commençait à chuter, il entreprit une réforme si nécessaire dans l'armée, des nouvelles de la frontière se révélaient inquiétantes, les casernes Dessalines furent construites. Son administration avait une besoin urgent et constant d’argent pour garantir ces investissements, ouvrant alors la voie pour des tractations politiques et financières fatales.
Le président Cincinnatus Leconte allait boucler sa première année au pouvoir quand le Palais explosa le 8 août 1912 vers trois heures trente du matin, emportant le président Leconte, des membres de sa famille et plus de 300 hommes de sa garde.
VILBRUN GUILLAUME SAM (4 mars 1915 – 27 juillet 1915)
Vilbrun Guillaume Sam arrive au pouvoir le 4 mars 1915. Pour y arriver, il s’était fait accompagné de même d’une armée de Cacos. Depuis Cincinatus Leconte en 1911, et même avant, les Cacos du Nord accompagnaient toujours les généraux en rébellion en direction de la capitale. Quand les Cacos arrivaient à Port-au-Prince, ils campaient tout autour de la ville attendant les rançons promises. Vilbrun Guillaume Sam n’en n’était pas exempt et il était coincé à Port-au-Prince, quadrillé par environ 15 000 Cacos.
Vilbrun était de même sous haute pression des Américains qui voulaient qu’il leur cède le contrôle des douanes et des finances d’Haïti, comme ils le faisaient en République Dominicaine. Qui plus est, Vilbrun fut informé qu’un groupe de politiciens voulaient le renverser. Il devint soupçonneux surtout s’il n’avait pas encore trouvé
les moyens de solder ces Cacos, le numéraire étant rare comme à l’ordinaire.
Redoutant la trahison partout, la réaction de Vilbrun fut de faire emprisonner des membres importants de l’aristocratie, la très grande majorité appartenait aux élites intellectuelles et sociales de la Cité, dont l'ancien Président Oreste Zamor.
Port-au-Prince vivait une situation extrêmement tendue ! Vers quatre heures du matin, le 27 juillet 1915, Charles Oscar Etienne, commandant de la prison, entendit des tirs, il n’hésita pas à entamer le massacre dans la prison. Véritable boucherie ! Le cauchemar, qui avait commencé à coups de fusil et terminé à la machette, dura le reste de la nuit. Plus de 167 prisonniers politiques emprisonnés au Pénitencier National furent exécutés dans leurs cellules même.
Quand les révoltés pénétrèrent à l’intérieur du Palais, Guillaume Sam et ses proches du Palais se ruèrent sur le mur qui séparait le Palais et la légation de
France. Ils sollicitèrent le représentant français, des coups de pioches furent entendus de suite, et un trou assez large fut alors percé dans la muraille séparant la légation et le Palais du moment. Au cours de l’échauffourée au Palais, une décharge avait blessé le Président à la cuisse, mais il parvint à franchir le mur mitoyen.
Charles Oscar, par ailleurs, avait pris asile à la légation Dominicaine le 27 juillet. Le corps de Charles Oscar fut ensuite accaparé à l’intérieur de la légation Dominicaine et traîné au dehors où son cadavre fut mutilé par une population exaltée. Au cours de la matinée, le 28 juillet 1915, une foule se présenta devant la grille de la légation de France. Accompagné de sa famille, le diplomate eut du mal à contenir une partie de la foule qui fit intrusion sur le gazon de la légation alors que des meneurs étaient en train de fouiller chaque pièce du rez-de-chaussée, les caves, puis chaque pièce de l'étage, etc.
Vilbrun Guillaume Sam fut retrouvé. L’odeur de l’iodoforme qui avait pansé ses blessures avait permis de flairer sa position. Arrivés au jardin, des coups de feu retentirent, ces justiciers de la cause publique saisirent Vilbrun dans leurs bras et le jetèrent par-dessus le mur d’entrée, au beau milieu de la foule en fureur. Des coups de feu retentirent. Guillaume Sam fut déchiqueté à main nues et sa tête fut coupée du tronc, une autre personne lui arracha le cœur et, son torse mutilé fut trainé dans les rues au bout d’une corde… Un peu plus tard,
un “illuminé” qui retrouva quelque part une partie de la tête de Vilbrun le mit dans un sac et l’apporta à la légation française pour être remise à Madame Guillaume Sam.