Plus de 540 000 enfants dans les départements frappés par le séisme du 14 août sont exposés aux menaces d’infections respiratoires aiguës, de maladies diarrhéiques, de choléra et de paludisme, alerte le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF).

 

Plus de 540 000 enfants dans les départements frappés par le séisme du 14 août sont exposés aux menaces d’infections respiratoires aiguës, de maladies diarrhéiques, de choléra et de paludisme, alerte le Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF).   

Dans un communiqué publié le 2 septembre, l’Organisation des Nations-Unies, à travers l’UNICEF, tire la sonnette d’alarme sur la situation des enfants se trouvant dans les départements du Sud, des Nippes et de la Grand’Anse suite au tremblement de terre. « La vie de milliers d’enfants et de familles touchés par le tremblement de terre est maintenant en danger, simplement parce qu’ils n’ont pas accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène », s’alarme Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti. 

L’organisme onusien déclare que la menace d’infections respiratoires aiguës augmente parce que les enfants n’ont pas accès à un abri, à l’eau potable ni à des installations d’hygiène. Plus de la moitié des établissements de santé des trois départements les plus touchés disposaient d’un accès de base aux services d’eau avant le séisme. Au lendemain de la catastrophe, près de 60% de la population n’ont plus accès à l’eau regrette l’UNICEF qui souligne toutefois que des efforts sont en train d’être faits par la DINEPA (Direction Nationale d’Eau Potable et d’Assainissement) pour alimenter les familles affectées. Les interventions de la DINEPA utilisant de systèmes de transport par camions, 6 stations de traitement de l’eau et 22 réservoirs souples ont permis à 73 600 personnes d’ avoir accès à l’eau, informe le communiqué. Des kits d’hygiènes, des dispositifs de lavage des mains et des serviettes hygiéniques ont été distribués à plus de 35 000 personnes sinistrées. 

« Entraver les opérations de secours ne sert à rien »

Des obstacles majeurs entravent les opérations sur le terrain. L’UNICEF a dû retarder plusieurs opérations de distributions d’articles d’hygiène en raison des frustrations et de l’impatience des victimes occasionnant de fortes tensions sur le terrain, déplore l’agence des Nations-Unies. Elle admet que cette situation est compréhensible puisque les efforts fournis par les intervenants ne sont pas à la hauteur des besoins.  Toutefois, souligne Bruno Maes, entraver les opérations de secours ne sert à rien. 

Besoins urgents

Pour répondre de manière efficace aux besoins des enfants et personnes victimes du séisme, l’UNICEF lance un appel humanitaire pour mobiliser 73,3 millions de dollars. Ce montant ne tient pas compte de l’appel lancé pour 2021 où 48,8 millions devraient être mobilisés. Un appel aux autorités locales est aussi lancé pour garantir des conditions sûres et sécuritaires permettant aux organisations humanitaires d’intensifier leurs opérations de distribution de l’aide. « Le tremblement de terre du 14 août  qui a frappé Haïti a encore aggravé une situation humanitaire déjà difficile, marquée par une instabilité politique persistante, une crise socio-économique et une insécurité alimentaire croissantes, la violence liée aux gangs et les déplacements internes, la pandémie de covid-19, ainsi que l’afflux migratoire haïtiano-dominicain », rappelle le communiqué de l’UNICEF. 

Après le séisme du 12 janvier 2010 qui a dévasté une bonne partie de Port-au-Prince, une épidémie de choléra allait être apparue en octobre de la même année. Le contingent népalais de la mission onusienne en Haïti (MINUSTHA) a été à l’origine de l’introduction de cette épidémie dans le pays selon plusieurs rapports d’études. Plus de 10 000 décès et 800 000 cas de contamination ont été enregistrés, selon l’OMS.