Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays (John F. Kennedy).

Ne nous demandons pas ce que l'étranger peut faire pour Haïti, mais, comme un seul homme, levons-nous et unissons-nous.

 

Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays (John F. Kennedy). 

Ne nous demandons pas ce que l'étranger peut faire pour Haïti, mais, comme un seul homme, levons-nous et unissons-nous. Mettons en commun nos connaissances, nos forces et nos ressources pour que désormais cette terre redevienne celle de Dessalines, de Toussaint, de Christophe, de Pétion... Eux qui nous l’ont léguée et qui nous observent, inquiets et révoltés au regard de notre politique " chyen manje chyen" vers laquelle nous a amenés pas nécessairement l'hypocrisie des autres, mais surtout notre propension à nous battre l'un contre l'autre et à donner raison à nos détracteurs qui croient que l’Haïtien est un loup pour l’Haïtien. 

Nous sommes tous dans l'attente de changements profonds pour notre chère Haïti. Que nous vivions dans le pays ou à l'extérieur, nous souhaitons voir notre pays prendre un nouveau et sérieux tournant. Avec raison, car, à moins de plonger la tête dans le sable comme l'autruche, nous devons reconnaître que les choses vont mal, très mal sur ce coin de terre pourtant longtemps connu comme la perle des Antilles. Nous devons confesser notre grande responsabilité dans l’effritement de cette partie de l’île que nous ont donnée nos ancêtres, de vrais hommes, hommes de compromis, hommes animés d'un grand esprit de sacrifice, hommes capables de rassembler des individus de croyances et d'ambitions différentes autour d'un même projet fédérateur. Hommes qui, déjà, avaient saisi, dans toute son essence, la portée du dicton : « Tant vaut l’homme, tant vaut la nation. » 

Détrompez-vous ! Nos ancêtres n'avaient pas la partie facile. Ils ne pouvaient espérer aucun cadeau de ceux dont les intérêts étaient en porte-à-faux avec leur rêve de liberté. Mais, désireux de briser à jamais les chaînes de l'esclavage, ils avaient compris qu’il fallait faire fi de leurs différences et divergences, pour faire front commun et contribuer à l’atteinte d’un idéal collectif. Ils rêvaient d'une nation forte dont l'existence dépendait essentiellement de la seule force de caractère de ceux qui travaillaient à son édification. Ils étaient, sans contredit, habités par ce sentiment de fierté qui, malheureusement, semble avoir été emporté au cours des ans au point où, sans gêne aucun, nous avons pour la plupart accepté que des chaînes mentales soient substituées à nos chaînes physiques pourtant longtemps brisées. N’est-ce pas, en effet, accepter de porter des chaînes mentales que d’accepter de perdre notre droit à la parole ou, pire, de choisir d’user de ce droit pour défendre l’indéfendable ? N’est-ce pas accepter de porter des chaînes mentales quand, plutôt que de prendre en main notre destin, nous préférons dépendre de l’autre pour décider à notre place et nous dicter comment agir ?

Détrompez-vous ! Une perle ne reste perle que dans la mesure où elle est traitée comme telle et que les mesures nécessaires soient prises pour qu'elle ne perde pas un iota de sa beauté. Une perle, quand elle est unique et rare, a toujours fait et fera toujours l’objet de la convoitise d'autres...Et comme le dit si bien la sagesse populaire " lè yo pa ka manje yon manje yo gate li". Il est donc compréhensible qu’ils soient aussi nombreux ceux qui, depuis l'indépendance, se sont appropriés injustement de nombreuses parcelles de cette perle et qui ont juré qu'elle ne retrouverait jamais son éclat d’antan. Naïfs sommes-nous de penser et de croire que sont sincères, dans leurs démarches, ceux qui se campent en amis et disent vouloir nous aider à la repolir, cette perle ! L'intérêt est le mobile des actions humaines, disait l'un. Les actions se perdent dans l'intérêt comme les fleuves dans la mer, disait l'autre.  Naïfs sommes-nous d'oublier si souvent cet autre dicton " tout koukouj klere pou je w" qui pourtant, plein de sens et de symbolisme, nous a longtemps invités et nous invite encore, comme peuple, à rechercher notre propre modèle de développement, notre propre système éducatif, notre propre modèle économique, notre propre régime politique, notre propre système social…

Et nous, oui nous qui pensons n’être nullement concernés par le destin de ce pays pourtant nôtre, qu’attendons-nous pour réveiller en nous le sentiment patriotique ?  Oui nous qui, pris de panique et désenchantés, avons démissionné et laissé les rênes de notre pays à d'autres qui ne s’élèvent pas au-dessus de leurs intérêts et de ceux de leur chapelle politique, qu'attendons-nous pour nous exprimer ? 

Qu'attendons-nous pour que, au-delà de nos coups de gueule, nous nous impliquions dans la gestion de la chose publique ? Qu'attendons-nous pour que, en fières Haïtiennes et fiers Haïtiens, nous consentions des sacrifices pour faire revivre cette belle terre, à nous, laissée en héritage ? Qu'attendons-nous pour que, d'une seule voix, comme un seul homme, nous crions à la face du monde " Tant vaut l'Haïtien, tant vaut la nation haïtienne"?