En 2020, on a appris à concevoir la mort comme un fait divers. On a appris à se familiariser avec ces formules : « Toutes mes sympathies ; mes plus sincères condoléances ; du courage ; que Dieu soit ton réconfort... »

 

En 2020, on a appris à concevoir la mort comme un fait divers. On a appris à se familiariser avec ces formules : « Toutes mes sympathies ; mes plus sincères condoléances ; du courage ; que Dieu soit ton réconfort... »
 
En 2020, les containers de transport d'aliments congelés ont été transformés en morgue devant plusieurs hôpitaux dépassés par des morts de Covid-19.
 
En 2020, on a appris à accepter de ne pas pouvoir assister aux funérailles de ses proches. Des funérailles chantées souvent en présence de 10 personnes, le célébrant et le croque-mort inclus.
 
En 2020, on a accepté de ne pas pouvoir revoir des parents et des proches une dernière fois, dont les dépouilles ont été perdues au milieu des dizaines de milliers d’autres enterrées dans des fosses communes pour éviter la propagation de la pandémie.
 
En 2020, les entreprises de fabrication de masque et de gel hydroalcoolique se sont multipliées pour répondre aux urgences du monde entier. On a donc appris à porter un masque, à passer parfois sa journée avec. On a appris à pleurer derrière son masque. Porter des rouges à lèvres a perdu tout son sens.
 
En 2020, on s’est développé de meilleurs rapports avec l’hygiène, en se lavant régulièrement les mains.
 
En 2020, on a appris à être moins poli pour le bien-être collectif. En public, on devait respecter une distanciation physique, même avec ses proches.
 
On a appris à travailler à distance, à arrêter de voyager. On a appris
A vivre confinés. A balader entre le salon, la salle de bain, la salle à manger de la maison... Les sceaux des services d’immigration des ports et aéroports du monde se sont reposés.
 
En 2020, les restos ont l’allure de salle opératoire. Les serveurs/serveuses portent des masques avec visière et des gants, des lunettes de protection. Il ne leur manque que la blouse bleue.  
 
En 2020, on a appris à assister à la messe, au culte, derrière son écran ou devant son récepteur de radio. Le célébrant, seul à l’église, sans ses fidèles. Inédit.
 
L’année 2020 aura été l’année de tous les extrêmes. De toutes les surprises. De toutes les turbulences. L’année meurtrière qui aura bouleversé le monde à jamais. Tout est parti de Wuhan (Chine), en novembre 2019, d’un virus dont l’Occident minimisait les conséquences au début. Depuis, le virus (nouveau coronavirus ou Covid-19) a embrasé le monde comme des feux de forêt. Aujourd’hui, on dénombre plus de 105 millions de cas de coronavirus et 2,3 millions de décès à travers le monde.
 
Les pires scénarios étaient prévus pour Haïti où les infrastructures sanitaires de qualité et efficaces font défaut. Certains pensaient que le Covid-19 ferait encore plus de morts que le séisme du 12 janvier 2010 qui a ravagé Port-au-Prince et les zones avoisinantes. Le bilan officiel avait fait état de plus de 250 000 morts.
 
Comme un miracle, le coronavirus a en quelque sorte épargné Haïti. Depuis la découverte des deux premiers cas de coronavirus dans le pays le 19 mars 2020, 245 personnes sont décédées officiellement de la maladie. Beaucoup moins que le pays voisin, la République dominicaine, qui a enregistré 2 719 décès alors que les Etats-Unis, pays le plus touché par le virus, compte plus de 450 000 morts. En Haïti pour l'instant, n'étaient l'instabilité politique, l'insécurité financière, le kidnapping... ce serait la meilleure destination possible aujourd’hui.
 
Alors que toutes les mesures ont été prises pour limiter la propagation du virus, beaucoup de pays vivent au rythme d’une « deuxième vague ». Il y a lieu de douter d’un retour à la normale en 2022 prévu par les autorités.