Bois Caïman est un lieu historique situé en Haïti, connu pour avoir été le site d'une célèbre cérémonie vaudou en 1791. Cette cérémonie est souvent considérée comme le point de départ de la révolution haïtienne, qui a conduit à l'indépendance d'Haïti en 1804. Entouré de récits, selon plusieurs historiens haïtiens, cette histoire est mêlée d’aspects mythiques et légendaires. De ce fait, Bois Caïman reste un symbole fort de résistance et de lutte pour la liberté dans l’histoire d’Haïti et du reste du monde.

Bois Caïman : un lieu historique, culturel et cultuel

Le Bois Caïman est un haut lieu historique, culturel et cultuel situé dans le département du Nord, dans la Plaine-du-Nord à l’Acul-du-Nord. Il est connu comme un patrimoine mémoriel et religieux dans l’histoire de la Libération des esclaves. Selon la description spatiale faite par un guide spécial du site, le Bois-Caïman couvrait trois espaces : l’habitation de Lenormand de Mezy à Morne Rouge, le Bassin Caïman au lieu dit Genipayer Lory (habitation Breda) et le lakou Nan Campêche à l’Acul du Nord. Le site de Lenormand de Mezy est considéré par l’ensemble de la population comme étant l’ultime station du Bois Caïman.

À l’entrée du site, on trouve un tableau qui présente l’image des dieux de la guerre dans le vodou, dont Ogou Feraille et Saint Jacques Majeur. Ensuite, dans l’espace, on trouve une grande salle réservée à l’esprit de Boukman, où l’on organise les grandes réunions et deux petites salles annexes pour de petites activités, selon les informations partagées par un guide du site. Dans la cour, on trouve deux arbres symboliques : un caïmitier et un figuier. La cérémonie est représentée par deux peintures murales sur le site, et l’image de la révolte générale des esclaves se trouve à travers une palissade de tôles ondulées avec les couleurs du drapeau National.

Bois Caïman : un patrimoine important

La cérémonie du Bois-Caïman est un rituel vodou qui s’est déroulée à Bois-Caïman dans le Nord, près du Morne Rouge, dans la nuit du 14 août 1791 sous la direction d’un esclave et prête vodou jamaïcain Boukman, de son vrai nom Dutty Boukman, et aussi de la prêtresse Cécile Fatiman. Ce culte qui comptait environ 200 esclaves (commandeurs, cochers, esclaves domestiques) s’agit du premier rassemblement des esclaves, qui allait donner lieu au soulèvement général une semaine après, du 22 au 23 août 1791. Selon l’histoire racontée, cette célébration a eu lieu sous l’invocation d’un esprit nommé « Briz Montay » interpellé par Boukman accompagnée d’une prière par laquelle était possédée l’assemblée des esclaves insurgés, ainsi ce qui leur ont pousse à la révolte dans l’objectif de mettre fin au système esclavagiste à Saint-Domingue.

En Haïti, l’histoire du Bois-Caïman est enseignée à l’école depuis les classes primaires. Il s’agit d’un récit qui se transmet de génération en génération, et qui contient un ensemble de connaissances, de 

pratiques culturelles et cultuelles liées à notre mémoire en tant que peuple. En plus, il est un patrimoine important dans l’étude sociale et culturelle des Haïtiens, mais aussi dans la pratique du vodou, soit dans les rites, prières, danses et d’autres formes culturelles liées à cette religion.

Selon les faits révélés de cette cérémonie dans un récit publié en1814 par un colon chirurgien de la plantation de Galiffet nommé Antoine Dalmas qui sont repris dans un ouvrage de Laënnec Hurbon « Le vodou et la révolution haïtienne » , un cochon a été sacrifié aux divinités africaines ( les dieux que servaient les esclaves). Accompagner d’un serment prononcé dans l’objectif de mettre fin à l’esclavage, ces insurgés ont bu le sang de l’animal sacrifié. Aussi, d’auteurs auteurs parlent de cet événement historique dans leurs œuvres, par exemple Herard Dumesle qui le présente plus ou moins dans un décor étrange, avec une nature remplie de fureur, des images de vents menaçants, d’éclairs illuminant le ciel, une nuit d’orage et aussi une prière de Boukman :

« Le Dieu qui a créé la terre, qui a créé le soleil qui nous donne la lumière. Le Dieu qui détient les océans, qui assure le rugissement du tonnerre. Dieu qui a des oreilles pour entendre : toi qui es caché dans les nuages, qui nous montre d’où nous sommes, tu vois que le blanc nous a fait souffrir. Le Dieu de l’homme blanc lui demande de commettre des crimes. Mais le Dieu à l’intérieur de nous veut que nous fassions le bien. Nôtre Dieu, qui est si bon, si juste, nous ordonne de nous venger de nos torts. C’est lui qui dirigera nos armes et nous apportera la victoire. C’est lui qui va nous aider. Nous devrions tous rejeter l’image du dieu de l’homme blanc qui est si impitoyable. Écoutez la voix de la liberté qui chante dans tous nos cœurs ».

La cérémonie du Bois Caïman reste et demeure l’élément de base de la naissance à la construction de la société haïtienne, même si elle est maquillée par des mythes et des légendes d’après la révélation de quelques textes historiques construits à partir de témoignages. Cette dernière englobe une grande partie de notre fonctionnement social, politique et culturel. En   tant que peuple, elle a impacté notre passé mais également notre présent Elle reste et demeure un fait à a portée historique nationale et internationale, une source de référence pour mieux étudier le comportement des esclaves à Saint- Domingue, aussi un fait marquant dans l’histoire d’Haïti du XVIIIème siècle à aujourd’hui.

Christina Juliana VILMÉ, Née à Port-au-Prince le 10 avril 1999, originaire de Pétion-Ville (Doco), orpheline de mère depuis à l'âge de 5 ans, est la cadette d’une famille de deux frères et une soeur.

Disciplinée, dynamique, travailleuse, elle est u…

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