La violence, ce cancer, grandit de jour en jour et empoisonne les organes vitaux de notre société la rendant vacillante. Elle est présente à l’école, dans les foyers, dans les églises, dans les milieux professionnels, dans les médias et elle est de plus en plus présente sur internet.

La violence est partout

La violence, ce cancer, grandit de jour en jour et empoisonne les organes vitaux de notre société la rendant vacillante. Elle est présente à l’école, dans les foyers, dans les églises, dans les milieux professionnels, dans les médias et elle est de plus en plus présente sur internet. 

 Les nouveaux cas de violences se multiplient, assassinat, abus sexuels sur mineures, incestes... la violence est tellement devenue monnaie courante que cela n'étonne presque personne que cette femme soit morte assassinée à coup de couteau par son compagnon. Que cet enfant soit battu à coup de fouet parce qu'il ne connaît pas sa leçon, leçon, parfois dispensée dans des conditions assez médiocres. La violence est devenue gratuite. On assiste de nos jours à une normalisation de la violence. On en use gratuitement sans crainte de représailles.  Elle est pour certain le seul moyen de se faire entendre, l'exemple le plus évident c'est celle des manifestants. Aucune manifestation en Haïti ne se solde pas sans des dégâts matériels, des personnes blessées et au moins une personne décédée. Parlant des violences perpétrées lors des manifestations, profitons-en pour parler de la banalisation des violences policières. La police devient une force de plus en plus répressive comme s'il s'agissait de brandir une matraque ou une arme pour se faire connaître comme dépositaire de l’autorité, la faute à qui ? Difficile de dire, mais ce qui est clair c'est que la violence est un instrument utilisé par certain pour assiéger, contrôler, assujettir un pays, une population, une personne.  Pour cette dernière, les violences conjugales en sont une illustration des plus parlantes. M ka bat li paske se mwen ki gason kay la, voilà une réponse si vous vous posez la question sur le droit de l'homme à battre sa femme. Convaincu ? Moi non plus. N'empêche que certains hommes recourent à la punition corporelle pour corriger (comme ils disent) leurs femmes au su et au vu de tout le monde. Cependant s'il est possible de voir certaines formes de violence qui se passe dans la rue, dans son quartier, chez le voisin ou chez soi, pour d'autres il est difficile de les voir tout de suite et c'est pour cela qu'on en parle très peu ou du moins pas comme on le devrait. 

La violence prend différentes formes

Au-delà de la violence qui cause des dommages aux corps pouvant même entrainer la mort il existe des violences qui font aussi des dégâts qui ne laissent pas des cicatrices mais causent des dommages aussi importants qu'un coup de poing ou coup de couteau sur plan psychologique pouvant elles aussi la mort.

En effet, il existe des formes de violences qui ont pour but d’humilier une personne, de salir son image, de nuire à sa réputation. De plus ces formes de violences ont pour but de faire exclure la victime de son cercle social, de lui faire vivre dans la honte et état d’insécurité permanent, de la culpabiliser ou de la diminuer. Ses situations causent autant de dommages que la violence physique, elles font parfois mêmes plus de ravages étant donné qu’elles sont difficiles à détecter, considérer comme banales et que les victimes gardent le silence. Présentons-en pour le moment deux qui deviennent de plus en plus fréquentes au sein de la société haïtienne. 

La revanche porn ou pornodivulgation est une pratique qui consiste à publier des images (photos, vidéos, gif) à caractère érotique ou pornographique d’une personne sans son consentement. Cette pratique, beaucoup plus présente sur internet, devient de plus en plus courante chez les jeunes notamment grâce aux réseaux sociaux. La divulgation de ces images, censées rester priver, constituent une violation de l’intimité de la personne, par conséquent nous pouvons voir dans cet acte la volonté de faire mal à une personne en l’humiliant. Pourtant, la loi haïtienne ne condamne pas encore la porno divulgation. 

Le harcèlement, phénomène pas très nouveau, commence de plus en plus à être mis en question notamment grâce aux militants et militantes féministes et/ou LGBTiste. Il va de soi que les femmes et les personnes homosexuelles sont les plus touchés par cette pratique que ce soit au travail, à l'école ou partout ailleurs.  Le harcèlement est, en effet, le fait de soumettre une personne ou un groupe de personnes à des attaques répétées, à des critiques ou des moqueries et mêmes des attouchements.  Ces genres d'attaques sont présents dans tous les secteurs de la société et même sur les réseaux sociaux.  Cette pratique est, par contre condamnée par la loi haïtienne, en effet en son article 307, le nouveau code pénal publié le 24 juin 2020, punit le harcèlement sexuel qui est définit comme le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle qui portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant ou créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.

Les violences physiques sont plus brutales et leurs conséquences sont immédiates n'empêchent que ces formes de violence soient tout aussi néfastes, mais on a tendance à les sous évaluées, sous-estimées. Elles sont donc des phénomènes sociaux sur lesquelles nous devons nous questionner et trouver les meilleures manières de les palier afin qu'elles ne soient pas si récurrentes dans ce pays où la violence a déjà pignon sur rue.