Dans un Compte rendu partagé ce lundi 23 septembre 2024 par le Bureau Intégré des Nations-Unies en Haïti (BINHU), suite à une conférence de presse tenue le vendredi 20 septembre, William O’NEILL, l’expert des Nations-Unies en droits humains, dépeint un portrait sombre de la situation des droits humains en Haïti, lors de sa visite dans le pays.

Selon O’NEILL, l’insécurité reste le premier indicateur le plus inquiétant et préoccupant dans la situation de la dégradation des droits humains en Haïti.« Malgré un embargo international, les armes et munitions continuent d’être acheminées illégalement dans le pays, permettant aux gangs de mener des attaques de grande ampleur et d’étendre leur contrôle et leur influence sur de nouveaux territoires », a-t-il mentionné.

« Lors de ma visite dans le sud, aux Cayes et à Jérémie, j’ai pu constater que des zones encore non affectées par la violence des gangs subissent leur impact direct avec une inflation galopante, manque de produits de première nécessité, et des flux de déplacés internes qui accroissent encore la vulnérabilité des populations, en particulier celle des enfants et des femmes. Les conséquences des droits humains et humanitaires sont dramatiques », a ajouté l’expert en droits humains.

« La Police Nationale d’Haïti manque de capacités logistiques et techniques pour contrer les gangs. La Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), autorisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies en octobre 2023, n’a pour le moment déployé que moins d’un quart de son effectif prévu. Le matériel reçu est inadapté et les ressources sont insuffisantes » a-t-il mentionné dans son rapport.

D’après le responsable, la population continue de souffrir de la violation de tous ses droits humains. Les violences sexuelles, utilisées comme armes par les gangs pour contrôler la population, ont drastiquement augmenté ces derniers mois. Les gangs se livrent de manière croissante à la traite des enfants, aux recrutements forcés, et les utilisent souvent pour mener des attaques contre les institutions publiques et les opérations de police. Les jeunes perdent l'espoir d'un avenir meilleur.

Dans ce rapport, William O’NEILL appelle à mettre fin à cette souffrance qui perdure. « Les solutions sont là, et elles existent déjà. Mais les efforts doivent être redoublés immédiatement. Il s’agit, d’une part, de responsabiliser l’Etat en luttant contre la corruption et la mauvaise gouvernance qui continue de plonger le pays dans une crise humanitaire sans précédent. D'autre part, il est crucial d'étouffer les gangs en donnant à la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) les moyens d'être efficace pour soutenir les opérations de la Police Nationale d'Haïti, ainsi que pour mettre en œuvre les autres mesures prévues par le Conseil de Sécurité des Nations Unies, notamment le régime de sanctions et l'embargo ciblé sur les armes.Il faut cesser cette agonie qui perdure. C’est une course contre la montre », a-t-il conclu dans ce dossier.

 

Christina Juliana VILMÉ, Née à Port-au-Prince le 10 avril 1999, originaire de Pétion-Ville (Doco), orpheline de mère depuis à l'âge de 5 ans, est la cadette d’une famille de deux frères et une soeur.

Disciplinée, dynamique, travailleuse, elle est u…

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