« Avec une profonde déception et mes excuses à ceux qui recherchent des changements cruciaux, je démissionne de mon poste d’Envoyé spécial pour Haïti, avec effet immédiat ». C’est ce qu’écrit l’envoyé spécial pour Haïti, Daniel Foote, à travers une correspondance adressée le 22 septembre à Anthony Blinken, Secrétaire d’État américain.
« Avec une profonde déception et mes excuses à ceux qui recherchent des changements cruciaux, je démissionne de mon poste d’Envoyé spécial pour Haïti, avec effet immédiat ». C’est ce qu’écrit l’envoyé spécial pour Haïti, Daniel Foote, à travers une correspondance adressée le 22 septembre à Anthony Blinken, Secrétaire d’État américain.
Dans cette correspondance, l’ambassadeur Foote, qui a rencontré plusieurs acteurs politiques et de la société civile engagés dans la recherche de solutions à la crise haïtienne, fustige le comportement de Washington vis-à-vis d’Haïti. « Notre approche politique envers Haïti reste profondément imparfaite, et mes recommandations ont été ignorées et rejetées, lorsqu’elles n’ont pas été modifiées pour projeter un récit différent du mien », dénonce l’ambassadeur.
Nommé le 22 juillet 2021 comme Envoyé spécial pour Haïti par l’administration Biden, Daniel Foote qui a participé aux funérailles de l’ancien président Jovenel Moïse, avait rencontré à Port-au-Prince le Premier ministre Ariel Henry, des officiels du gouvernement ainsi que des personnalités de la société civile. Sa deuxième mission l’a permis de rencontrer des acteurs affichant une opposition farouche au régime en place et à l’ingérence étrangère en Haïti. Remémorant les discussions et sa vision sur Haïti, l’ex-envoyé spécial croit que « les Haïtiens ont besoin d’une aide immédiate pour rétablir la capacité du gouvernement à neutraliser les gangs et rétablir l’ordre par le biais de la police nationale ».
« Ils [les Haïtiens] ont besoin d’un véritable accord entre la société et les acteurs politiques, avec un soutien international, pour tracer une voie opportune vers la sélection démocratique de leur prochain président et parlement » soutient-t-il.
Très remonté contre la position de plusieurs ambassades à Port-au-Prince particulièrement celle des États-Unis soutenant Ariel Henry et son « accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace », Daniel Foote indique que « l’orgueil qui nous fait croire que nous devrions choisir le gagnant-encore une fois-est impressionnant. Ce cycle d’interventions politiques internationales en Haïti a constamment produit des résultats catastrophiques » souligne le diplomate touchant plusieurs plaies qui rongent la société haïtienne.
Sans appel, Daniel Foote souligne à l’attention du Secrétaire d’État Anthony Blinken que « le peuple d’Haïti, embourbé dans la pauvreté, otage de la terreur, des enlèvements, des vols et des massacres de gangs armés et souffrant sous un gouvernement corrompu avec des alliances de gangs, ne peut tout simplement pas supporter l’intrusion forcée de milliers de migrants de retour sans nourriture, sans abri et sans argent » en référence à la décision de l’administration Biden de refouler dans des conditions inhumaines des milliers d’Haïtiens qui tentent d’entrer aux Etats-Unis cette semaine.
L’administration américaine a confirmé la démission de Daniel Foote. Miami Herald cite le département d’Etat qui informe que « l’ambassadeur Daniel Foote a remis sa démission en tant qu’envoyé spécial en Haïti. Nous le remercions pour le service qu’il a rendu à son pays et au peuple haïtien », rapporte le journal floridien.