Considérée comme la Cité des poètes, Jérémie, Chef-lieu du département de la Grand’Anse peut s’enorgueillir de ce titre. Cette ville a à son actif une constellation de poètes. À travers ce texte, nous allons présenter sept (7) figures emblématiques de poètes/écrivains originaires de la Grand’Anse. Cette présentation constitue une première partie tenant compte d’un nombre considérable de poètes/écrivains issus de ce département. Pour réaliser ce travail, nous avons consulté le site île en île qui a préparé et présenté la biographie de plusieurs poètes de la Grand’Anse, entre autres. D’autres sources sont également consultées. Pour compléter ce travail, nous avons discuté avec certains auteurs qui sont encore en vie.
Considérée comme la Cité des poètes, Jérémie, Chef-lieu du département de la Grand’Anse peut s’enorgueillir de ce titre. Cette ville a à son actif une constellation de poètes. À travers ce texte, nous allons présenter sept (7) figures emblématiques de poètes/écrivains originaires de la Grand’Anse. Cette présentation constitue une première partie tenant compte d’un nombre considérable de poètes/écrivains issus de ce département. Pour réaliser ce travail, nous avons consulté le site île en île qui a préparé et présenté la biographie de plusieurs poètes de la Grand’Anse, entre autres. D’autres sources sont également consultées. Pour compléter ce travail, nous avons discuté avec certains auteurs qui sont encore en vie.
Voici sept (7) figures poétiques de la Grand’Anse
1.- Claude C. PIERRE : Né le 28 février 1941 à Corail, Claude PIERRE est un monument dans le monde littéraire haïtien. Il est à la fois Docteur en Sémiologie à l’université d’Ottawa, professeur d’université, poètes et Akademisyen Kreyòl Ayisyen affilié à l’Akademi Kreyòl Ayisyen(AKA). Il a laissé une riche production comprenant des textes poétiques, critiques, nouvelles, etc. Pour île en île, «la poésie de Claude Pierre affiche un parti pris pour les préoccupations humaines dans un souci esthétique constant. C’est une recherche de singularité, de la forme fondée sur une thématique de l’ambivalence du je/jeu, il, ils, île, îles, ici, ailleurs, nocturne/diurne.»
Parmi ses œuvres, nous pouvons citer entre autres: À haute voix, Coucou rouge, Tourne ma toupie, Crue, C’est un grand arbre qui nous unit, etc.
Au cours de sa vie, il a reçu une quantité importante de prix et distinctions littéraires. Citons entre autres: Prix littéraire de l’Outaouais en 1984; Prix de Poésie de l’Alliance Française Ottawa-Hull en 1987; Prix littéraire Le Droit en 1987.
Malheureusement, l’excellentissime professeur et auteur, Claude PIERRE est décédé en juillet 2017. Il a reçu beaucoup d’hommage de tous les coins de la terre. Sa disparition est une perte lourde pour la Grand’Anse en particulier et Haïti en général.
2.- Josaphat Robert LARGE : Né le 28 février 1942 à Jérémie, décédé le 28 octobre 2017 à New York. Il a remporté le prix littéraire des Caraïbes en 2003 pour son roman Les terres entourées de larmes. Large est Linguiste, Poète, homme de théâtre, romancier et photographe. Il est l’un des chefs de file de la troupe théâtrale Kouidor dont Jacques Chatelier, Georges Castera, et Syto Cavé qui a participé au festival du théâtre de la Martinique au cours de plusieurs années. En 1976, à Fort-de-France, à côté d’Aimé Césaire, qui a initié le Sermac, une forme de mouvement culturel, et il était présent du jour de son inauguration. Josaphat a dans son répertoire un ensemble d’œuvres littéraires qui fait de lui un personnage exceptionnel. Il fonda avec d’autres écrivains comme Lyonel Trouillot, Evelyne Trouillot, Pierre Buteau et Michel Acacia la revue de Lire Haïti. Il fut également membre de l’Association des Écrivains de Langue Française et de la Société des Gens de Lettres de France. Prix littéraire des Caraïbes en 2003.
Avant son voyage pour l’au-delà, il partage sa vie et son temps entre les États Unis d’Amérique et Haïti et profita de sa retraite pour la production d’un ouvrage digne de valeur.
Il aima son pays d’origine et contribue à travers ses écrits de partager son amour pour les œuvres poétiques haïtiennes. Sa passion pour l’avancement des activités littéraires et leurs épanouissements ont été visiblement exprimés. Quelques extraits de ses œuvres littéraires : Romans, Poésie, Théâtre, etc. Nerfs du vent, Pè Sèt (Pwezi Kreyol), Echos en fuite, Les sentiers de l’enfer, Les récoltes de la folie, Les terres entourées de larmes, Partir sur un coursier de nuages, Rete ! kote Lamèsi, Mississippi Blues, La voix du bisaïeul, et Jérémie et sa verdoyante Grand’Anse (Beau-Livre).
3.- Etzer VILAIRE : Il est jérémien dans l’âme. Il avait beaucoup d’admiration pour sa ville natale et son entourage familial dès son plus jeune âge. Il est né le 07 avril 1872 à Jérémie d’une famille protestante. Professeur de langue française, il a vécu une bonne partie de sa vie auprès de ses liens familiaux avant de s’installer à Port-au-Prince comme fonctionnaire d’État. Découvert par le poète Georges Sylvain pendant son passage pour une conférence dans la ville, homme de la basoche, politicien et éducateur, Vilaire fut remarqué par son intelligence, son enthousiasme, ses empreintes poétiques, que nul ne peut lui accaparer de son titre à l’époque. Jérémie est son point de repère littéraire, là, il peint le paysage et ses esquisses du bon temps. De plus, c’est le lieu qui lui a bercé.
C’est à l’intérieur de cette ville qu’il a trouvé sa muse et ses inspirations. Il a publié le recueil Page d’amour dans lequel il faisait passer ses angoisses, ses tourments pour un amour-malheur et trompeur. Brillant écrivain de sa génération, prolifique, homme de lois, homme de belles lettres, ce sont des attributs qu’on pourrait attacher à ce personnage. Poète à succès, connu et célèbre en Haïti et à l’étranger. Il a reçu une grande distinction de l’Académie Française en 1972 pour son recueil Nouveaux poèmes.
Ecrivain de la Génération de la Ronde, ami de Jean Price-Mars, il a présenté les facettes folkloriques et mystérieuses d’Haïti. À cette époque, les gens étaient misés sur l’honneur en tout, et Vilaire s’y adaptait. Avec l’arrivée du courant indigéniste, il se sentait un peu ignoré par son mode d’écriture et se repliait car il n’a pas fait équipe. Mais, à travers ses plumes pour son œuvre Les Dix hommes noirs, l’histoire a tracé son chemin et ses parcours, vue que la situation dramatique d’Haïti, n’est jamais améliorée, mais, empirée de troubles et de crises politiques de jours en jours des actes malheureux et de théâtres de mauvais goûts.
L’auteur a laissé une belle collection d’œuvres: Les Thanathophobe écrit en 1912, présenté sous formes de théâtre, ses poésies, comme Page d’amour et les Dix hommes noirs (1901, imprimerie F. Smith), Le Flubustier, son essai de roman en vers, avec Homo (Vision de l’enfer) en 1902 à l’imprimerie de Madame F. Smith. Poèmes de la mort, à Paris en 1898-1905.
4.- Emile ROUMER : Naquit à Jérémie le 05 février 1903 est le petit-fils d’un descendant cubain qui a conquis la guerre auprès des révolutionnaires cubains. Il critiquait l’attitude des rétrogrades détracteurs du créole. Le Caïman étoilé est un critique constructif contre l’impérialisme. Son champ d’écriture est vaste et il vacille d’un horizon à l’autre. À 22 ans, à Paris, après ses études, il a publié Les poèmes d’Haïti et de France. Il est connu comme un grand défenseur de la langue créole. Il souhaitait une littérature haïtienne purement en créole, notre langue maternelle. Émile ROUMER était un pur nationaliste haïtien qui n’a hésité pas à faire des plaidoyers pour la valorisation du créole, la langue vernaculaire du peuple haïtien.
Tantôt il se comporte en nationaliste littéraire pour la défense des valeurs culturelles d’Haïti, mais, il s’est penché vers l’internationalisme en écrivant des sonnets en Français, ce qui a créé une certaine contradiction en opposition à l’image qu’il projetait. Ses textes avec un caractère international ont pu poursuivre ses chemins dans Anti-Singes, un texte contradictoire.
Écrivain engagé, croyant dans sa religion protestante, progressiste. Il était quelqu’un qui fustigeait les impérialistes internationalistes qui submergeaient l’image d’Haïti. Dans ces deux textes en sonnets: Le Caïman étoilé et Rosaire, couronne sonnet, il luttait contre le racisme blanc. Mais, par ailleurs, il fut un amant de la littérature européenne moderne. Cependant, Émile valorisait celle de l’antiquité. Il s’est considéré comme nègre créole et l’affirmait sans contrainte.
Son poème Marabout de mon cœur fait l’objet de débats. Plus d’uns le considéraient qu’il y a une certaine liaison avec Choucoune d’Oswald Durand. On a grandement apprécié ces deux poèmes qui font référence à l’amour et des valeurs sensuelles de la femme haïtienne. En Haïti, les œuvres de Roumer sont très appréciées. Ces textes en vers et en prose ont été publiés pendant plus d’un demi-siècle.
5.- Évains WÊCHE : Né le 05 mars 1980 à Corail. Fils attaché au paysage verdoyant et éblouissant du ciel d’azur de la Grand’Anse. Accrochant à la passerelle de belles lettres en exaltations et déchire l’âme pour réinventer la douceur de l’écriture. Dans l’immensité du tralala de la brise aux abords de la mer, débordant de caresses aux passants en pleine contemplation. Evains a porté son esprit au près des verdures accaparantes, lisant une nature verdoyante en pleine chanson dans le Tam Tam du vent. Son amour pour son succès académique et professionnel l’emmena à Port-au-Prince pour décrocher sa License en Médecine. Ce qui l’a marqué de plus c’est le mode de vie que les gens s’adhèrent dans une capitale vilipendée, vassalisée par ses propres fils. Comme, il a vécu son enfance dans un endroit différent de celui-ci.
A Jérémie, on côtoie la vie dans une joie de vivre, l’harmonie et l’amitié s’activent et se hantent à travers chacun dans sa communauté en pleine interactivité. Tellement de choses ont dû marquer son passage inoubliable dans une capitale, qui souvent chaque individu cherche à imposer leur propre lois. Il a écrit un roman intitulé : Les brasseurs de la ville, avant le catacyclismes du 12 janvier 2010. Plus tard, en 2014, l’ouvrage sera publié aux éditions Mémoire d’encrier à Montréal. Il est ensuite réédité à la maison d’édition de Philippe Rey à Paris. Toujours aux éditions de mémoire d’encrier, il a publié deux textes au recueil collectif de nouvelles: Boulvari, Je ne savais pas que la vie serait si longue après la mort. Ce travail a été dirigé par un brillant auteur qui a présente Nuit albinos et qui a mis en titre éponyme l’un de ses textes de nouvelles. Le trou du voyeur écrit en 2013, lui a permis de décrocher le prix littéraire Henri Deschamps. En 2014, il prêtée sa main dans un ouvrage collectif ayant pour titre : Des maux et des rues de Legs Édition. « Nos pieds dans des sachets ». …des maux et des rues, un texte de nouvelles publie à la même maison d’édition. En 2015, aux éditions de ruptures, il a publié, Les sept quartiers de la parole. Quelques extraits en collectifs : « Où bat le cœur de Port-au-Prince ? / Potoprens pa nan bobin », « Je suis trop jeune pour la voisine », En amour avec Marie, sous la direction d’Emmelie Prophète. Port-au-Prince, « Lettre à mon frère ». Du domaine de la tolérance, sous la direction d’Emmelie Prophète. Port-au-Prince, C3 Éditions, « De quoi est-elle morte ? ». Une soirée haïtienne, sous la direction de Thomas C. Spear. Montréal: CIDIHCA, 2020. Prix Joseph D. Charles des Lycéens en 2014, pour Les brasseurs de la ville. Invité au 4e Congrès des écrivains de la Caraïbe en 2015. Invité au Salon du livre et de la presse de Genève 2016.Résidence au château des Allues (St Pierre d’Albigny).
Evains a d’autres touches dans son répertoire. Il est membre de la bibliothèque Justin Hérisson à Carrefour, et l’atelier de création Marcel Gilbert. Est aussi membre d’un comité de lecture des Éditions des Vagues, et il a été aussi remarqué comme membre de jury du prix littéraire Henri Deschamps. Il a apporté sa collaboration au journal Le Nouvelliste, Le National. Il est depuis 2018 Secrétaire général du Centre PEN Haïti et Rédacteur en chef de la revue Do Kre I S.
À ne pas oublier que c’est Gary Victor qui l’a découvert au cours de son passage à Jérémie pour des activités littéraires.
6.- Fédia STANISLAS : est une figure féminine emblématique dans le monde littéraire Jérémie. Née le 26 août à Jérémie. Elle a décroché une licence en Sciences Politiques, et a aussi bouclé des études en journalisme. En 2017, avec toute sa passion, sa fourgue pour la littérature haïtienne. Dans le cadre d’un concours de poésie organisé par la Radio Nationale, elle a remporté le deuxième prix. Son recueil de nouvelles Un été à Jérémie a été publié en 2018. Prix Henry Deschamps pour son roman Konfinans en 2019. Fédia a prêté sa plume dans une œuvre collective en 2020: Haïti face à la Covid-19, publiée par chez C3 Éditions, sous la direction de Marc Exavier et Gary Victor. Des titres honorifiques ont été attribués à la jeune poétesse pour ses œuvres. Des nominations à cheval entre 2019 et 2020 font d’elle une figure remarquable dans le paysage littéraire haïtien. Plusieurs magazines dont Ticket, Le Témoin S.A, JCOM l’ont reconnues comme l’une des jeunes influentes du pays. Dans sa vie professionnelle, elle a travaillé pour la Radio Nationale d’Haïti, Le National, Le Témoin SA, et collabore aussi avec La Fédération Haïtienne de Basket Ball.
8.-Clotaire SAINT-NATUS : Née en 1956 à l'Anse-d'Ainault commune du département de la Grand'Anse. Il fréquenta le collège Saint Louis à Jérémie. Il a débuté en écriture dans la revue L'Assotor Grand'Anselais dirigé et coordonné à l’époque par Jean-Claude Fignolé et René Philoctète. Il a fait ses études au Collège St-Louis à Jérémie. Clotaire est poète et écrivain. Il entra à Port-au-Prince et fréquenta le Collège Jean Price-Mars pour terminer ses études classiques. Il va alors étudier le journalisme, pour pouvoir exceller dans le métier. Pour ses études supérieures il entra à l'École Normale Supérieure (ENS). Il va devenir plus tard assistant de Roger Gaillard dans Le Moniteur. Clotaire a publié Natif-Natal en 1984. Il a travaillé à la Radio Soleil en 1980, il a hissé la radio à une hauteur de dimension enlevée. Il a étudié la Sociologie et la Gestion de projets.
Il est également professeur d’université. Après une pause, en 2013, il recommence à publier des recueils sonores: Poèmature et Poématique.